Johnny au pays des jazzeux ? Ice-T s’est bien produit dans le plus prestigieux des festivals de la note bleue, alors notre idole des jeunes et ambassadeur des lunettes super classe et pas chères… Et puis le jazz descend en ligne directe du blues. Donc rien de surprenant à voir un chanteur qui aime la musique qui vient de là, qui vient du…
Dans la Chaleur de Montreux...
1988, année marquée (c’est le cas de le dire) par un des plus beaux buts en carrière de Marco Van Basten à l’Euro, mais également par le passage d’un chanteur revenant du purgatoire, dans cette petite ville suisse baignant au bord du Lac Léman. Les années 80 s’annonçaient en effet mal pour notre Johnny national. La courbe des ventes de disques s’effritait et l’image commençait à sérieusement prendre un coup de vieux. Elvis aura quand même eu le bon goût de disparaître avant cette décennie calamiteuse pour les bonnes oreilles. Heureusement, le futur locataire du Parc des Princes et du Stade de France eut l’intelligence de demander à deux rockers, heu pardon compositeurs-chanteurs de renom, de lui pondre deux albums : Michel Berger & Jean-Jacques Goldman. La machine se remettait en marche et les succès redevenaient légions de Quelque Chose de Tennessee à l’Envie.
Tous ces hits de la chanson française sont bien sur présents, entourés de quelques pépites, ouf, plus rock (Mon Petit Loup, Le Bon Temps du Rock and Roll, Gabrielle). Après son passage triomphal à Bercy, un an plus tôt, le groupe est rodé et il n’y a bien évidemment aucun accroc à signaler. Aucun hippie aux cheveux longs et idées courtes ne pensera à débrancher les synthés, ni ne touchera au son de batterie « étouffée » et aux guitares « robotiques », si typiquement années 80. Nous n’avons donc pas forcément le droit aux meilleures versions des tubes de Jean-Philippe (mes oreilles ne se sont pas encore remises de l’intro de Que Je T’Aime).
Pourtant, le public semble s’en satisfaire. Serait-ce parce que leur futur compatriote ne s’était plus produit à Montreux depuis 1964 ? Bon, il reste assis tout de même, du moins au début (mais le pays du fromage à trous n’est pas véritablement connu pour son côté exubérant). Et il faut bien reconnaître qu’il y a effectivement de quoi se faire plaisir. La set-list est au point, mélangeant les succès de l’époque et ceux plus anciens, un groupe composé de tout sauf de manchots (avec Nono de Trust à la guitare) et le plus important : Johnny. La scène est son élément et il n’a, à ce jour, pas trouvé meilleur endroit pour mettre en valeur sa voix et sa présence charismatique. En plus, cette fois-ci, Mr Hallyday a réellement branché sa guitare et nous gratifie des intros de Pendue à mon Cou, Whole Lotta Shakin’ Goin’ on et de La Musique que j’Aime. Collector !
Donc même s’il ne s’agit surement pas du meilleur concert de l’intéressé, on se surprend plus d’une fois à chanter les chansons se succédant à l’écran. En plus, lorsque votre premier contact avec Johnny était le Bercy précédant ce concert, difficile de ne pas avoir une pointe de nostalgie et de ne pas aimer. Mais là, vous me direz, on n’est plus dans la critique objective…
Set-List : Rock’n’ Roll Attitude/Dans mes Nuits on Oublie/Pendue à mon Cou/Mon Petit Loup/Laura/Que je t’Aime/Je te Promets/Whole Lotta Shakin’ Goin’ on/Le Feu/Envie/Le Bon Temps du Rock and Roll/J’oublierai ton Nom/Gabrielle/Je t’Attends/La Musique que j’Aime/Aimer Vivre/Quelque Chose de Tennessee
On a tout ce qu’il faut. DTS, dolby digital 5.1 et 2.0.
Le DTS est super pêchu et le son reste clair. On entend assez précisément chaque instrument et les surrounds assurent. La voix est toutefois un peu noyé par l’ensemble.
Cette voix est plus présente dans le d.d 5.1, mais celui se montre nettement moins puissant que la DTS, avec une dynamique un peu faible et des surrounds très discrets.
Le d.d 2.0 se révèle également très puissant. Les instruments sont un peu cachés par la voix mais la spatialisation reste bonne.