L’histoire :
Des jeunes gens sont kidnappés par des trafiquants d’organes.
Critique subjective :
Sous-genre de l’horreur mettant en scène de multiples sévices corporels, le torture porn a explosé avec Saw (2004) et Hostel (2005). Malgré un certain recul, les racines du phénomène demeurent encore nébuleuses. Réponse à une couverture médiatique aseptisée des grands évènements de ce début de siècle (11 septembre, guerres en Afghanistan et en Irak) ? Contrecoup d’une décennie de cinéma horrifique gangréné par un second degré référentiel ? Réaction enragée face à la toute puissance du visa PG-13 ? Le débat reste ouvert. Toujours est-il que le torture porn a fait des petits. Facile à aborder, il a engendré une vague de productions généralement mauvaises (sorti des deux premiers Hostel et du premier Saw, le sous-genre n’a guère brillé). S’il est allé jusqu’à s’immiscer dans le cinéma mainstream (voir, par exemple, le thriller Intraçable), le torture porn s’est surtout avéré une aubaine pour une horde de tâcherons désireux de faire de l’horreur à moindre frais.
En 2009, c’est Tammi Sutton qui se lance dans l’aventure. Tammi Sutton ? Une actrice de série Z qui passe parfois derrière la caméra. Ses états de service : Killjoy 2, un slasher Full Moon avec un clown psychopathe, et Secrets of life, un documentaire sur les célébrités d’Hollywood. C’est ce qu’on appelle une filmographique prestige. Direct to video, son Sutures nous parvient avec trois ans de retard et déboule en pleine période estivale. Le détecteur de navets s’affole.
Comme le laissait supposer le faisceau d’indices en présence, Sutures est une énième bande horrifique bas de gamme. Le script, tout d’abord, est consternant. Simpliste et bourrée de lieux communs (la bande de jeunes partis faire la fiesta, le trou paumé, la maison au bord du lac), l’intrigue réussit malgré tout à être confuse. Un exploit. Au-delà des incohérences maousses, la palme revient aux personnages avec une mention spéciale pour le boogeyman de service, un chirurgien fou dénommé Alexander Tatum. Grand ténébreux vêtu de cuir, il semble sortir d’un épisode d’Hollywood Night. La classe. Bougrement mauvais, ce scénario ne facilite pas la tâche à Tammi Sutton. Si notre réalisatrice se montre incapable d’emballer correctement les scènes de torture (un comble vu le genre abordé), elle fait tout de même quelques efforts derrière sa caméra RED. Visuellement, Sutures ne fait pas trop cheap, c’est son unique qualité.
Verdict :
Promis à une grande carrière dans les solderies, Sutures vient nous rappeler que le navet est aussi un légume d’été.
Une qualité d’image convenable. Sans atteindre des sommets en termes de définition et de gestion des couleurs, le master s’avère globalement de bonne tenue. En dépit de petites anicroches dans les arrière-plans les plus obscurs, le constat est aussi plutôt satisfaisant du côté de la compression.
Des pistes sonores relativement efficaces. Le 5.1 fait correctement son travail, surtout en version originale (la VF est moins probante pour cause de dialogues trop en avant et de doublages mauvais). Clarté et énergie sont au rendez-vous. Avec un surplus d’ampleur et une répartition plus marquée, le DTS 5.1 (en VO uniquement) remporte la partie.
- Making of (53 minutes) : Un bonus plutôt intéressant dans la mesure où il donne à voir la réalité du tournage d’une production ne roulant pas sur l’or.
- Bande annonce (2 minutes).
- Univers Emylia (11 minutes) : Bandes annonces des films Désaxé, Dead season, Little deaths, The woman, Dead heads.