Prototype

En préparation depuis près de deux ans chez Radical Entertainment, Prototype débarque sur Xbox 360 en plein été. Le jeu, d'une violence plutôt débridée, est un véritable défouloir. Un soft réussi, varié et de bonne durée de vie.

En pleine autopsie, Max se réveille, et s'enfuie de la morgue de l'hopital. Immédiatement, les forces de l'ordre se mettent à ses trousses. Les soldats du Blackwatch le traquent, assassinent les scientifiques chargés de l'autopsie et tentent d'abattre max. Mais étrangement il semble imperméable aux balles. Alex Mercer était au mauvais endroit au mauvais moment. Dans un univers proche de celui du film "Je suis une légende", infecté par un virus qui décime la population mais qui a sur lui un étrange pouvoir, Alex possède une force surhumaine, peut assimiler les souvenirs de ses victimes, prendre l'apparence de qui bon lui semble et déployer des extensions biologique de son corps lui permettant d'affronter artillerie lourde et blindés sans sourciller. Il est donc normal que l'armée soit à ses trousses à grand renforts de chars, d'hélicoptères et d'unités d'élite, bataillant au milieu d'une population rendue folle par l'infection, qui ère sans autre but précis que faire du mal à son prochain.

Comme tout surhumain qui se respecte, Alex encaisse les coups les plus durs, fait des bonds de géant, peut planer un moment au dessus des gratte-ciels et sais plonger sur une proie pour en extraire la vie à la force du pied, du poing ou simplement pour l’assimiler. En fait, parmi les différentes aptitudes que le joueurs découvre de son personnage il est toujours question de découvrir celui qui est le plus adapté à la situation rencontrée.  Le joueur est volontairement mis dans la peau du héros sans savoir de quoi il retourne. C'est à force de combat et de progression dans le jeu que l'on apprend peu à peu ce qui a bien pu se passer. Un jeu à suspens à la Fear. Pour découvrir la trame de l'histoire et savoir ce qui a bien pu lui arriver, Alex doit faire sien les souvenirs de certaines de ses victimes. Se faisant, il acquiert aussi des points d'évolution permettant d'augmenter l'étendue ou la puissance de ses pouvoirs de destruction.

Dans la pratique, on tape dans tout les sens sans toujours comprendre quel combo on vient de faire et on se prend à se trémousser frénétiquement devant son écran alors que gisent par terre des hordes d'ennemis coupés en deux, broyés contre un mur ou enfoncés dans le sol : Muehehehehehe. Moi vois, moi tue, une vraie boucherie qui agrémente les quêtes principales ou secondaires qui vous amèneront à élucider tout le mystère qui entoure votre transformation. Au fur et à mesure de votre progression dans l'intrigue, somme toute linéaire et très guidée, votre dextérité sera récompensée par des upgrades de diverses nature, couvrant l'éventail de vos compétences extraordinaires sur terre et dans les airs. Les points récoltés au combat permettent d'acheter des améliorations pour votre héros : pouvoirs, déplacements, survie, combat et métamorphose. Tout ceci permet de redécouvrir des attaques toujours plus grandioses et des aptitudes de plus en plus dignes d'un Dieu vivant, procurant au joueur une sensation de toute puissance très agréable à déployer devant les hordes d'ennemis armés ou des créatures dégoulinantes.

Au gré des éviscérations et des découpages à la Wolverine, le héros est parfois confronté à la nécessité de conduire des véhicules : chars, hélicoptères et tout ce qui lui sera utile pour mener son enquête jusqu'à la fin et découvrir pourquoi il s'est réveillé à la Morgue il y a 18 jours de cela, avec des pouvoirs étranges. Prototype est l'histoire d'une vengeance, d’un homme traqué, lui-même à la recherche de son passé. Un jeu d’exception, à ne pas mettre dans les mains des plus sensibles.

