Jean-Marie Bigard s’offre à nous dans un coffret réunissant l’intégral de ses spectacles depuis 1990 jusqu’à 2001.
Dire que Jean-Marie Bigard est sans conteste l’humoriste le plus populaire de notre pays n’est pas forcément une surestime. Dire que c’est aussi le plus mégalo est aussi une certitude qui s’est confirmé ces dernières années, notamment avec ses passages à Bercy et au Stade de France. Affirmer dans le même temps que Jean-Marie Bigard est assurément le seul humoriste à faire ce qu'il veut et à assumer ses choix est une évidence pour tout le monde.
Le coffret intégral en est la preuve, puisque l’artiste tout droit sorti de l’émission « La Classe » nous permet de (re)voir l’évolution de l’humoriste de ses premiers pas à son premier méga spectacle de Bercy. D’un spectacle à un autre, il dissèque les us et coutumes les plus honteux de la population pour mieux en extraire l’aspect comique.Au point de nous mettre face à un miroir inavouable mais tellement humain qu’il en devient tout à coup totalement brillant d’en rire.
Dès le premier spectacle, le style Bigard s’impose, avec une ouverture en contre-pied où l’humoriste explique les ficelles du sketche, pour préparer son public à rire de ses blagues, et ce dernier suit avec allégresse et enchaîne les rires à s’en décrocher la mâchoire. « Le premier effet » devenant une véritable réussite qui ouvre ainsi les porte de l’univers terre à terre de cet humoriste dont le style n’est pas sans rappeler un certain Coluche dont le génie humoristique fut de pointer du doigt les défaut tellement commun de la population française. Bigard acidifie de son langage à la fois populaire et souvent direct les travers d’une société qu’il cottoye tous les jours, que ce soit avec les expressions courantes de la langue française ou alors les errances flatulentes de tout un chacun, l’humoriste fait mal, mais surtout fait rire et cela est le principal. Et parfois au détour, d’un sketche, il nous livre un personnage tout aussi coloré que les autres, comme celui qui tente vainement de faire une photo de groupe lors d’un mariage. Un premier spectacle qui s’avèrera vite fourmillant de moment culte, comme celui où Jean Marie Bigard parle des « chauves souris »
Petit à petit d’un spectacle à un autre, l’humoriste affirme son style, impose ses choix, comme celui de défendre la vulgarité trop tôt abandonnée par Coluche. Il reviendra avec un spectacle où les personnages deviennent de plus en plus aléatoire, pour imposer de plus en plus un dialogue interactif avec son public dans le pklus pur style des "Stand Up" américains. Un public qui de plus en plus devient acteur des spectacles et reste dans la lumière pour mieux appuyer sur la communion qui s’opère dans les spectacles de l’artiste.
Le coffret s’achève sur le cinquième spectacle de Bigard qui se vit transposé à Bercy. Comme une sorte d’apothéose à une carrière particulièrement bien remplie sur les planches des théâtres. On ne lui souhaite plus que le même succès au cinéma pour que la boucle soit définitivement bouclée, une place que Jean-Marie Bigard semble encore avoir du mal à trouver.
En conclusion un coffret integral qui s’adresse aux amateurs de l’humoriste, mais qui ouvre les portes de son univers aux néophytes qui découvriront un Jean-Marie Bigard aussi passionné que passionnant.