L’Europe s’essaye elle aussi aux films entièrement réalisés en images de synthèse. Réalisé en grande partie en Allemagne, et avec l’aide de scénaristes de Hercule et 1001 pattes, Le monde fabuleux de Gaya se révèle être un divertissement essentiellement destiné au jeune public.
L’entreprise était ambitieuse. Aller marcher sur les traces des géants Pixar (ex-filiale de Disney, qui a récemment repris son indépendance), et de Dreamworks (la boîte de production de Steven Spielberg, d’où est sorti
Shrek) n’était pas un pari gagné d’avance. Et pour tout dire, le pari n’est qu’en partie rempli.
L’histoire :
Boo et Zo sont les héros d’une série télévisée. Un jour, accompagnés d’autres personnages de leur série, ils se retrouvent dans le monde réel à la recherche de la dalamite, la source d’énergie de leur monde. Parviendront-ils à rentrer chez eux ?
La critique :
Dès le départ, les images et l’animation sont clairement en deçà de ce que peuvent proposer les deux studios précités. Pour tout dire, on a par moments l’impression d’assister au pré générique d’un jeu vidéo. Mais ces défauts techniques, dus à un manque évident de moyens, sont en partie rattrapés par une histoire loufoque et amusante, ainsi que par une fraîcheur de ton bienvenue.
Le principal défaut qu’un adulte pourrait trouver au traitement de l’histoire serait une cible trop enfantine. Certes, les enfants devraient y trouver leur compte, mais le public adulte reste un petit peu sur la touche. Le scénario n’en est pas pour autant niais. Mais question réalisme, on sera prié de repasser, la cohérence n’étant visiblement pas la priorité des auteurs.
Les personnages, certes un peu stéréotypés, sont attachants et l’humour est omniprésent. L'un des héros est costaud et pas bien futé, et son fidèle compagnon est ingénieux et trouillard (avec les obligatoires lunettes). La tête et les jambes, en quelques sortes. Pourtant, nos deux héros et leurs compagnons emportent l'adhésion, par leur volonté évidente de sauver leur monde. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ils ne sont pas contre l'idée d'un retour triomphal chez eux !
On ne se prend pas beaucoup au sérieux, et c’est tant mieux. Oui, certains diront que l’humour trop enfantin risque d’horripiler certaines « grandes personnes ». Mais qu’importe, l’enfant suivra avec plaisir les péripéties de ces héros sympathiques. D'autant plus que le film évite quelques écueils classiques. La durée est parfaite pour le jeune public (un peu moins d'1h30), et le rythme soutenu allie bien scènes d'action (peu de violence, évidemment), et les scènes explicatives (simples, et efficaces). Et quelle bonne initiative de nous avoir épargné les longues séquences en chansons !
Le monde fabuleux de Gaya est donc clairement destiné à un jeune public, mais quelques adultes se laisseront transporter par la magie de ces sympathiques personnages et leurs aventures.