Les rois maudits

Synopsis
Au début du XIVème Siècle, Philippe IV le Bel règne sur la France en maître absolu. Trois de ses fils assurent sa descendance. Isabelle, sa fille unique est mariée au roi Edouard II d'Angleterre. Sous son règne, la France est grande et les français sont malheureux. Un seul pouvoir avait osé lui tenir tête: l'ordre des chevaliers du Temple.
Avec la malédiction lancée par Jacques de Molay sur le bûcher commence une période sombre, faite de sang et de fureur, de morts et de larmes... débute la destinée de ces Rois Maudits.
Critique Subjective
L’histoire de l’histoire
A travers les personnages se déclinent toutes les couleurs de l'âme humaine : du noir le plus, sombre au blanc le plus pur, en passant par le rouge sang qui est aussi la couleur emblématique d'un des deux héros de cette histoire : Robert d'Artois, personnage surdimensionné et attachant jusque dans ses excès, qui lutte pendant tout le récit pour reprendre à sa tante Mahaut, intelligente et retorse, le comté d'Artois. dont tous deux se disputent l'héritage. Dans le combat sans merci que se livrent ces deux fauves, tous les coups sont permis... Rien ne résiste à la haine sauvage qu'ils se vouent et qui finira par mettre l'Europe à feu et à sang en provoquant la guerre la plus longue de l'histoire : celle qui opposera pendant cent ans la France et l'Angleterre et décidera pour longtemps des destinées des nations européennes...
Les décors par Philippe Druillet
Dessinateur culte de Bandes Dessinées, fleuron de "I'heroic fantasy" et de la science fiction française des années 70-80, cofondateur du magazine Métal hurlant, graphiste, designer, Philippe Druillet a nourri de sa folie visuelle ces Rois maudits cru 2005.Comme il nous le raconte, ça a commencé comme ça : un jour, le téléphone a sonné. "Allô, c'est Josée Dayan, vous voyez qui je suis ?" Moi : "Évidemment". Elle : « J'ai un projet intéressant â vous proposer, on peut se voir demain ?'' Le lendemain, donc, elle a débarqué dans mon atelier. Elle m'a expliqué son projet de tourner une nouvelle version des Rois maudits, de manière radicalement contemporaine, et radicalement différente de tout ce qu'on connaissait>
Les costumes par Mimi Lempicta

Modernité des formes, poésie et légèreté des matières, les costumes de Mimi Lempicka expriment tout le raffinement et la sauvagerie des personnages de cette cruelle comédie humaine.Voilà ce qu'lle nous en dit : Pourquoi Josée Dayan a-t-elle fait appel à vous? "J'avais déjà travaillé avec elle sur Les Parents  terribles et Cet amour là. Et Josée est très fidèle avec les gens dont elle a apprécié la collaboration. C'est aussi quelqu'un qui se tient très au courant de ce que vous faites, elle avait donc suivi mon travail sur Immortel, d'Enki Bilai, et Iznogoud, de Patrick Braoudé... Quand elle m'a proposé de créer les costumes des Rois maudits, je voyais assez bien de quoi il s'agissait, puisque je l'avais lu »

