Riding Alone

L’histoire :

Apprenant que Kenichi est mourant, son père, Gou-Ichi Takata, entame un long périple qui, pense-t-il, lui ouvrira la voie de la réconciliation avec son fils.

Critique subjective :

Après s’être illustré dans la grande fresque martiale esthétisante (avec Hero et Le secret des poignards volants), le réalisateur chinois Zhang Yimou signait une comédie dramatique visuellement moins prétentieuse : Riding alone.

Pêcheur japonais taciturne, Gou-Ichi Takata (excellent Ken Takakura) s’est, il y a longtemps, brouillé avec son fils Kenichi. Lorsqu’il constate que ce dernier, mourant, s’obstine à ne pas vouloir le revoir, Gou-Ichi se lance dans une quête d’un genre particulier. L’homme est en effet persuadé que son fils le pardonnera s’il parvient à filmer pour lui un certain opéra chinois. Commence alors un pèlerinage de la dernière chance, à la fois parcours du combattant et course contre la montre au cours de laquelle ce père peiné remue ciel et terre pour arriver à ses fins. Bien entendu, le voyage sera aussi psychologique, spirituel.

Riding alone est tissé de plusieurs histoires qui s’entremêlent et s’articulent autour de deux grandes thématiques : la filiation et l’incommunicabilité entre les êtres. L’opéra que doit filmer Takata s’intitule « Parcourir des milliers de kilomètres » et raconte comment le seigneur Guan couvrit pareille distance pour aider un ami. Ce sujet fait bien sûr écho au périple de Gou-Ichi, parti au fin fond de la province du Yunnan pour prouver son attachement à Kenichi. Comme Takata, le chanteur du fameux opéra souhaite revoir son fils alors que ce dernier, au même titre que Kenichi, n’a aucune envie de revoir son père. La difficulté à communiquer est aussi au coeur du métrage. Tout tourne autour de la parole. Les Takata ne se parlent plus, Gou-Ichi rencontre de nombreux problèmes liés au fait qu’il ne comprenne pas un traître mot de mandarin et il a tendance à ne communiquer que par moyens interposés (interprètes, téléphone, vidéo, femme de Kenichi, ...).

A l’instar de son personnage principal, Riding alone est un film tout en retenue. Chose appréciable : Zhang Yimou signe une réalisation moins démonstrative que celle de ses précédents films, délaissant le côté tape à l’oeil de Hero et du Secret des poignards volants au profit d’une mise en scène sobre parfaitement adaptée au propos. Même la musique, discrète, se met comme en sourdine pour laisser s’épanouir des comédiens très convaincants.

Verdict :

Sans s’imposer comme un film remarquable, Riding alone acquiert toutefois sans mal ses galons de comédie dramatique réussie. Avis aux amateurs.

Des visuels satisfaisants quoique perfectibles. Une définition précise et une colorimétrie de qualité permettent de goûter pleinement à la majesté des décors naturels. Dommage qu’un léger grain soit parfois à déplorer et que l’on relève de petits aléas compressifs.

Des pistes sonores de qualité. En version originale et en VF, le Dolby Digital 5.1 remplit son office en offrant un rendu propre et bien spatialisé. L’énergie est bien sûr limitée en raison de la nature du film.

 

- The making of « Riding alone thousands miles » (19 minutes) : Un making of calibré et efficace qui se focalise essentiellement sur les acteurs (on y apprend que la majorité de la distribution est non professionnelle) et le tournage au Yunnan.

- Trailers (4 minutes) : Click, The squid and the whale.