L’histoire :
Riche industriel américain en voyage d’affaires en Bulgarie, William Cole est victime d’une agression puis se fait greffer un demi cerveau.
Critique subjective :
Il est peu dire que Bruce Campbell bénéficie d’un capital de sympathie inébranlable auprès des geeks sevrés au cinéma horrifique. Personnalité éminemment attachante, l’acteur a même été progressivement élevé au rang de véritable icône (le bougre se plaît d’ailleurs à en jouer). Man with the screaming brain (2005) est le premier long-métrage réalisé par le comédien, un acteur qui s’était néanmoins fait la main sur des séries TV (dont, bien sûr, Hercule et Xéna) et de courts documentaires. Ce premier film étant écrit, produit, réalisé et interprété par Campbell (Bruce tout puissant ?), c’est donc avec un entrain non dissimulé que l’on glisse le titre dans son lecteur DVD.
Disons le d’emblée, Man with the screaming brain est une production fauchée. Un tout petit budget certes, mais une contrainte financière bien exploitée. Plutôt que d’essayer de voir grand malgré une pénurie de billets verts, Bruce Campbell tire parti de ses restrictions budgétaires. Le manque de moyens donne ainsi lieu à un traitement humoristique qui confère au métrage un réjouissant côté « nanar assumé ». De même, Big Bruce exploite son lieu de tournage en l’intégrant au script (l’histoire se déroule en Bulgarie). Autant dire que nous ne sommes pas dans la dernière purge de Steven Seagall où l’on tente de nous faire passer des vessies pour des lanternes et la Roumanie pour l’Afghanistan ! Il faut rappeler que Campbell a été à bonne école ; il n’est pas si loin que ça le temps du premier Evil dead et de ses travellings réalisés avec une mobylette.
Généreux, Man with the screaming brain part dans tous les sens. A partir d’une intrigue qui fleure la série B des années cinquante (un homme se fait greffer un demi cerveau et ce sont deux personnalités que tout oppose qui vont devoir cohabiter en permanence dans le même corps), le film brasse gaiement toutes sortes d’influences (opération façon Frankenstein, corps possédé à la Evil dead 2 et même une relecture bien Z de Terminator). Dans ce capharnaüm pelliculé où le second degré règne en maître, on découvre Stacy Keach et Ted Raimi (qui se régalent en campant un savant fou et son assistant, maints roulements de R à la clé), un Bruce Campbell moustachu avec d’énormes cicatrices sur le crâne ou encore une course poursuite plus cheap tu meurs. Si Campbell n’a pas les capacités formelles d’un Sam Raimi (l’homme qui l’a iconisé), sa mise en scène tient néanmoins à peu près la route et son premier long-métrage suscite quelques francs éclats de rire.
Verdict :
Malgré d’évidentes faiblesses (dont un manque de rythme à plusieurs reprises), Man with the screaming brain s’impose comme un divertissement débile et sympathique qu’il convient de servir agrémenté de quelques potes et de pizzas. On attend maintenant la sortie en France (probablement en DVD) de la deuxième réalisation de Bruce Campbell : My name is Bruce. Le pitch est en effet des plus alléchants, jugez plutôt : confondu avec son personnage de Ash dans la saga Evil dead, Bruce Campbell est contraint d’affronter un véritable monstre dans une petite ville de l’Oregon. Ca promet !
Une qualité vidéo tout juste correcte. L’ensemble se montre faiblard avec un contraste perfectible, une colorimétrie moyenne et quelques gros soucis compressifs (voir les plans extérieurs du bâtiment où se trouve le laboratoire). On ressent à la fois le manque de budget du métrage et l’absence d’un travail poussé de la part de l’éditeur.