En vacances avec son épouse, Julien Baptiste est contacté par une ex, chef de la police à Amsterdam, qui requiert son aide dans une affaire de disparition. L'inspecteur se retrouve à devoir démêler un complexe tissu de mensonges et de faux-semblants.
Spin off de la série « The Missing », « Baptiste », reprend donc le personnage de Julien Baptiste, ancien policier spécialisé dans les disparitions qui se voit contacté par son ex petit amie afin de retrouver une jeune fille dont son oncle vient de signaler sa disparition. Sur fond de trafic de femmes par une obscure organisation roumaine (Les nouveaux ennemis des séries policières), la série produite par la BBC, nous plonge dans une intrigue qui multiplie, en permanence, les fausses pistes, mais également les retournements de situations. Assez bien écrite, du moins dans sa progression, la série se révèle assez captivante, dès lors que l’on fait l’effort d’accepter le fait qu’elle prenne son temps et ne cherche pas à faire dans la surenchère de scènes glauques ou voyeuristes.
La mise en scène peut même faire penser à une série nordique comme « Meurtres à Sandhamn » par exemple, avec une mise en place un peu lente, des personnages qui alternent entre douceur et violence, nous passons aisément d’un vieil homme évoluant dans sa ferme, à un meurtre sordide perpétré par un personnage obscur. Et puis il y a bien sûr, ces grands plans qui montrent la beauté de la campagne hollandaise ou anglaise, qui vient en contre point de l’ambiance sulfureuse et parfois obscure du quartier rouge, réputé pour ses femmes derrières des vitrines. Grâce à cette mise en scène en parfaite opposition constante, l’intrigue parvient à se tisser et à devenir captivante.
Les personnages, à commencer par Julien Baptiste, dont l’interprétation de Tchéky Karyo (L’Ours) toujours aussi impeccable en vieux baroudeur, tendre et intuitif, porte tout le sens de la série, sont dessinés avec une certaine qualité dans les nuances. Chacun porte le poids de son passé, de ses secrets et de ses mensonges et rien n’est vraiment tout ce qu’il devrait être à l’exception du héros de la série, qui semble toujours évoluer dans un univers entre mensonges et doutes.
En six épisodes, la série « Baptiste » parvient à nous emmener dans son intrigue et nous captiver jusqu’à la fin. Sans chercher à faire dans le voyeurisme et encore moins dans la surenchère de scènes inutilement testostéronées, la série sait se regarder sans effort et surtout sans soupir. Le BBc fait une nouvelle fois preuve de sa capacité à créer des séries sobres et efficaces, ce qui nous change évidemment des grosses cavaleries un peu lourdes venues d’outre-Atlantique.