Main basse sur la ville

Pays
Italie (1963)
Date de sortie
mercredi 2 novembre 2005
Durée
105 Min
Réalisateur
Producteurs
Lionello Santi
Scénaristes
Francesco Rosi et Raffaele La Capria
Compositeur
Piero Piccioni
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Italien
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
105 min
Nb Dvd
1


L’histoire

A Naples, au début des années 60, un promoteur membre du conseil municipal de la ville, Nottola, parvient à convaincre le maire et le gouvernement d’étendre les infrastructures de la ville afin de rendre constructibles des terrains agricoles. Dans l’opération, Nottola compte bien accroître son immense fortune, tandis que les politiciens véreux en tireront de substantiels revenus occultes.

Malheureusement, lors de travaux d’une des entreprises de Nottola, un vieux bâtiment s’écroule, causant plusieurs victimes. Au conseil municipal, le conseiller communiste De Vita demande alors la création d’une commission d’enquête. En pleine période préélectorale, il est vite rejoint par les démocrates chrétiens du centre qui y voient un moyen de déboulonner la majorité de droite…

A propos du film

Francesco Rosi est un réalisateur Italien qui aborde toujours ses films avec un œil qui ressemble plus à celui du journaliste qu’à celui de l’artiste plastique. Cela ne veut pas dire qu’il ne met pas un grand soin à le réaliser, mais chacun de ses films est surtout destiné à faire passer un message et à montrer la réalité de l’Italie, et de Naples en particulier.

Pour « Main Basse Sur la Ville », il dit de son film : « Le Mani sulla città partait de l’énonciation d’un théorème : un mètre carré de terrain agricole situé à la périphérie d’une grande ville voit sa valeur augmenter de façon démesurée s’il devient constructible et si, de surcroît, la communauté investit son argent pour apporter jusqu’à ce mètre carré de terrain l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone, les égouts et tous les autres services nécessaires. Le film révélait les intrigues, les complicités entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, les corruptions et les intérêts illégaux qui furent nécessaires pour maintenir un pouvoir incontrôlé grâce à un macroscopique conflit d’intérêt. »

Afin de rendre son film plus crédible, Francesco Rosi et son scénariste, Rafaele La Capria, napolitain d’origine, se sont plongés dans les archives de la ville où ils ont retrouvé des histoires très proche de celle du film. Ils ont également assisté au conseil municipal qu’ils reproduisent avec un grand réalisme, une première pour l’époque. Ils ont même fait appel à Carlo Fermariello qui était véritablement conseiller municipal communiste à cette époque et qui joue donc son propre rôle. Le film a obtenu le Lion d’Or de Venise en 1963.

Critique subjective

Si le sujet du film tient plus du documentaire que de la fiction, l’ensemble tient encore très bien la route, quarante ans après, par sa réalisation et son montage impeccable. Le sujet reste malheureusement d’actualité et les collusions entre le monde politique et économique n’ont jamais cessé, même en dehors de l’Italie. Francesco Rosi à beau dire qu’il ne cherche pas à développer la psychologie individuelle des personnages, il aborde pourtant les caractères de chacun avec beaucoup de vérité, servi par d’excellents comédiens, qu’ils soient professionnels comme Rod Steiger, ou amateurs.

Un film politique qui ne se veut pas forcément moralisateur mais pose simplement un terrible état de fait et dévoile la relative impuissance des simples individus face aux dérives de la démocratie. Le tout enveloppé par une belle leçon de cinéma et une mise en scène impeccable. Un film assez dur, qui donne matière à réflexion et que les Editions Montparnasse nous proposent avec une belle présentation et des suppléments intéressants.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Le long métrage est proposé en noir et blanc avec une image restaurée. On ne note pratiquement pas de tâches ou de rayures et les contrastes sont assez bien préservés. Le réalisateur joue bien avec son décor pour montrer le contraste entre les rues insalubres dont les maisons vont être rasés et le très beau bâtiment du conseil municipal. L’ensemble rend donc bien hommage à ce film italien qui a maintenant plus de 40 ans.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Italien
1.0


Le DVD propose deux pistes sonores en Dolby Digital mono français et italien. Le doublage français est bien fait mais manque de ‘vie’ par rapport à la version italienne où de nombreux acteurs non professionnels ont le bagout du sud de l’Italie. On notera que les pistes sont bien restaurées et qu’il n’y a pas de souffle gênant. Malgré son aspect monophonique, la dynamique est assez satisfaisante.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
45 min
Boitier
Amaray


Comme à son habitude, les Editions Montparnasse nous proposent un beau digipack décoré par les cartes de la ville de Naples que l’on voit dans le bureau de Nottola. On y trouve le DVD, accompagné par un livret intitulé « Ma façon de faire du cinéma, regard sur mes films par Francesco Rosi ». Ce livret reprend un extrait de discours prononcé par le réalisateur en 1995 lorsqu’il reçut le titre de docteur honoris causa de l’Université de Padoue.

Sur le DVD, des menus simples mais sonorisés donnent accès aux suppléments suivants :

Conversation à trois (16 minutes)

Michel Ciment, critique et historien du cinéma, interroge Francesco Rosi qui revient sur la narration dramatique de son film. Rafaele La Capria, scénariste, intervient également pour préciser l’état d’esprit des deux auteurs de ce film au moment de son écriture en 1962. Ils expliquent les circonstances politiques de l’époque, avec l’émergence du centre gauche et le boom de la spéculation foncière.

Analyse de séquence par Jean A. Gili

Jean A. Gili, professeur d’histoire du cinéma à la Sorbonne propose une analyse détaillée de certaines scènes du film, alternant explications historiques et techniques. Le commentateur passe beaucoup de temps à expliquer le sujet film, ce qui n’était pas franchement nécessaire, mais pas assez à détailler les méthodes de prises de vues du réalisateur, ce qui aurait été plus intéressant pour les amateurs de cinéma. Les séquences illustrées sont : ‘l’appétit des affairistes’, ‘le vase clos des politiques’, ‘la population napolitaine de la rébellion à la résignation’ et ‘y a-t-il une morale politique’.

Journal Napolitain de Francesco Rosi (extrait)

Ce documentaire a été tourné par Francesco Rosi et représente un retour à Naples, 30 ans après le tournage du film. Francesco Rosi y prend la parole à l’occasion d’une projection publique, menée peu après l’assassinat du juge Falcone à Palerme qui enquêtait sur des spéculations immobilières. Il fait ensuite intervenir des politiques, des enseignants, des chercheurs qui dressent un portrait bien sombre de la ville de Naples où la situation s’est nettement dégradée en trente ans sous l’influence perverse de la Camorra.

Histoire de Naples par Myriam Tanant

Cette enseignante de l’Université Paris III est spécialisée dans le théâtre, le cinéma et l’opéra. Elle revient sur les motivations du réalisateur dans la création de ce film et raconte une intéressante histoire de la ville qui permet de comprendre comment elle a évoluée vers la mégalopole telle qu’elle apparaît dans le long métrage. L’entretien porte également sur la mentalité napolitaine et donc sur Francesco Rosi et Rafaele La Capria.

Crédits : présente les différents participants à ce DVD.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
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