Typhoon

Titre Original
Taepung
Genre
Pays
Corée (2005)
Date de sortie
mercredi 16 mai 2007
Durée
120 Min
Réalisateur
Producteurs
Park Seong-keon, Yang Jung-kyeung, Miky Lee
Scénaristes
Kwak Kyung-Taek
Compositeur
Kim Hyung-suk
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Coréen
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Pierre Dubarry
Editeur
Ctv
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
120 min
Nb Dvd
1


Après Friend et Champion, voici arriver la dernière production du talentueux réalisateur Kwak Kyung-Taek, Typhoon. Plus gros budget alloué à un film coréen, un duo d’acteur redoutable d’efficacité le tout saupoudré d’un scénario politique sujet à polémique, font de ce film l’une des plus belles réussites du cinéma coréen. A la fois touchant, violent et profond, Typhoon n’est pas le genre de film que l’on oublie, c’est un choc.

Synopsis 

Un navire de guerre américain transportant des armes nucléaires est attaqué par des pirates. Sin, leur chef, un échappé de Corée du Nord, à mûri sa haine pendant 20 ans contre la Corée du Sud pour avoir trahi des réfugiés. S’étant emparé du matériel, il menace de faire exploser au dessus de la Corée du Sud une flotte de dirigeables chargés de produits radioactifs. Le gouvernement coréen décide alors d’envoyer le lieutenant Kangl’un de ses meilleurs agents pour tenir en échec la stratégie du terroriste. Une traque sans merci commence, une lutte impitoyable entre deux hommes, deux pays…

Critique subjective

Après deux films d’une qualité éblouissante, à savoir Friend et Champion le réalisateur n'a rien prerdu de son savoir-faire hors-pair en terme de réalisation et d'écriture. Film autobiographique réalisé en 2001, Friend nous présentait l’histoire de 4 amis d’enfance profondément liés, que tout séparera de manière tragique une fois arrivé à l’age adulte. Ce film démontrait déjà ce « don » que possède Kwak Kyung-Taek, celui d’arriver à brosser les portraits de personnages d‘une richesse à la fois profonde et émouvante. Jouant beaucoup sur les thèmes de la philosophie et de la politique, chacun de ses films tente de transpercer l’enveloppe charnelle du spectateur pour lui faire passer un message des plus forts, sur Friend par exemple celui était de démontrer que toute amitié, aussi forte soit-elle est sujet à une fragilité des plus tragiques, le tout insinué de manière métaphorique. Puis vient en 2002 le très sobre Champion, nous présentant l’histoire vraie de Kim Deug-Ku boxeur professionnel mort durant un combat contre Ray Mancini. Alors qu’aux premiers abords nous aurions pu y voir une sorte d’élan patriotique à la gloire du boxeur, le réalisateur nous prends totalement à contre-pied en ne présentant son récit que de manière brute pour éviter toute sorte de malentendu…A la fois sa force et sa faiblesse; bien que d’une grande qualité dans le portrait des personnages brossés, d’une technique très travaillée, et d’un acteur principal pour le moins habité par son rôle, Champion est incontestablement le film le moins réussi du réalisateur Coréen.

Puis vient Typhoon, film très ambitieux réunissant un duo d’acteur de qualité, un budget historique au sein du cinéma Coréen mais également l’intrusion d’une major américaine dans la distribution de ce film sur le territoire américain, Dreamworks. Sous ce synopsis pour le moins conventionnel, le spectateur pourrait facilement y voir un simple film d’action de plus, un blockbuster n’ayant que pour but de se divertir en plaçant ses neurones en mode « OFF ». Mais une fois le film savouré dans son intégralité le sentiment est bien différent, tellement différent que l’on peut a voir du mal à saisir le genre dans lequelle s’ancre Typhoon. A la fois film d’espionnage, thriller politique, drame et film d’action il est bien difficile de coller une étiquette à un film qui essaye de s’en détacher. Le duo d’acteur principal de Typhoon, à savoir Gun Jang (Wu-Ji, la légende des cavaliers du vents, Frères de sang) et Jung-Jae Lee( The Witness, Il Amare) servent ici à présenter un film plus profond qu’il ne peut paraître. Ici les deux hommes symbolisent chacune des deux Corées, et l’idéologie parfois dure qui en découle. Alors que les 30-45 premières minutes du film ne présentent Sin que sous le visage d’un terroriste sans cœur, prêt à tout pour détruite la Corée du Sud, et celui du lieutenant Kang symbolisant quand à lui le portrait du parfait petit soldat n’ayant qu’une seule chose à l'esprit, mener à bien sa mission, le reste du film commence à brouiller les cartes jusqu’à entrer dans un affrontement philosophique et politique très profond.

