William Karel nous propose un voyage inédit au cœur de la diplomatie américaine, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, jusqu’à la première guerre du Golf.
On connaissait déjà le travail de William Karel, notamment grâce à son documentaire : « Le monde selon Bush », légèrement effacé à l’époque par le succès de « Fahrenheit 9/11 » de Micheal Moore. Cette fois-çi le réalisateur revient sur une partie de l’histoire des Etats-Unis dans un documentaire en trois parties. Reprenant points par points, avec les intervenants de l’époque, les différents gouvernements desbprésidents qui se succédèrent. Et l’ensemble aussi paradoxal que cela puisse être laisse un sentiment à la fois de passion et de gêne. Car on découvre une image, que l’on imaginait tout de même faussée, finalement très proche des fantasmes que la présidence des Etats-Unis fit naître.
« Les hommes de la Maison Blanche », n’est pas forcément un reportage sur les dessous des présidences, il apparaît plutôt comme le constat d’échecs souvent inavoués des conseillers des locataires de cette grande battisse plantée au cœur de Washington. Les anciens conseillers qui répondent aux questions de William Karel, apparaissent d’un coup comme des hommes et non plus comme des êtres supérieurs maniant à bras de ficelles, les relations entre tous les pays. Qu’ils soient Robert Mc Namara, Richard Helms ou Henry Kissinger, ces témoins et acteurs des années passées se livrent sans trop de retenu pour certains, au point de nous laisser avec cet étrange sentiment de gâchis qui nous envahit. Comme lorsque l’on apprend que la Guerre du Vietnam aurait pu être évité ou du moins stoppé avant tous ces morts, si Robert Mc Namara ne s’y était obstiné. Et des exemples comme celui-ci il y en a des tonnes. Et même si parfois on entend de la bouche de ces maîtres d’un temps déjà révolus, un petit « On s’est trompé, on aurait pas dû le faire comme cela », on ne peut s’empêcher de se dire que l’avenir de notre monde ne tient finalement à pas grand-chose.
Mais au-delà de ce constat, ce que William Karel parvient à nous prouver dans ce documentaire, c’est qu’un président (même si par chez nous, on tente de nous faire dire le contraire) ne décide finalement que par le biais de conseillers plus ou moins bien avisés. En cela le documentaire est incroyablement passionnant et l’on parvient sans trop d’efforts à comprendre et à assimiler toutes les informations distillées au grès des épisodes. Tout serait parfait si le narrateur n’utilisait pas une diction monocorde, un tant soit peu soporifique et presque tirée d’outre tombe. Si le sujet est effectivement sérieux et parfois même grave, il ne méritait peut-être pas une telle tristesse dans la tonalité. Et même si le sujet ne l'est pas, on regrettera tout de même qu’il ne parle pas suffisamment des présidents eux-mêmes.
En conclusion, « Les hommes de la Maison Blanche» est un documentaire réellement passionnant que l’on parcourt sans trop de difficultés et qui parvient à mieux nous faire comprendre les dessous de cette Maison Blanche.