L’histoire :
Un homme d’affaires aux dents longues voit son existence basculer le jour où il est mordu par un lycanthrope.
Critique subjective :
C’est l’été, sale temps pour la critique. Au cinéma, les distributeurs envoient les blockbusters mais bazardent aussi les titres un peu honteux, ceux jugés sans grand potentiel commercial. Sur le marché vidéo, les éditeurs leurs emboîtent le pas. Plus que jamais, il est l’heure d’écouler ses fonds de tiroirs. C’est ainsi que débarque Wolvesbayne (rebaptisé Les immortels de la nuit), un vilain petit canard tourné il y a déjà deux ans.
Si la compagnie Nu Image aspire désormais à une certaine respectabilité artistique en produisant des œuvres assez ambitieuses (The Expendables, le nouveau Conan, …), elle n’a cependant pas abandonné son fonds de commerce, à savoir les produits fauchés destinés à la petite lucarne et au marché vidéo. Une production de masse de laquelle émergent deux produits phares : le film de monstre cheap et l’actioner neuneu tourné en Bulgarie. Appartenant à la première catégorie, Wolvesbayne nous rappelle aussi le caractère opportuniste de Nu Image, une société qui surfe volontiers sur les sujets porteurs (entendez lucratifs). Ici, le cocktail loups-garous plus vampires n’a d’autre vocation que de capitaliser sur les succès d’œuvres fantastiques récentes : les trilogies Twilight et Underworld, la série True Blood.
N’y allons pas par quatre chemins : Les immortels de la nuit est d’une nullité affligeante. Mongoloïde, le script nous narre les mésaventures de Russel Bayne (Jeremy London, une sorte de Brendan Fraser sous Lexomil), un homme d’affaires qui va découvrir le monde de la nuit (non, pas les DJ et les drag-queens) après avoir été mordu par un loup-garou. La chose est filmée avec les pieds par un certain Griff Furst (ça ne s’invente pas), réalisateur au palmarès impressionnant (Universal soldiers, I am omega, Jurassic commando, Lake placid 3, …). A cela s’ajoutent un montage indigent (scènes d’action complètement illisibles), une photographie verdâtre et baveuse, des effets spéciaux numériques bricolés sous Commodore 64 et des acteurs mauvais comme des andouillettes. A l’écran, on reconnaît Mark Dacascos. Arborant un look ridicule, cabot au possible (drogué ?), l’acteur campe ici un vampire grotesque. Un rôle qui fait vraiment peine à voir, surtout lorsque l’on se remémore ses prestations iconiques et flamboyantes chez Christophe Gans (Crying Freeman, Le pacte des loups). Triste.
Verdict :
Après quatre-vingt-neuf minutes de supplice, la torture prend fin. Les séquelles sont là, on a perdu trois neurones. Navet pas drôle, Wolvesbayne ne fera que le bonheur des solderies. Bientôt disponible à trois euros la tonne dans les allées glauques de Noz.
Impossible de faire passer un vil métal pour de l’or. C’est ce que l’éditeur a dû se dire avec le métrage. Le master d’origine étant esthétiquement désastreux (mise au point aléatoire, couleurs archi baveuses, images bouchées, …), impossible de redresser la barre, même avec la meilleure volonté du monde. Le rendu visuel global est donc assez hideux, la faute aux créateurs de la chose.
Des pistes sonores (DD 5.1) puissantes mais qui manquent de subtilité. Le rendu n’est par ailleurs pas toujours très clair et le mixage assez hasardeux. Là encore, on imputera la mauvaise qualité au matériau de base et non pas à un manque de professionnalisme de l’éditeur. Mauvais, les doublages français en rajoutent une couche mais rendent paradoxalement le visionnage moins douloureux, allez comprendre.
- Le film annonce (2 minutes).
- Bandes annonces (8 minutes) : Sanctum, Hell driver, Nous sommes la nuit, Los Angeles alerte maximum.