Diégo est une petit voyou, admiré par ses copains. Totalement inconscient, il est prêt à prendre tous les risques. Parce que « Le chef », un parrain maffieux qui contrôle tout un quartier de Rome, a violé sa petite amie, Diego va lui déclarer la guerre. L’affrontement entre les amis du jeune homme et les mafieux va déboucher sur un bain de sang…
Scénariste de la version Originale de « Nos 18 ans », Marco Martani s’était auparavant essayé avec brio au genre polar. Et pour sa première réalisation, autant le dire c’est un coup de maître, car le réalisateur pose les jalons de son intrigue avec brio, utilisant les clés récurrentes du cinéma Italien, les personnages hauts en couleurs, la roublardises des uns, les nuances des autres, Marco Martani, nous entraîne dans un film ou l’absurdité cottoye l’horreur. Le personnage de Diégo, magnifiquement interprété par Nicolas Vaporidis qui signe là sa première prestation cinématographique, n’est pas un gangster comme on peut les voir dans les films habituellement, c’est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal, avec ce quelque chose de décalé qui le rend si attachant. A la fois « petite frappe » et « caïd » auprès des siens, il n’en demeure pas moins un jeune homme sensible, meurtri par l’absence d’un père qu’il croit suffisamment lâche pour avoir abandonné sa famille. Le réalisateur utilise l’opposition constante entre le beau et le laid, la lumière et l’obscurité pour nous offrir un polar parfaitement maîtrisé. Assumant totalement ses influences, particulièrement le cinéma américains des années 70.
Côté scénario, les influences se font encore plus sentir, notamment dans la construction des personnages comme celui du « Chef », qui n’est pas sans rappeler « Scarface » ou encore « Le Parrain » pour le côté paternaliste. Mais outre la construction des personnages, le scénario impose deux intrigues parallèles que chacun suit sans jamais réaliser les intentions de l’autres, mais qui provoque un chaos total lorsque les intrigues se croisent à la fin. Si le scénario ne révolutionne pas le genre, il n’en demeure pas moins efficace, surtout dans l’originalité de la trame, où l’évènement le plus insignifiant devient un moteur pour l’un et une peccadille pour l’autre qui recherche la vengeance pour un tout autre motif, les deux hommes se chassent, sans réellement connaître la véritable raison.
Passionnant autant qu’hypnotisant, « Vendetta Romana » est un film réellement réussit qu’il faut découvrir pour enfin se rendre compte à quel point le cinéma Italien a su mûrir et mieux travailler ses sujets pour enfin pouvoir s’opposer sans trop d’efforts à la suprématie américaine.