Jean-Marie Bigard au stade de France

On pourrait parler d’égo surdimensionné, c’est certainement vrai, de prestation inutile, peut-être. D’un pari fou, ça c’est sur ! En effet, seul un humoriste tel que Jean-Marie Bigard, pouvait avoir une idée pareille. Et c’est pari gagné, le public fut au rendez vous, et le spectacle aussi. Bigard assure du début jusqu’à la fin, il est le maître des lieux, et il le prouve, comme un pied de nez à tous ceux qui pensaient qu’il partait au « casse-pipe ». Ce qui est attendrissant d’ailleurs avec le personnage, c’est qu’il associe systématiquement son équipe à son succès. Alors concernant le spectacle, il s’agit « Des animaux et des hommes », le spectacle avec lequel, Jean-Marie Bigard, a tourné pendant plus d’un an, et fait rire plus d’un million de spectateurs. « Le  Stade de France » étant la fin en apothéose de cette tournée, comme le fut Bercy pour la précédente. Le gigantisme des lieux inspire l’humoriste, qui n’a de cesse d’en faire des tonnes, quitte à repousser une fois de plus les limites de la vulgarité du propos, qui comme à chaque fois, déclenche des fous rires qui ont du raisonner jusque dans les rues de St Denis.  Ce qui est toujours bluffant avec Bigard, est c’est encore plus le cas ici, c’est cette capacité que possède le bonhomme, à s’approprier le public. Car si cela paraît facile dans une petite salle de 1000 personnes, il le devient moins évident avec 50 000 personnes. Et c’est en cela que le pari de Bigard est une réussite. Alors, il est vrai que l’on peut reprocher à l’artiste, concernant sa prestation, d’être beaucoup trop surexcité, anxieux, mais finalement qui ne le serait pas, en pareille circonstance. C’est donc encore du grand spectacle que nous offre Bigard, et pas seulement. Car derrière tout ça, il y a la prouesse technique, liée à l’immensité de l’endroit, et au contrainte que cela implique, ce n’est donc, pour le coup, pas à un « One Man Show » auquel nous assistons, mais au résultat, d’effort commun de toute une équipe, autour d’une idée fédératrice,  un humoriste, a aussi sa place au « Stade de France ».  Merci Mr Bigard pour le plaisir que vous nous offrez et merci à votre équipe de s’être souvenue que dans l’antiquité, il n’y avait pas de petite salle.

 

C’est je pense le point négatif de ce produit. L’image est granuleuse, et parfois cela peut même devenir gênant. Mais en tout cas pas de quoi en faire un drame, ça ne gâche pas le plaisir du spectacle.

Ce fut l'obsession du spectacle, ce fut certainement celui des concepteurs de ce DVD. Car il devait être à la hauteur du spectacle. Et c'est le cas, avec la piste 5, on est vraiment au "coeur du stade".

Outre le spectacle, c’es la raison pour laquelle il faut se jeter sur ce DVD. Tout y est dit. Décliner en plusieurs thèmes : - La promotion où l’on assiste éberlué au marathon de Bigard pendant une journée chez « Rire et Chanson », ou encore au making off de la pub annonciatrice du spectacle. Et enfin de l’interview où Jean-Marie explique les raisons de ce show. Il y a ensuite le Making Off, qui fait la part belle aux techniciens et particulièrement au son, grand défi, de ce pari fou. Puis vient l’anxiété à quelques heures du coup d’envoi, où l’on voit la pression monter chez l’artiste, qui sent venir l’heure fatidique. Tout cela se complète par les inévitables chiffres gargantuesques d’une telle opération. Puis on assiste au défilé des animaux, sorte de première partie concoctée par Bigard et son équipe pour amener le public à rentrer tranquillement dans son univers. Le Making Off nous montre que même une première partie comporte des difficultés. Quelques photos viennent prolonger le souvenir de ce qui restera le plus beaux défi pour cet artiste hors normes. Cerise sur le gâteau, les imprévus de la tournée qui nous montre à quelle Bigard sait rebondir sur chaque situation, provoquées ou non. Cela reste mon moment préféré, car l’artiste montre à la fois sa faiblesse et sa force. Sa faiblesse de s’être laissé déconcentré et sa force de rebondir, pour que cette évènement incongru devienne une pièce de son puzzle. Puis pour finir, une surprise, que je me garderais bien de dévoiler.