Le schéma conformiste « le gendarme et le voleur », laisse ici la place à une réflexion profonde sur les actes d’une Corée du Sud utilisant la propagande, ayant formé cet homme à ne ressentir que violence et haine, en le meurtrissant au plus profond de lui-même, et ce dès l'enfance, en lui subtilisant non pas une famille, mais une vie toute entière. Le lieutenant Kang quand à lui, homme droit mais psychologiquement fragile suite à une mission de sauvetage échouée quelques années auparavant, termine son parcours en étant habité par le doute et par l’interrogation de l’utilité d’une telle mission dont il ne comprends plus le sens, au profit de l'adoption de l’idéologie parfaitement humaine d’un homme qu’il devait au départ éliminer.
Ce message politique, au delà du sens premier qu’on peut y voir et la dénonciation d’un régime politique discutable, essaye de faire passer également un message fort, un message qui outrepasse les simples frontières Nord/Sud pour atteindre celle du cœur de chacun de ces deux hommes. La scène de l’affrontement de Sin et Kang sur la passerelle d’un navire, est sans doute l’un des plus poignantes de par le doute psychologique que l’affrontement suggère, mais surtout de la conclusion de celle-ci. Notons également celles revenant sur le passé tragique de Sin (et donc de ses motivations), et la scène finale du consulat qui vaut son pesant d'or… Petit à petit, le spectateur comprends le fait que Sin n'est pas réellement un terroriste, mais un homme qui ressent le besoin vital de montrer à jour les souffrances qu'il a pu ressentir tout au long de sa vie, en ne cherchant pas à ce qu'on le plaigne, mais à ce qu'on le comprenne comme un humain, tout simplement.

Mais malgré tant de qualité, on peut en vouloir au film sur certains points, notamment sur certaines incohérences, clichés en début de film, et facilitées pour accélérer le déroulement du récit pour ainsi nous emmener plus rapidement là ou le réalisateur le veut, si bien qu'on se demande si les producteurs ne ressentaient pas le besoin de justifier le budget...Ou encore l’avant-dernière scène finale versant dans le style blockbuster pur et dur, à tel point que cette scène en devient presque inutile excepté l’affrontement final entre Kang et Sin. Notons également l’apparition fréquente et vraiment très énervante du thème musical du film, qui à le mérite de mettre le spectateur sur les nerfs…

Conclusion

Typhoon, malgré certaines facilités et incohérences, représente aujourd’hui un très grand film Coréen notamment grâce aux prestations de très grande classe de Gun Jan et de Jung-Jae Lee, mais surtout d’un scénario qui mérite un deuxième visionnage pour obtenir une réflexion digne du message que transmet le film, celui nous présentant une réflexion pertinente, presque dérangeante sur la déchirure Nord/Sud. A la fois choquant et émouvant, Typhoon est de ce genre de film qui ne s’oublie pas une fois la séance achevée, ce genre de film qui vous arrachera quelques larmes justifiées et c'est parfaitement humain.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Typhoon se voit affublé d'un master image de toute beauté, alternant avec une aisance déconcertante, entre tons chauds et froids et le tout sans artefacts de compression.Le directeur de la photographie de Typhoon (Kim Se-Hun, déjà à l'oeuvre sur My Brother de Ahn Kwon-Tae) à fait un travail de très grande qualité, adaptant une chaleur évolutive tout au long du film, et adaptant la température colorimétrique à chaque scène. Les contrastes participent également à cette impression de qualité, permettant au master d'adopter un sens du détail optimal, tout en gardant une saturation des couleurs glaciale, à l'exception près d'une des scènes finales.  Les variations chromatiques quand à elles se montrent impeccables, du début à la fin, bien qu'il faille signaler une légère baisse de ryhtme lors du début de la fameuse scène d'assaut finale citée plus haut. Le grain vidéo quand à lui sait parfaitement se fondre au master, celui-ci étant assez prononcé, la phase d'upscaling ne tourne heureusement pas à son désavantage. Le seul défaut que l'on trouve concerne la postérisation des scènes sous-marines.

