L’histoire :
Une adolescente rebelle est envoyée dans un camp de redressement.
Critique subjective :
2012 aura été l’année Blanche-Neige. Deux gros films de studio ont occupé l’affiche : Blanche-Neige (Tarsem Singh) et Blanche-Neige et le Chasseur (Rupert Sanders). A côté de ces mastodontes, un troisième long-métrage, micro-budget destiné au marché vidéo, est sorti en toute discrétion. Il s’agit de La véritable histoire de Blanche-Neige alias Snow White : A deadly summer.
La véritable histoire de Blanche est signé par David DeCoteau. Si ce nom ne vous dit rien, estimez-vous heureux. S’il évoque quelque chose de précis, sachez que vous avez des affinités avec le cinéma bis. Ce n’est pas sale. Mais qui donc est ce Monsieur DeCoteau ? Formé à l’école Roger Corman (il fait ses débuts chez New World Pictures), David DeCoteau est un authentique stakhanoviste du Z. Enchaînant les tournages à vitesse grand V (il réalise en moyenne cinq à dix films par an), le bonhomme a plus de quatre-vingt-dix longs-métrages à son actif. Cela donne déjà une idée de la qualité des produits en question. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que DeCoteau compte parmi les grands pourvoyeurs des bacs DVD des solderies. Ses titres de gloire ? Creepozoïds, Dr. Alien, The killer eye et surtout The brotherhood, sa franchise culte (six épisodes à ce jour) où il se plaît à filmer des éphèbes torse-nu. Une filmographie prestige.
Venant de David DeCoteau, on ne s’attend donc pas à grand-chose mais avec La véritable histoire de Blanche-Neige, on touche le fond. Version contemporaine du conte des frères Grimm (enfin disons plutôt qu’il y a une marâtre, un miroir magique, une pomme et un gros dodo), le film nous narre l’histoire de Snow, une jeune fille un brin rebelle envoyée dans un camp d’été censé lui permettre de devenir un membre productif de la société. Sur place, elle fera la connaissance d’autres adolescent(e)s têtes à claques (ils sont sept, mais pas nains), de la graine de voyou qui disparaîtra à un rythme régulier, le métrage lorgnant du côté du slasher. Au menu : un scénario cheap (le twist final est honteux), des acteurs à la ramasse (à côté, le casting de Plus belle la vie sort de l’Actor’s studio) et une BO atroce dramatisant à outrance le moindre pet de mouche. Mais le pire est à chercher du côté des visuels. A une époque où les moyens techniques permettent de faire de la belle image à moindre frais, le rendu esthétique de Snow White : A deadly summer est encore plus inacceptable. Photographie hideuse, mise en scène inepte, tout y est. Le film atteint des sommets de nullité lors de séquences de nuit tournées en plein soleil et « habillées » avec un abominable filtre bleuâtre. Pénible et interminable, le métrage nous inflige le supplice du navet même pas drôle. Une torture pour les yeux, les oreilles et les neurones. On en ressort physiquement meurtri. Dure condition que celle du critique.
Verdict :
« Ceci n’est pas un conte de fées » nous prévient la jaquette. Non, ceci est une daube.
Une qualité audio très moyenne. Les trois pistes proposées (VO en DD 5.1 et DTS, VF en DD 5.1) ont beau être techniquement valables (à peu de choses près), elles affichent un côté « forcé » très désagréable. Chaque élément sonore est ainsi exagéré et l’ensemble se montre beaucoup trop fort. A visionner avec un cachet d’aspirine à portée de main. VO ou VF ? Tout dépend si vous préférez lire des sous-titres écrits par des personnes ayant visiblement redoublé leur CM1 (fautes d’orthographe en pagaille) ou entendre des doublages qui rendent le visionnage encore plus douloureux.
Univers Emylia (9 minutes) : Bandes annonces des films Battlestar rebellion, Devil seed, Little deaths, Dead season et La véritable histoire de Blanche-Neige.