BackStage

Résumé

Lucie, 17 ans, est une adolescente "ordinaire". Sa mère, collectionneuse d'autographes, voue un véritable culte à un tas de vedettes et consacre tout son temps libre à ses activités de fan.
Mais Lucie, elle, ne disperse pas ses sentiments. De star dans son coeur, dans sa tête, il n'y en a qu'une. Tout le monde le sait. Ses photos recouvrent les murs de sa chambre, les pages de son cahier de textes.
Un jour, son destin va la conduire à pénétrer dans la vie de son idole.

Critique

Backstage est un drame intimiste comme on sait bien les faire chez nous.

Une jeune fille (Isild Le Besco) assez paumée se réfugie dans son rôle de fan absolu d'une chanteuse qui fait penser à une certaine Mylène Farmer. En fait, toutes les deux sont aussi perdues dans un monde qui les dépasse et les manipule. La rencontre des deux est un moment tragique suivi d'une séparation brutale. C'est là que tout bascule et notre jeune fan va entrer dans le monde à la fois artificiel et surfait du showbiz.

Le film se veut très intimiste avec une Emmanuelle Seigner souvent légèrement vêtue, une quasi-unité de lieu avec l'hôtel, très peu de personnages, aucun paysage et une impression d'enfermement permanente.
Car derrière les palettes et le star-system, Backstage montre la face cachée d'une chanteuse. Les coulisses ressemblent ici à un monde paranoïaque, sans amour où l'énergie et les sentiments sont absents ou absorbés.

La caméra remplace les mots avec de longs plans fixes et ou la capture d'un souffle ou d'un murmure. Mais le drame intimiste implique que l'histoire et les personnages tiennent le spectateur en éveil. C'est sur ce point que BackStage pèche légèrement. Isild Le Besco reste très mystérieuse  d'un bout à l'autre du film. C'est sûrement en parti voulu par la réalisatrice (Emmanuelle Bercot) mais le manque d'évolution du personnage nous laisse un peu sur notre faim.

Verdict

Avec une bonne maîtrise de la mise en scène, un scénario original et une atmosphère très spéciale, Backstage est un film réussi si on accroche au style très particulier de ce film intimiste basé sur les regards et les non-dits.

Une image très froide, mais gâchée par de nombreux défauts de compression. C'est une catastrophe sur les écrans plasma qui ne laissent pas de répit aux artefacts.

La piste DTS qui s'éveille lors des quelques rares passages musicaux n'était pas d'une nécessité absolue pour ce type de film (d'autant plus que l'image méritait un meilleur traitement).
La reproduction sonore est de bonne qualité, mais reste axée sur les enceintes avant.

Un heure de document où l'on suit le travaille de la réalisatrice. Bride de discussion sur les lieux du film entre les comédiens et la réalisatrice, moments de tournage, dernières instructions, extrait de la scène finale donne un making of décalé, à l'image du film.