Fais-moi des vacances

Quand on a douze ans , que c 'est l'été, qu 'on voit partir les caravanes et les cars des colos, on se dit qu 'on partirait bien aussi. Il n 'y a pas de raison...

 

Lucien et Adama, eux, ne peuvent pas aller en vacances. Obligés de rester coincés entre les murs de leur cité, sans même un ballon pour jouer au foot, même pas un endroit où aller retrouver des copains. Juste des parkings, des rues à moitié vide et, pas loin derrière l'échangeur, les pistes de l'aéroport d'où décollent des avions qui vont partout dans le monde... Sans eux, évidemment. Ça lés énerve, forcément.

 

Mais Lucien et Adama ont oublié d'être idiots. La galère pendant deux mois, merci bien ! Puisqu 'on ne veut pas leur payer des vacances, ils vont se les offrir tout seuls. Il suffît de se débrouiller, d'avoir de l'imagination et pas mal de courage aussi. Il n'y a qu 'à oser. Bien sûr, ça ne marche pas à tous les coups. Des fois, c'est même un peu limite. Mais un bon jour ça y est, ils sont partis ! Après pas mal de tentatives, ils ont réussi à se cacher dans la caravane d'une famille du quartier... En avant pour l'aventure... avec une fille qui va vouloir les suivre, une Anglaise sacrement belle, des nuits à la belle étoile, un camp de nudistes, une maison vide avec ne piscine, des gendarmes... et au bout, la plage !

 

Critique subjective :

Parfois, au détour d’un DVD on tombe sous le charme d’une histoire. C’est le cas avec ce premier long métrage de Didier Bivel. L’une des raisons de sa force réside dans l’excellente interprétation des deux garçons qui tiennent les deux rôles principaux. Le réalisateur souligne que le casting a été long pour trouver les comédiens. Aymen Saïdi a été repéré dans l'école de la Jeunesse et des Arts et Ibrahim Koma a découvert les castings par un de ses frères qui tourne dans les séries télé. Un effort de recherche largement récompensé, permettant à cette histoire d’intéresser le spectateur dès les premières minutes, jusqu’au bout. Mais avouons le, le scénario en lui même n’amène aucune surprise, ce film trouve son plus grand intérêt, nous l’avons vu dans l’interprétation des deux jeunes hommes mais également d’une grande partie des seconds rôles et dans l’idée de ne jamais prendre parti dans les faits qui jalonnent la vie des ces banlieusards. Fais moi des vacances est un véritable document sociologique sous forme d’une fiction qui permet d’avoir une photographie honnête et brute de la vie dans les citées et des préoccupation de très jeunes adolescents en considérant leur environnement familial (l’énorme influence des grand frères) et urbain. Les différents personnages y sont décrits avec justesse, sans caricature mais également sans cadeaux, notamment dans les différents actes de violence de ces jeunes. Le réalisateur en signant un film démonstratif, sans jugement, nous permet de nous faire notre propre idée des faits et gestes des personnages, et c’est tant mieux.

Un transfert doux, à la colorimétrie un peu triste.

Lesdialogues sotn claires et biens transmis. La musique envahit avec bonne humeurs nos enceintes surround. Classique mais efficace.

L'éditeur nous propose le court métrage du film d'une durée de 30 minutes, accompagné de quelques scènes coupées et d'un documentaire de 11 minutes sur les coulisses du tournage, letout commenté par le réalisateur.