Catherine est la fille d’un richissime homme d’affaire promise à une autre richissime homme d’affaire. Mais voilà, un jour elle se fait agresser par une bande de malfaiteurs, et se retrouve le visage tailladé de coups de couteau, face à Vincent qui vient de lui sauver la vie. Seulement Vincent n’est pas comme les autres et se cache dans les tréfonds de New-York.
Bon, voilà en quelques mots, la trame principale de cette série des années 80, qui affichait d’emblée son côté mélo. Avec des personnages aussi torturés qu’attachants et une intrigue suffisement simple pour toucher un plus grand nombre de spectateurs. Seulement voilà, le temps ayant fait son œuvre, il est difficile de trouver un peu de charme à cette série où les personnages sont aussi joyeux qu’une porte de prison, nous faisant presque passer les héros de "La petite maison dans la prairie" pour les enfants de Zavatta.
Mais si les personnages ne parviennent pas à tout à fait convaincre, principalement parce qu’ils n'arrivent pas à nous faire oublier les rôles marquant qui les firent connaitre, comme Linda Hamilton, dont la féminité n’est pas particulièrement flagrante à l’écran, on a encore trop en tête son personnage de Sarah Connor, dans « Terminator ». Et Ron Pearlman ne semble pas tout à fait à l’aise avec son personnage, surtout avec les cheveux longs. Ce dernier nous gratifie d’ailleurs d’un jeté de cheveux étourdissant, à un point, que Dalida en aurait rougit d’envie.
Pourtant, la série ne manque pas forcément d’intérêt, car le point de vue des auteurs, prend au pied de la lettre les symboles du conte, en utilisant les paradoxes constants qui entourent la ville de New-York. Ainsi les personnages, qu’ils soient des sous-sols de la ville ou des tours de la cité, sont en constante opposition avec leur apparence. Pour renforcer ce choix, les auteurs ont choisi de pourvoir la série d’une esthétique visuelle particulièrement soignée, ce qui en faisait une véritable surprise pour l’époque, où bon nombre de séries étaient particulièrement aseptisées.
Cette saison 1, nous fait découvrir, la rencontre entre Catherine, riche héritière et Vincent, pauvre être mi-animal mi-homme, qui vient de la sauver d’une agression. Reposant sur les oppositions, les scénaristes donnent à Vincent, une douceur qui vient en contraste permanent de son apparence, même si parfois la violence des instants parvient à faire surgir l’animal qui se cache en lui. Mais il n’est rien, comparé à l’entourage de la jeune fille, qui ne cesse de sombrer dans la vénalité pour obtenir un peu plus de pouvoir sur les autres. Un thème particulièrement traité à l’époque, mais jamais vraiment utilisé comme trame d’une histoire à part entière,ou comme véhicule des valeures humaines des personnages, et des incidences sur leur avenir.
En conclusion, cette première saison de « La belle et la bête », crée la surprise par la noirceure de son propos, autant que par la manière de la traiter. Et même si les comédiens ne sont pas toujours très crédibles, la série se laisse visionner sans problème.