L’épisode 1 par Maurice Druon
Au début du quatorzième siècle, Philippe IV, roi dune beauté légendaire, régnait sur la France en maître absolu. II avait vaincu l'orgueil guerrier des grands barons, vaincu les Flamands révoltés, vaincu l'Anglais en Aquitaine, vaincu même la Papauté qu'il avait installée de force en Avignon. Les Parlements étaient à ses ordres et les conciles à sa solde. Il avait trois fils majeurs pour assurer sa descendance. Sa fille était mariée au roi Edouard Il d'Angleterre. II comptait six autres rois parmi ses vassaux et le réseau de ses alliances s'étendait jusqu'à la Russie. Aucune richesse n'échappait à sa main. II avait tour à tour taxé les biens de l'Eglise, spolié les Juifs, frappé le trust des banquiers lombards. Pour faire face aux besoins du Trésor, il pratiquait l'altération des monnaies. Du jour au lendemain, l'or pesait moins lourd et valait plus cher.
Les templiers par Maurice Druon
L'ordre souverain des Chevaliers du temple de Jérusalem fut fondé en 1128 pour assurer la garde des Lieux Saints de Palestine et protéger les routes des pèlerinages. Leur règle, qulls avaient reçue de Saint- Bernard, était sévère. Elle leur imposait la chasteté, la pauvreté, l'obéissance. Ils ne devaient jamais trop regarder femme de face , ni baiser femelle,ni veuve, ni pucelle, ni mère, ni soeur, ni tante,  ni nulle autre femme . Ils devaient, à la guerre, accepter le combat à un contre trois et ne pouvaient pas se racheter par rançon. Il ne leur était permis de chasser que le lion. Seule force militaire bien organisée ces moines-soldats servirent de cadres aux hordes informes qu'étaient les armées des croisades. Placés en avant-garde de toutes les attaques, en arrière-garde de toutes les retraites, gênés par l'incompétence où les rivalités des princes qui commandaient.
Et donc ?
Une oeuvre flamboyante, la saga de Maurice Druon fait 7 volumes et plusieurs milliers de page, un casting étourdissant qui serait long à reproduire ici , il fallait bien ça pour éclipser la première adaptation des Rois Maudits en 1972 avec au scénario Marcel Jullian et Claude Barma à la réalisation qui avait établi la réputation de l’ORTF et de son acteur principal, Jean Piat. L’oeuvre de José Dayant est formidable et étonnante. Philiipe Torreton est juste dans son rôle de Robert d'Artois et Jeanne Moreau illumine de sa présence malicieuse et maléfique le personnage de Mahaut d'Artois. Les décors de Philipe Druillet et les costumes de Lepincta sont magnifiques et flamboyants, la tenue de cuir rouge du Comte d’Artois est révélatrice de son caractère et de sa majesté. Les seuls défauts de cette adaptation sont sans doute une théâtralité un peu trop exacerbée de certains acteurs qui sur jouent afin de faire noble et médiéval, Depardieu, Brialy. Josée Dayan a une tendance à abuser des travelling pour nous montrer toute sa galerie de personnages qui prennent la pose alors comme pour un tableau vivant du moyen age, ce qui une belle métaphore de cette saga intelligente et romanesque.
Un dernier mot
La télévision française prend elle le pas de sa consoeur américaine HBO pour nous programmer des téléfilms aussi abouti et alléchant..

Guide des épisodes

 I-                    Le Roi de fer
Octobre 1307, pour réduire à néant un ordre devenu trop puissant mais aussi pour remplir les caisses du royaume, Philippe IV le Bel fait arrêter Jacques de Molay, grand maître du Temple.
Les templiers sont pourchassés, arrêtés, torturés. Leur procès va durer sept années…

 II-                  La reine étranglée
Mahaut ne s’avoue pas vaincue, elle décide avec l’aide de sa sulfureuse dame de compagnie, Béatrice d’Hirson, d’empoisonner le garde des sceaux, Guillaume de Nogaret. Quand celui-ci trépasse, pour tout le monde, c’est une nouvelle victime de la malédiction.

 III-                Les Poisons de la couronne
Comme Louis X le lui avait promis, Valois obtient la condamnation à mort de Marigny. Robert profite de la situation pour attaquer frontalement une Mahaut affaiblie. Il sème la discorde en Artois et pousse les barons à se rebeller contre l’autorité de sa tante…

 IV-               La Louve de France
Louis X le Hutin est mort et, déjà, une course de vitesse s’engage pour la régence. Car Philippe de Poitiers est à Lyon, où il tente de hâter l’élection d’un pape, et Robert et Valois veulent empêcher la nouvelle de la mort de Louis d’arriver jusqu’à lui…

 V-                              Le Lis et le Lion
Robert, avec la complicité de Tolomei, aide Isabelle et Mortimer à mettre sur pied une armée à la tête de laquelle les deux amants se dirigent vers Londres. Guccio revient de Sienne chercher son fils Jean et le ramène avec lui en Italie...

Les productions France 2 s’améliorent de plus en plus et cette saga nous propose un transfert honnête dont les contrastes auraient pu être mieux gérés. Mais nous avons affaire au final à une bine belle image

On a le choix entre une piste stéréo et une piste 5.1. C’est naturellement vers cette dernière que se tourne nos aspirations, et elle ne déçoit pas même si le mixage aurait pu être plus flamboyant. Les dialogues sont claires et la musique gagne de temps à autre les surrounds même si elle n’est pas très bien choisi et anéantit parfois l’émotion ou l’intensité de ce qui se passe à l’écran.

Frise Chronologique de l’époque

Arbre généalogique.