Cure

Titre Original
Kyua
Genre
Pays
Japon (1999)
Date de sortie
mardi 22 octobre 2002
Durée
111 Min
Réalisateur
Producteurs
Atsuyuki shimoda
Scénaristes
Kiyoshi kurosawa
Compositeur
Gary ashiya
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Maxstar
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
111 min
Nb Dvd
1


Un officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un jeune vagabond est arrêté près de l'endroit où a été retrouvé le dernier corps. Il est vite identifié comme un ancien étudiant en psychologie, devenu fou et ayant d'inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels...

Les genres au service du genre

Que dire du cinéma de Kiyoshi Kurosawa, si ce n'est que sous une apparence polymorphe, il traite aujourd'hui dans chacun des films qui le compose d'un même mal, de cette même idée que l'humanité en général, et que la population japonaise en particulier, devient transparente, uniforme. Si dans Kaïro le phénomène se traduira de manière extrêmement impressionnante (imaginez un Tokyo complètement vidé de sa population!), on trouve déjà dans Cure les éléments fondateurs de ce que fera Kurosawa (à ne plus confondre, définitivement, avec Akira) par la suite. Dès les premiers plans du film, il introduit la composante fantastique qui est depuis ce jour, si on peut dire, sa marque de fabrique (et que Kaïro, encore lui, exploitera pleinement). De cette manière, Kurosawa approche une des plus belles définition du cinéma (à mon avis) : celle qui consiste à le voir comme la création d'une image de la réalité, pas forcément fidèle à cette dernière, mais dont les déformations ne font que mieux apparaître les traits de l'existence.

Ainsi, même si Cure est en surface le récit d'une enquête qui vise à faire arrêter un serial killer-par-hypnose-interposée, il n'en est pas plus un thriller que Kaïro serait un film de fantômes. On ne peut pas nier cette facette du film bien évidemment, plutôt réussie d'ailleurs, mais elle n'est, tout comme son aspect fantastique / surnaturel, qu'une manière de servir le propos du metteur en scène. Et s'il fallait classer Cure, peut-être faudrait-il penser à ce genre souvent assommé par les codes qui le régissent : le film social. Si on accepte de voir le film sous cet angle, il s'agit là d'un dépoussiérage du genre assez violent (d'ailleurs Kurosawa, avec Kaïro et même Charisma, n'est pas loin de prôner de chaos et la destruction pour mieux repartir!). Lorsque l'on voit les derniers films du cinéaste, le doute ne peut subsister : les maux de nos sociétés "avancées" obsèdent Kiyoshi Kurosawa. Dans Cure, il construit sa thématique autour de deux personnages principaux et opposés (bien qu'ils finissent par se rejoindre dans la folie) qui représentent chacun un des tourments de notre époque.

Le premier, c'est Mamiya, tueur en série qui a la particularité de ne pas toucher ses victimes mais d'inciter par hypnose des personnes à tuer quelqu'un de leur entourage. Pourquoi, comment procède-t-il vraiment? On ne le saura jamais. Il y a bien cette lumière-cliché du briquet, mais tout ça n'est que survolé, et on ne s'en étonnera pas si on adhère au fait, encore ici, que le fantastique n'est qu'un moyen efficace de faire apparaître le réel. La singularité principale de ce personnage, ça n'est pas sa façon de tuer, mais bien son absence de mémoire à très court terme. Contrairement à ce qu'on peut voir dans Memento de Christopher Nolan, il ne s'agit pas ici d'un développement sur le sujet, mais une fois de plus d'une manière de mettre en avant une situation que le metteur en scène considère comme préoccupante. A travers ce personnage amnésique, il s'attriste d'une population qui aurait tendance à oublier son passé, et à vivre dans une espèce de présent perpétuel sans donc avoir non plus la faculté d'envisager le moindre avenir. Kiyoshi s'oppose d'ailleurs plus ou moins à Akira (Kurosawa), beaucoup plus optimiste à ce sujet dans son Rhapsodie en Août.

Le second personnage pivot, c'est Kenichi Takabe, le flic consciencieux mais complètement névrosé. Excellente interprétation, au passage, de Koji Yakusho, comédien fétiche du metteur en scène (vu également dans le monumental Eureka de Shinji Aoyama...). Ce flic, attaché à un travail dans lequel il s'engage pleinement, trouve dans ce dernier une échappatoire à sa vie de couple qui lui pèse chaque jour un peu plus (sa femme, atteinte d'amnésie elle aussi, ne vit plus..). Deux choses sont ici soulevées. La première, c'est l'enfermement dans le travail, et l'illusion d'oubli qui s'en suis, lorsque l'on ne veut plus affronter nos problèmes et voir la vérité en face. Durant la majeure partie du film, cet homme se refuse d'accepter l'inévitable, s'efforce de maintenir sous son toit une structure sociale "normale", mais il fonce ainsi irrémédiablement vers sa propre chute. L'autre point important est lié à nos sociétés actuelles où l'aliénation des populations, le nivellement des différences, au même titre que la façon de réagir face à telle ou telle chose doit être clairement codifiée sans quoi elle ne sera pas comprise, deviennent des faits communs...

Vendu comme un excellent petit thriller à connotation fantastique (ce qu'il est aussi), Cure va pourtant bien au-delà et soulève des idées assez troublantes, voire dérangeantes. Une solution éventuelle (mais réellement efficace?) à ces souffrances viendra par la suite avec Charisma...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Que dire sur cette image sinon qu'elle confirme allégrement ce que j'avais pu dire du soin tout particulier que MK2 apporte à ses éditions? C'est donc une nouvelle fois que l'éditeur nous offre un encodage parfaitement maîtrisé : la définition est tout à fait convaincante, et s'appuie sur une compression quasi parfaite (quelques rares plans avec des morceaux de ciel sont un peu moins réussis mais c'est un détail mineur) qui permet des plans d'une excellente stabilité. La photographie du film, assez sombre, est parfaitement respectée et comme on l'a vu plus haut, l'excellente compression permet d'avoir des détails fin même lors de ces passages où certains éditeur se seraient contenté d'un encodage version "flou peu artistique"...

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
5.0
Rien de très impressionnant. Cette piste sonore a le mérite d'être claire et relativement bien spatialisée (sur les frontales). Les deux enceintes arrières sont extrêmement discrètes, non pas qu'elles ne soient jamais actives mais il ne s'agit que quelques ambiances sonore et musicales encodées à assez bas volume.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray


Est-ce qu'on peut de plaindre de l'absence de supplément conséquent après un travail sur l'image aussi réussit que celui-là? Je devrais probablement oui, mais honnêtement, vous ne verrez jamais ce film dans des conditions aussi bonnes, alors les suppléments deviennent très vite superflu dans ce genre de situation. Dans tous les cas, voici le détail :

Préface : Introduction au film par Thierry Jousse, de 3 minutes. Encore sur un ton un poil pompeux, les différents commentaires permettent de replacer le réalisateur dans le cinéma japonais d'ajourd'hui, et d'avoir les premières clés de comprehension de ce film à multiples facettes (comme tout le cinéma actuel de Kiyoshi Kurosawa)

Bandes annonces : Bande annonce du film, ainsi que celles de Made in Hong-Kong, Goodbye south, goodbye, Claire Dolan, Sunday, I am Josh Polonski's brother, Rien du tout, Jeunesse dorée, Le souffle, taxi Blues, Meutre dans un jardin anglais et Le mur.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Introduction au film