Pixie souhaite venger la mort de sa mère en organisant un braquage. Son projet tourne mal et elle se retrouve en fuite avec deux jeunes hommes. Ils parcourent la campagne irlandaise car ils sont eux-mêmes poursuivis par des gangsters...
Bon, ne nous mentons pas, le réalisateur Barnaby Thompson, n’est pas de ceux qui ont marqué les esprits par son œuvre que ce soit en tant que Producteur (Spice World, le film), qu’acteur (The Last Impresario) et ce n’est pas en tant que réalisateur que cela va s’arranger. Car Barnaby Tompson, nous embraque dans une sorte de « Road Movie « qui ressemble à du Guy Ritchie, avec des héros embarqués dans une embrouille qui va complètement leur échapper et des méchants tous plus décalés les uns que les autres. Mais voilà, n’est pas Guy Ritchie, qui veut ! Et si « Pixie » se trouve quand même de bons côtés, il faut bien dire, il manque cruellement la marque inventive du réalisateur britannique pour le film soit une réussite.
Ici, les plans se succèdent avec un classicisme désarmant, sans jamais trouver la dynamique que nous aurions aimé trouver dans une œuvre telle que celle-ci d’autant que la folie des personnages vient en contraste avec le manque de dynamisme flagrant de la mise en scène qui ne semble pas bien savoir où insuffler toute la folie qui collerait à certaines des scènes, à l’instar de celle ou l’un des deux héros renverse un prétendant éconduit pendant que son meilleur ami tente de séduire, l’ex petite amie et se retrouve avec un cadavre sur les bras. La scène se passe de façon assez linéaire et manque cruellement de piment pour totalement nous embarquer.
Ecrit par Preston Thompson, un scénariste à qui l’on doit notamment « Kids in Love » en 2016, le scénario promettait de grandes choses et notamment un terreau idéal pour toute folie qui pourrait être apporté à des personnages décalés et dépassés par les évènements, un peu comme dans « Arnaques, crimes et botaniques » (1998) ou encore « Snatch » (2000) de Guy Ritchie, dont le scénario semble s’inspirer. Mais pour cela il faut une dynamique commune et une vie créatrice qui puisse donner plus d’ampleur à l’histoire et souligner l’absurdité des personnages, à l’instar des méchants membres d’un gang de religieux trafiquants de drogues en soutanes. On le voit bien, tous les ingrédients sont là pour gagner en folie, mais rien n’arrive jamais totalement et ces fameux méchants sont des véritables pétards mouillés.
Enfin, il faut tout de même parler de la distribution puisque le film est porté par un trio. Il y a d’abord le personnage de Pixie, l’héroïne interprétée par Olivia Cooke, que les fans connaissent pour son interprétation d’Alicent Hightower dans « House of the Dragon », qui porte en grande partie le film et apporte justement un peu de décalage dans une mise en scène bine trop propre. Elle est accompagnée par le duo formé par Ben Hardy qui interpréta Roger Taylor dans « Bohemian Rhapsody » de Bryan Singer et Daryl McCormack que l’on a pu voir dans la série « Peakie Blinders ». Le duo s’amuse de ses personnages et chacun des deux acteurs livrent une prestation honorable, même si l’on peut estimer qu’elles ne sont pas suffisamment mises en valeur par la mise en scène ou par le montage bien trop classique.