L’histoire
Mona a 16 ans. Elle vit avec un frère fraîchement sorti de prison et en pleine rencontre avec Dieu. Sa vie l’ennuie. Jusqu’au jour où elle rencontre Tamsin, une fille d’un milieu aisé venu pour les vacances d’été. A son contact, Mona semble s’épanouir, et une relation forte s’installe entre les deux adolescentes.
Critique subjective
My summer of love ressemble à un cliché du film d’auteur. Très peu de rythme, moyens réduits, beaucoup de dialogues et un style épuré. Pourtant, le réalisateur Pawel Pawilovsky ne tombe pas dans la caricature qui frappe beaucoup de films de sa catégorie, souvent plus soucieux de répondre au dogme 95 proposé par les Lars Von Trier (
Breaking the waves), Thomas Vinterberg (Festen) et leurs amis, que de nous raconter une histoire. Ici, le style est utile à l’histoire, et l’histoire est très prenante.
Le manque de rythme qui frappe dès le début symbolise l’ennui qui habite Mona, cette adolescente en quête d’identité. Avec l’apparition de Tamsin, le rythme s’accélère, et peu à peu le spectateur suit le cheminement de Mona dans un univers fantasmé et idéalisé. Les couleurs deviennent plus vives, et les décors plus verdoyants. Loin de la vie ennuyeuse qu’elle fuit ! Ensemble, elles vont se découvrir, et découvrir de quoi elles sont capables.
La réalisation se focalise presque uniquement sur les deux jeunes femmes, et plus particulièrement sur Mona. Les personnages secondaires sont totalement laissés de côté pour mieux cerner cette passion qu’elles vivent, mis à part peut être le personnage du frère de Mona, qui joue un rôle important dans la trame.
La réalisation ne lésine pas sur les gros plans, comme pour mieux pénétrer dans la tête des héroïnes. Les 400 coups qu’elles font ensemble sont autant de signes d’un voyage intérieur.
On pourrait alors se demander où tout cela nous mène, et nombre de films de ce genre se terminent en queue de poisson. Pourtant, sans rien dévoiler de la conclusion de cet été, l’histoire mène réellement quelque part, et nous touche.
Le mérite de la réussite de cette touchante histoire revient cependant autant à la réalisation efficace et sobre qu’aux deux actrices principales, et plus particulièrement par Nathalie Press (Mona). Toujours à la limite, elles savent bien retranscrire ce voyage intérieur effectué durant cet été là.
Rajoutons à ces qualités une musique très discrète mais juste, et vous obtiendrez un film particulièrement touchant qui, malgré son rythme particulièrement lent et un style très épuré parvient à capter le spectateur. Un joli film.
La catégorie film d'auteur rime souvent avec une image tremblante et terne. Ici, elle est joliment travaillée, nuançant les ambiances fades et plus colorées. La compression est irréprochable.
On préfèrera la VO, mais aucun défaut à noter sur les deux pistes. La musique s'intègre parfaitement aux ambiances naturelles.