Séduction, Tendresse, Jalousie, Passion, parce qu’il n’y a pas de vie sans amour. Hivers de glace, printemps d’espoir, la terre entière se met à réciter l’art d’aimer.
Depuis les nombreux succès du genre : « La marche de l’empereur », « Le peuple migrateur », etc… le documentaire animalier a le vent en poupe et nous propose régulièrement ses nouvelles idées. Ici donc le comportement animal dans ce qu’il y a de plus beau et de plus important pour la vie : La reproduction. Mais au-delà d’un film sur les coutumes coïtales de nos colocataires animaliers de tous rangs, à valeurs scientifiques ou simplement étrangement fantasmatiques, le film de Laurent Charbonnier (Veaux, vaches, cochons, couvées) s’intéresse en fait à la tendresse qui existe entre les couples de toutes natures, qu’ils soient à poils, à nageoires ou encore à plumes.
Bien loin du traditionnel film animalier, où les commentaires, à grands renfort d’explications tentent vainement d’émouvoir le spectateur nanda, « Les animaux amoureux » plonge au contraire l’auditoire au cœur de ces parades, de ces caresses ou de ces séductions violentes qui précèdent le venue de la vie, en laissant les animaux répandre leur magie aux yeux du spectateur. Les oiseaux entament ainsi en toute impudeur une parade prénuptiale sidérante, les cerfs se lancent dans un combat d’une violence inouïe pour séduire les jeunes biches impassibles, et les singes se séduisent en devenant d’un coup de baguette magique le reflet de nos propres parades nuptiales.
« Les animaux amoureux » est un documentaire animalier, mais bien plus encore. Les images, d’une incroyable beauté autant que d’une pertinente pudeur, entraînent le spectateur dans un kaléidoscope saisissant de couleurs et de nuances qui ne laisse jamais l’auditoire indifférent aux actes amoureux de ces acteurs improbables. Touchant au plus profond des êtres « Les animaux amoureux » se magnifie d’une musique de Philip Glass (Le goût de la vie, Le rêve de Cassandre) touchante, mais aussi parfois évidente, faisant, quelque fois même, référence aux partitions de Prokofiev, comme lorsque l’on aborde la parade du Cerf.
Mais la meilleure idée du film et certainement ce qui en fait sa particularité, c’est que souvent la musique des hommes se tait pour laisser la magie des mélodies animales opérer et ainsi hypnotiser l’humain, figé devant tant de beauté et happé par une telle symphonie de sons et de couleurs. Les animaux offrent, grâce aux caméras et aux micros de l’équipe une formidable leçon d’humanité, un mot créé par les humains pour masquer la noirceur parfois inconsciente de leurs desseins.
En conclusion, un film d’une incroyable beauté qui fait un étrange miroir sur nos propres existence et sur la futilité parfois de nos idées de grandeur.