L’histoire :
De retour sur terre après quatre décennies de sommeil spatial, des astronautes constatent que la planète est désormais régie par les termites.
Critique subjective :
Au sein de la famille cinématographique de Sam Raimi (une tribu que composent son frère Ted, Bruce Campbell, Robert Tapert, Joseph LoDuca et Scott Spiegel), Josh Becker est certainement le nom le moins connu. Si Becker intègre le clan dès ses débuts (il s’occupe de la lumière et des prises de son sur le plateau du premier Evil dead), il connaîtra néanmoins une carrière moins glorieuse que ses camarades, œuvrant surtout pour la télévision (on lui doit notamment plusieurs épisodes de la série Xena) et signant de rares longs-métrages (toujours interprétés par Bruce Campbell, son ami d’enfance). En 2005, notre homme est aux commandes d’un petit budget (principalement financé par la chaîne Sci-Fi) destiné au petit écran et placé sous le signe de la déconne : Alien apocalypse. A la fois hommage affectueux à un certain cinéma fauché et parodie de séries B de science-fiction, le métrage remportera le prix du meilleur inédit vidéo lors du quatorzième festival de Gérardmer (2007).
Alien apocalypse est une sorte de Planète des singes … version termites. Jugez plutôt. Placés dans un état de sommeil artificiel durant quarante années, des astronautes de la NASA reviennent sur terre et découvrent que l’humanité a été asservie par des insectes xylophages (qui proviennent d’outre espace, contrairement aux singes de Pierre Boulle et Franklin J. Schaffner). Le récit s’orientera ensuite du côté de Spartacus (une scène s’y réfère explicitement) puisque l’un des astronautes essaiera de lever une armée d’esclaves contre l’oppresseur termite. Ivan, ce voyageur de l’espace (également médecin ostéopathe de son état) est campé par un Bruce Campbell qui excelle à nouveau dans son rôle fétiche, celui du héro décalé et arrogant qui ne perd jamais l’occasion de donner des leçons.
Conscient de ses contraintes de production (budget de 1 500 000 dollars, tournage d’une vingtaine de jours en Bulgarie), Josh Becker sait d’emblée qu’il ne pourra voir grand et opte pour un parti pris salvateur, celui de l’humour potache. Personnages référentiels (vous avez dit Ash ?), punchlines bien senties, situations cocasses et gore Grand-Guignol sont ainsi de la partie. Et ce réjouissant aspect humoristico-désargenté de nous faire excuser (ou presque) une action forcément limitée (voir le peu de figurants à l’écran lors du climax), des créatures en CGI assez cheap (l’incrustation des termites géantes laisse souvent à désirer), des baisses de rythme patentes et une mise en scène parfois approximative.
Verdict :
Sympathique : voilà le mot qui s’impose aussitôt à l’esprit après le visionnage d’Alien apocalypse, une toute petite série B attachante qui se pose comme le prototype même du film idéal pour une soirée pizza entre potes.
Deux pistes en Dolby digital 5.1 étonnamment travaillées pour un film de ce calibre (entendez sans le sou). Mixage confortable entre les dialogues, les effets sonores et la bande originale composée par Joseph LoDuca. Doublages français oubliables et d’autant plus irritants que les voix sont beaucoup trop en avant sur la piste VF.