L’histoire :
Dans un univers post-apocalyptique, un guerrier solitaire pourrait bien être celui qui renversera le régime totalitaire en place.
Critique subjective :
Premier long-métrage de Matthew Hope (qui en assure l’écriture, la production et la mise en scène), Vanguard est un projet ambitieux qui lance le défi suivant : réaliser un post-nuke avec trois bouts de ficelle.
Le futur. Un produit a transformé la plupart des humains en créatures hargneuses (pour faire simple : des zombies, version rapide), les « sauvages » (à l’écran, quelques quidams vaguement maquillés). Les non contaminés ont rejoint les rangs d’une gigantesque corporation militaire (le régime est totalitaire) ou se sont enrôlés dans d’insignifiants réseaux clandestins. Personnage solitaire et singulier (il n’appartient à aucun des trois groupes précités), Max est un barbu mystique qui manque cruellement de charisme (ça tombe mal, c’est lui le héro du film). Faux sourd-muet (petit cachottier !), Max affronte régulièrement des « sauvages », armé de sa lance en bois et de ses deux hachettes Castorama. En nouant une amitié avec un soldat de la corporation, il va menacer l’ordre établi.
Le problème, c’est que Vanguard n’a pas les moyens de ses ambitions (financiers comme artistiques). Résultat : un ratage dans les grandes largeurs. Confuse et mal structurée, l’intrigue ne ménage aucune tension dramatique et, pis encore, nous inflige des discours pseudo philosophiques d’une pesanteur inouïe (Max, en voix-off). Cheap au possible, le background post-apocalyptique se limite à une forêt et quelques hangars alentour, on perd donc ainsi tout le côté urbain destroy qui constitue pourtant l’une des grandes caractéristiques du post-nuke. On poursuit ce triste état des lieux avec un rendu DV hideux (les gros filtres n’y changent rien) et une réalisation plate (plans iconiques ratés, combats filmés n’importe comment, etc.). Et Vanguard d’aller jusqu’à réserver quelques séquences à l’humour involontaire embarrassant (voir la conclusion du métrage avec cette horde de créature humanoïdes qui se meuvent comme Alain Chabat dans Didier).
Verdict :
Série Z longue et bancale (voir une poignée de personnages galoper dans les bois, ça lasse), Vanguard nous fait regretter les bons vieux post-nuke du cinéma bis italien.
Des visuels fortement marqués par le format utilisé : la DV. Le rendu est granuleux et les couleurs baveuses. Quant à la compression, elle achoppe dans quelques rares arrière-plans, mais rien de scandaleux. Un rendu peu esthétique, mais fidèle.
Des pistes sonores de qualité moyenne. Les pistes en Dolby Digital 2.0 (VO et VF) se montrent presque plus efficaces que leurs homologues en 5.1 qui paraissent « forcées ». Dans tous les formats, le son est plutôt clair mais manque de tonus et d’ampleur.
Bandes annonces (14 minutes) : Breathing room, BTK, Five across the eyes, Ghost game, Small town folk, The living and the dead, The zombie diaries, Vanguard.