Le roman de Renart

L’histoire

Ysengrin, le loup chef des troupes du roi est furieux : Renart, le malfrat qu’il cherche à attraper depuis des années, lui a encore échappé alors qu’il allait le pendre en place publique. Tandis qu’il réunit un groupe de ‘victimes’ de Renart pour obtenir du Roi Lion le droit de le pourchasser à travers tout le pays, Renart s’introduit dans le palais royal.

Alors que le rusé goupil rempli son sac à provision avec le buffet de la cour, il fait la rencontre de Rufus, un rat qui s’est, lui-aussi, invité clandestinement au buffet. Ensemble, ils vont fuir les troupes d’Ysengrin pendant que celui-ci ourdit un complot maléfique avec le chambellan du roi qui cherche à obtenir la potion de vie éternelle…

Du XIIème au XIXème siècle

Le « Roman de Renart » est à l’origine un recueil de récits médiévaux français des XIIe et XIIIe siècles ayant pour héros des animaux agissant comme des humains. Issus de la littérature de la bourgeoisie du Moyen Age, ce sont de courts récits indépendants, en prose ou en vers qui mettent en scène deux personnages principaux : le goupil « Renart », héros malicieux et beau parleur, et le loup « Ysengrin », son éternel ennemi. Entre eux, le Roi Lion sert d’arbitre. Ces histoires ont été véhiculées sous diverses formes, mais étaient particulièrement prisées des troubadours qui les ont rendus populaires auprès des peuples européens généralement illettrés.

Dans ces ‘romans’, Renart, qui représente le peuple, dénonce les classes dominantes, les religieux, les impôts, la guerre, la faim et ses aventures tournent souvent à la parodie de la chanson de geste. Ysengrin représente la bourgeoisie, lente d’esprit et pleine de malveillance à l’égard du peuple, tandis que le blaireau représentait le clergé (il est ici remplacé par les cochons !). Satire sociale, certaines aventures du renard allaient assez loin, comme celle ou la femme d’Ysengrin couche avec Renart. Mais la force de ces contes est leur universalité qui fait qu’on les retrouve dans plusieurs cultures européennes et même orientales. La popularité du « Roman de Renart » est telle que le mot Renart, puis Renard va peu à peu remplacer le nom de goupil.

Cette tradition de représenter certaines situations politiques ou sociales par des luttes entre animaux, sera plus tard reprise par Jean de la Fontaine ou (bien plus tard) George Orwell. Ici c’est le réalisateur Thierry Schiel et les studios Oniria, situés au Luxembourg, qui tentent une adaptation moderne du « Roman de Renart ». Le réalisateur avait déjà signé « Tristan et Iseut » en 2002 et s’est donné pour ambition de hisser son studio d’animation au niveau de Disney, aidé en cela par des fonds européens.

Le scénario du film se base sur plusieurs histoires du « Roman de Renard » et donne une importance particulière au personnage de Rufus, le rat. La création du film est un mélange d’animation en 3D pour les personnages, avec des décors en dessin traditionnel, même s’ils sont faits sur ordinateur avec le logiciel Painter et une tablette graphique. Les artistes des studios Oniria travaillent d’ailleurs sur de ‘simples’ PC équipés de logiciels commerciaux aussi connus que 3D studio et Photoshop. Preuve qu’il n’y a plus besoin d’un matériel hors norme pour se lancer dans ce genre de production, il ‘suffit’ d’avoir des animateurs de talents et un bon scénario. Pour mettre tous les atouts de leurs côté, les producteurs ont tout de même fait appel à des acteurs reconnus pour les voix des personnages, avec en particulier Lorànt Deutsch (Rufus) et Frédéric Diefenthal (Renart).

Critique subjective

Destiné aux enfants, ce dessin animé combine des dialogues amusants, un scénario plein de rebondissements, une belle dose d’humour et une animation satisfaisante. Techniquement au-dessous des productions de Pixar ou de Dreamworks, « le Roman de Renart » est tout de même une sympathique production européenne qui fera passer un bon moment à toute la famille.

La qualité d’image de ce DVD est globalement bonne, avec des couleurs éclatantes et aucun problème de compression. Par contre on est loin des grandes productions en image de synthèses, avec un mélange 2D/3D qui n’est pas toujours réussi. Si les animations sont assez bien réalisées, les personnages manquent un peu de ‘rondeur’ et de finesse, mais c’est surtout leur intégration aux décors qui n’est pas toujours parfaitement réussie. Heureusement, le jeune public ne remarquera sans doute pas ces petits défauts, habitué aux personnages un peu anguleux par le monde du jeu vidéo !

Deux pistes sonores sont proposées en français : Dolby Digital 2.0 ou 5.1. La seconde apporte une spatialisation améliorée, mais le film propose peu d’effets spécifiquement conçus pour les enceintes arrière. La musique d’ambiance est sympathique, même si on regrette que la chanson finale tombe dans la facilité d’un style ‘disco’ qui conviendrait plutôt à des adolescents qu’à de jeunes enfants. Les dialogues du film sont bien écrits et interprétés par des acteurs de talents. La dynamique est bonne et toute est parfaitement compréhensible.

TF1 vidéo nous propose le DVD avec des menus animés qui reprennent les personnages du film. La partie suppléments est assez maigre car de nombreux ‘bonus’ sont disponibles sur le site Internet du film où l’on pourra aussi voir la bande annonce et trois extraits.

Making Of (20 minutes)

Ce document passe en revue toutes les étapes de la création du film, par des entretiens avec tous les techniciens et les artistes qui y ont collaboré. En fin de reportage, une interview avec Dave Reynolds qui a aidé à l’écriture du script permet de préciser les relations entre les personnages.

Liens Internet

Si vous possédez un ordinateur, ces liens vous permettront d’accéder au site de TF1 vidéo et au site web du Roman de Renart qui propose de nombreux jeux, puzzles, fonds d’écrans… (Compatible Mac et Windows).