Locked

Titre Original
The Steam Experiment
Pays
USA (2009)
Date de sortie
vendredi 4 novembre 2011
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Philippe Martinez
Scénaristes
Rob Malkani
Compositeur
Don Macdonald
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Simon Bitanga
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
1

3 femmes et 3 hommes, dans un sauna, participent à un speed dating (steamdating ?) à intérêt double : les rencontres débouchent sur plus si affinités et un pactole de 5 000 USD à la clef !
Nos convives ignorent qu’ils sont en fait victimes d’une expérience menée par un professeur que l’on devine fou à lier.
Ce dernier promet de les libérer si ses théories, concernant les effets du réchauffement climatique sur la condition humaine, sont publiées en première page de couve du magazine Grand Rapids Press.
Là-dessus le détective Mancini est sollicité pour mener une enquête où chaque minute compte …     

STEAMBOYS 

Locked est un curieux film, très curieux même. Avec son pitch, sa distribution et son approche, il est difficile à classer et, au final, de l’apprécier à sa juste valeur.

Tout d’abord, le film alterne 2 phases :  

Le Sauna : les 6 personnages (Jessie la forte tête, Catherine la romantique, Margaret la psycho-fragile, Grant la force tranquille, Frank le beau gosse et Christopher l’écorché vif), comme tout huit clos machiavélique qui se respecte, passent par plusieurs états d’esprits au fur et à mesure que l’étau se serre : certains perdent les pédales rapidos tandis que d’autres tentent de calmer le jeu, trouver une issue et garder la tête … froide.
Repères visuels : mouvements de caméra amples, couleurs orangées/jaunes pour signifier la température.  

L’Enquête : un interrogatoire musclé ou le «fou» et le détective livrent un sacré bras de fer à base de vannes, mode good cop - bad cop et jeu d’échecs psychologique ! Le tout nappé de cadrages plus serrés et de teintes vertes.   

Le moins que l’on puisse dire c’est que le film prend son temps ! Là où n’importe quel épisode de série TV aurait pu plier ça en 40 minutes, le film s’évertue sur presque 1h30 à enchaîner des surimpressions d’images parfois abstraites très dépendantes de la musique (une séquence, sur fond de Bolero, donne l’impression d’être à l’opéra). Si vous avez pour habitude de voir des films plus resserrés/rythmés façon vidéoclips, vous pourrez trouver le bébé de Philippe Martinez un rien longuet à venir.

On est ici très proche de The Hole (séquestration mettant les gens face à leurs peurs + interrogatoire douteux) mais effectivement un peu de Cube (en moins SF) et de Saw (en moins atroce niveau gore). Pour toutefois se distinguer, le réalisateur ne vendra jamais de l’action ou des effets frissonnants mais mettra toutes ses forces dans la direction d’acteurs. Ces derniers le lui rendront plutôt bien. 

Pour habiller convenablement les moments d’investigations, le choix de Val Kilmer pour incarner le très bipolaire James Pettis est judicieux. Sa carrière a connu quelques discontinuités mais ce n’est pas pour autant qu’il a perdu du talent (cf Felon pour voir si je mens). Bien que le scénario définisse Jimmy comme une caricature (le scientifique humilié qui fait son chantage à l’otage pour qu’on l’écoute), il livre une composition de négociateur fragile, fréquemment déconnecté et perturbé pas toujours facile à suivre mais pas ridicule du tout. Son personnage se démarque de loin du lot sans problème.
Armand Assante quand à lui se veut profond et rappelle bien les détectives désabusés des films noirs. Comme son approche est plus classique, on ne sera pas surpris qu’il nous la joue assuré, tranquille, sans trop se forcer.  
Parmi les enfermés du sauna, on retrouve ce bon vieux Eric Roberts. Certainement pas le rôle d’une vie qui marque les spectateurs, mais il dispose d’un 1/4h de gloire où, perspicace et conscient, met en avant ses possibilités. C’est tout à son honneur.

D’une manière générale, on peut trouver que certaines performances sont surjouées ou surfaites mais force est de constater que l’énergie nécessaire pour manifester des sentiments emportés où ses extrêmes est palpable … Hélas, pour souligner le propos «écologique», les moments de prise de panique sont filmées/montées de façon tellement nerveuse (certains diront chaotique) que cela anesthésierait presque les efforts des acteurs !

Pour ce qui est du ressenti, on dirait une version dark d’Une Vérité qui Dérange avec pour parallèle le réchauffement climatique = vapeur qui augmente et les personnages dans la pièce = échantillon représentatif de l’humanité aux relations désagrégées. Ajoutez des allusions appuyées à Hitchcock (complètement avoué par son auteur) et vous obtenez un mix surprenant. Véritablement intéressant à suivre sur une grosse première partie, élégante et soignée, pleins d’indices/effets seront petit à petit "zappés" en court de route pour se recentrer sur la peur, la paranoïa, les pertes de repères, les angoisses, la désolidarisation, la folie … la mort.

Et là, notre film part dans une drôle de direction, un peu brutale et des symboles dans tous les sens (la déraison gagne les gens plus que la chaleur ne les épuise). On attend simplement la justification de tout et on écoute un très classe générique de fin.  

Conclusion : Locked est un film moyen, un peu brouillon, où la réinterprétation «intellectuelle» des films de torture mentale est autant plombée par ses choix techniques que son déséquilibre de traitement : malgré leurs prestations, on se désintéresse progressivement du sort des personnages dans les scènes de sauna mais la confrontation Kilmer/Assante s’en tire mieux, sans atteindre l’exceptionnel.

Cela aurait donné une très bonne pièce de théâtre … Sans aucun doute les plus exigeants d’entre vous auraient préféré que le film soit exposé différemment : quitte à faire du Hitchcock, autant remettre cela aux mains d’un sachant du genre maniant la caméra comme jamais (au hasard, De Palma ?).
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Une image claire, sans gros défauts, avec de belles couleurs qui ressortent bien, surtout durant les scènes de nuit. Quand au grain sur les séquences de hammam, c’est voulu. Du bon travail, un bon rendu.  

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Anglais
2.0
Français
5.1
Français
2.0

2 pistes sonores 5.1
de qualité fort correcte, que ce soit en VO ou VF, où vous trouverez ce qu’il faut de technique pour faire vivre les différents environnements.
Que ceux qui possèdent de plus modestes installations se rassurent : 2 pistes Stéréo (VOSTF et VF) sont prévues : naturellement moins percutantes niveau basses mais convenables pour profiter du film. 
Les sous-titrages ont une bonne taille et s’affichent le temps qu’il faut pour lire sans être dérangé.
Là aussi, tout est OK.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
51 min
Boitier
Amaray

- Derrière la vapeur de Locked
(Behind the Steam of … the Steam Experiment) (VOSTF) : Featurette où les acteurs donnent leurs impressions sur le film, alternée par des images du tournage sans piste musicale.

- Interview des comédiens et du réalisateur (VOSTF) : comme son nom l’indique, les interprètes s’expriment sur le métrage, leurs personnages, le travail avec Philippe Martinez … Ce dernier défendra ses choix, ses influences et ses méthodes avec autant d’appétit que de passion. L'un des producteurs executifs viendra lui-même dire 2 mots.

NB : A noter que propos intégrés sont des redites du «Derrière la vapeur de Locked», mais en plus complets.

- Une bande annonce du film cloturera le bal en beauté.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Featurette