Prototype baigne le joueur dans un univers glauque qui porte aux nues un héros capuchonné comme un assassin. Le personnage peut se déplacer librement dans des décors vastes qui fourmillent de véhicules et de personnages, sous une déferlante de métal, d'obus, de balles, de projections et d'explosions qui envahissent l'écran en permanence. La Xbox 360 fait des merveilles et les murs de fumée, les torrents de sang au détriment de la modélisation 3D qui reste assez sommaire ainsi que des textures d'un autre âge. La fluidité à un prix hélas. le bon côté c'est que le jeu est plein de vie... (qui deviennent finalement plein de morts). Si d'un premier abord le joueur est investi d'un sentiment d'invincibilité devant les meutes de forces de l'ordre, de forces du désordre et autres bestioles sanguinolentes, il faut avoir que l'ensemble bascule vite dans un chaos aux allures fouillis.  Les couleurs désaturées sont généreuses dans les dégradés de rouge hémoglobine et les mouvements de caméra sont toujours très opportuns.  Pour agrémenter le décor et prolonger les possibilités, des bonus de points d'évolution et des conseils sont disséminés dans le décor sous forme de lueurs aisément repérables dans la gigantesque mégapole. 

Les cinématiques nombreuses agrémentent le plaisir de jeu en révélant petit à petit la trame de fond de l'histoire. De bonne facture, elle permettent de s’immerger dans le film.. euh..l'histoire. L'interface Intrigue au rendu neuronal très bien étudié, permet de sélectionner les souvenirs récupérés sous forme de séquences. En assimilant des cibles d'intrigues, le joueur peut ainsi accéder à de nouvelles cibles elles même porteuses de souvenirs utiles à l'enquête. Une très bonne idée, d’autant que les effets spéciaux concernant les flash mémoire sont particulièrement réussis... L’enquête est violente, truffée de vie et de circulation dans des décors immenses, le tout texturé à l'ancienne mais terriblement agréable à jouer et à découvrir. Un très bon jeu qui, s'il manque d'éclat graphique, ne manque pas d'intérêt et accomplit sa mission principale : distraire le joueur métamorphe assoiffé de pouvoirs étranges pendant de nombreuses heures. De plus, le level design impressionnant d'immensité donne un vrai sentiment de liberté d'action.

Entre cris et suçotements, la bande sonore en Dolby 5.1 est plutôt bien dosée. Il faut dire qu'avec des combats plein les rues, des lancés de chars et autres ruissellements viscéraux sur des murs maculés d'impacts de balles, c'est la fête à neuneu dans les enceintes. La musique est dans le ton et l'esprit du jeu, c'est à dire une composition signée Chris Velasco de toute beauté est très prenante, digne des thrillers hollywoodiens les plus connus. La musique à suspens est très bien écrite et colle parfaitement au thème sombre de l’histoire. L'ensemble est restitué en DD 5.1 et l'utilisateur averti peut aussi activer le rendu DTS Neural Sound via le menu. Dommage que la localisation en français ne soit pas totale. Il faudra se contenter d'une VO sous-titrée de bonne facture, les acteurs de doublage ayant rempli leur contrat correctement.

Le gameplay très bien conçu permet une navigation intuitive à la manette, sans négliger l'aisance au combat. En quelques minutes, on se prend à intégrer la peau de ce héros moribond qui résiste à tous les assauts et peut soit progresser dans l'histoire principale, soit accomplir des quêtes annexes (assimiler quelqu'un en particulier, protéger un individu, tuer un nmbre donné d'ennemis, etc.). On empoigne, on projette, on écartèle et on eviscère tout un tas de monde, dans des torrents de sang frais et dégoulinant. Côté multijoueur, c'est le vide. Prototype n'est pas un jeu qu'on pourrait aborder à plusieurs. C'est une aventure, une enquête, un combat, que l'on mène seul. Les réglages optionnels permettent de retoucher le gamma parfois un peu sombre sur certains écrans et les commandes déjà intuitives sont paramétrables. La bande annonce de Wolfenstein est aussi proposée en bonus, ainsi qu'une section de codes de triche pour aider les joueurs en difficulté.