Au final le master image de Typhoon se montre de grande qualité, la fluidité n'étant jamais prise à revers tout comme la compression. Doté d'un travail en amont de qualité, CTV nous présente aujourd'hui l'un des meilleurs masters du moment.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Coréen
6.1
Coréen
5.1

Sous ses faux-semblants de film d'action, Typhoon aurait put présenter un mixage des plus aggressifs sans que la qualité ne soit réellement au rendez-vous, comme c'est trop souvent le cas en ne présentant qu'une bande-son constituée de graves surpuissants pour ainsi étouffer les faiblesses principales. Mais à la différence près que Typhoon n'est pas un film d'action, mais à la fois un thriller,  film d'action et drame, mélangez le tout et vous obtenez une bande-son qui ne joue pas dans la surenchère mais se concentre principalement sur la qualité de reproduction acoustique. Le film possède trois pistes audio, une VF et VO en Dolby Digital 5.1, ainsi qu'une piste Coréenne en DTS 5.1 à la différence près qu'ici le mixage n'est pas réellement étudié pour une diffusion sur 6 enceintes mais 7. Et oui, Typhoon fait partie de ces films "officiellement" encodés en salle, en DTS ES Discrete soit une enceinte supplémentaire à l'arrière de votre point d'écoute.

Les deux pistes DD 5.1 sont globalement de bonnes qualités, démontrant une assise certaine sur la scène avant, tandis que celles-ci restent plus discrètes sur la diffusion arrière, creusant un fossé assez désagréable surtout sur la VF moins riche en informations sonores, la VO s'en sort mieux à ce niveau cela va de soi. Concernant la VO DTS 5.1, nous ne pourrions que trop vous conseiller de flagger cette piste en ES si vous possédez l'équipement nécessaire ce la va de soi. Se débrouillant aussi bien dans la diffusion d'un mixage à la fois intimiste et aggressif, la présence d'une enceinte supplémentaire se montre "utile" non pas comme certains DVD présentant une piste DTS ES, alors que celui-ci est mixée non pas en ES mais en 5.1, cela occasionnant un étirement de la bande-son qui réduit l'impact acoustique et artistique qu'elle peut avoir sur le spectateur. On notera outre une présence très sèche du caisson, une diffusion des médiums et des aigus optimale. Un festival de sonorités sèches et perçantes aux tympans, se fait entendre sur la scène d'assaut qui permet de à toute l'installation de montrer ce qu'elle a dans le ventre, sans toutefois verser dans la démesure.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
130 min
Boitier
Amaray

dvd 1

Bandes-annonces

dvd 2

- Making-of : Les dessous du duel :
Pendant approximativement 2 heures, ce making-of permet de nous faire découvrir de manière presque intimiste les coulisses et le déroulement du tournage. Tour à tour les intervenants prennant la parole pour nous exposer les conditions de tournage, l'expérience avec laquelle ils en ressortent mais également lors de certains moments un regard poussé sur le message qu'essaye de faire passer le film. On y découvre de nombreuses scènes de tournages, ainsi que certaines images finalement coupées du montage final. Montrant une autre facette du décor, parfois très éxigeante, il faut admettre que l'on prends un rare plaisir à découvrir ce making-of de 2 heures qui à la bon sens de ne pas tomber dans les travers de la promotion.

- Interview des acteurs : Le face à face
Les deux acteurs principaux Jang Dong-Gun et Lee Jung-Jae présentent ici leurs personnages, leurs motivations et surtout leurs sentiments profonds qui découlent de leur passé. Intelligent, souvent pertinent ce "duel" de points de vue se savoure avec un vrai plaisir, l'analyse que nous offre les deux protagonistes étant de très bonne facture.

- Les secrets d'un tournage explosif
Ici c'est l'équipe des effets spéciaux qui est à l'honneur, nous présentant de manière très précise la travail infographique accomplit sur le long-métrage. Il faut d'ailleurs noter que les effets spéciaux de Typhoon, lui a valu un Daejong Awards, récompense égale aux Oscars en Corée.

- Sur les lieux du tournage
Ce bonis s'attarde à nous montrer les conditions de tournage sous lesquelles Typhoon à été tourné, il faut d'ailleurs savoir que le film fut tourné dans plusieurs pays, occasionnant ainsi un budget record au sein d'une production cinématographique Coréenne. Sympathique mais pas vraiment indispensable.

- Les maquettes et accessoires
Un bonus sur la fabrications de maquettes et d'accessoires pour les besoins du film, du déjà-vu pas vraiment intéressant

- Les tatouages
Ici on s'attarde sur les tatouages des protagonistes, la signification de ceux-ci et le role qu'ils y jouent de manière indirecte. Un détail soporifique....
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage