L’histoire :
A Hong Kong, une unité d’élite est chargée d’arrêter des malfrats ayant kidnappé un ponte de la mafia locale.
Critique subjective :
Il y a des constats qui font de la peine et celui-ci en est un : depuis 1997, le cinéma de Hong Kong a perdu de sa superbe. Si la montée en puissance des industries cinématographiques coréenne et thaïlandaise est à prendre en compte, la baisse de qualité évoquée n’en reste pas moins intrinsèquement palpable. Heureusement, le tableau n’est pas complètement noir puisque certains s’attachent à entretenir la flamme (que serait le cinéma HK d’aujourd’hui sans un Johnnie To ?). L’un des phénomènes à déplorer reste l’émergence de grosses coproductions à vocation internationale et qui préfèrent imiter le mauvais cinéma US plutôt que de capitaliser sur une identité chinoise. Résultat : des produits formatés et sans âme. Cofinancé par Steven Seagal (avec l’argent de la mafia ?), Dragon squad est de ceux-là.
Sentant le déjà-vu à plein nez, le script de Dragon squad ne nous épargne aucun cliché. On commence avec une présentation « Michael Bay approved » des personnages principaux. Unité d’élite, la Dragon squad est une brigade qui regroupe nos héros sans peurs et sans reproches. Chacun est un as dans son domaine, excelle dans sa discipline de prédilection (tir, conduite automobile, informatique, etc.). C’est simple, on n’avait pas vu ça depuis au moins … L’agence tous risques ! Tout de même un peu jeunes (leur seul « défaut »), nos agents auront recours à l’aide d’un vieux policier hanté par un trauma (un Sammo Hung dont le tour de taille devient de plus en plus impressionnant). Face à nos gentils flics se dresseront des bad guys vraiment méchants motivés par la vengeance (mention spéciale à un Michael Biehn complètement sous-exploité et dont le rôle aurait pu être confié au premier cornichon venu). Plus qu’à saupoudrer le tout d’une grosse dose d’action, de psychologie à deux sesterces, d’humour foireux et de sentimentalisme niais et nous voici avec l’intrigue ô combien originale de Dragon squad.
Si le scénario de Maang lung (titre VO) n’est déjà pas fameux (et c’est peu de le dire …), sa mise en scène est encore pire. Au bout d’à peine deux minutes, on voit très bien ce qui nous attend : une réalisation hyper-démonstrative qui annihile toute lisibilité de l’action. Et c’est parti pour près de deux heures de gros effets de montage, de découpage syncopé, de choix visuels aberrants (Daniel Lee reproduit des « standards » mais ne pense jamais sa mise en scène) et de photographie à la mode. Un flot continu de gimmicks visuels horripilants que même Michael Bay et Tony Scott n’osent plus employer. Dépourvus de toute âpreté, les gunfights s’avèrent brouillons et donnent lieu à des morts bien Z.
Verdict :
On l’aura compris, il n’y a presque rien à sauver dans Dragon squad (la bande originale tire parfois son épingle du jeu mais c’est bien tout), un insipide actioner qui se contente de suivre la mode sans une once de réflexion.
Trois pistes sonores de haute volée. Si le Dolby Digital 5.1 (VO et VF) est déjà très bon, la piste DTS (VO) l’enterre avec une ampleur et un tonus peu communs. Rendu cristallin sur les trois pistes mais doublages français trop en avant sur la VF. Une qualité sonore excellente pour un film qui, hélas, n’en est jamais à la hauteur.
- Making of (28 minutes) : Un making of très promotionnel dans lequel on énumère des chiffres censés impressionner et où les nombreux intervenants assurent l’habituel service après vente. Si le tournage du film ne semble avoir été facile pour personne, force est de constater que les efforts réalisés ont été vains.
- Bandes annonces (8 minutes) : Dragon squad, Naked weapon, Dog bite dog.