La tourneuse de pages

L’histoire
Fille de boucher dans une petite ville de province, Mélanie, âgée d’une dizaine d’années, semble avoir un don particulier pour le piano. Elle tente le concours d’entrée au conservatoire, mais échoue, perturbée par l’attitude désinvolte de la présidente du jury, une pianiste reconnue. Profondément déçue, Mélanie abandonne le piano.
Une dizaine d’années plus tard, à l’occasion d’un stage, Mélanie rencontre M. Fouchécourt, le mari de cette femme qui a certainement changé le cours de sa vie. Très vite remarquée pour son sens de l’organisation et son dévouement, Mélanie est recrutée au domicile de M. Fouchécourt, pour veiller sur son fils. La rencontre avec Mme Fouchécourt se passe merveilleusement bien puisque Mélanie se montre très sensible à la musique et devient sa tourneuse de pages…



Critique subjective
Sorti en août 2006, la « Tourneuse de Pages » a obtenu un succès public respectable et un bel accueil au Festival de Cannes. Le film a également obtenu trois nominations aux Césars 2007 pour Catherine Frot (meilleure actrice), Déborah François (meilleur espoir féminin) et Jérôme Lemonnier (meilleure musique).
Le film a été réalisé par Denis Dercourt, qui signe là son cinquième film et qui a écrit le scénario de son long-métrage. Ayant une solide formation musicale et ayant enseigné la musique de chambre au Conservatoire de Strasbourg, le réalisateur maîtrise bien son sujet. Cette musique est d’ailleurs l’un des acteurs principaux du film puisque toute la tension tourne autour d’elle. Le compositeur Jérôme Lemonnier a particulièrement soigné cet aspect en jouant sur les similitudes de thèmes réarrangées tout au long du film pour suivre l’évolution de l’action.
Les deux actrices principales jouent magistralement, servies par une belle mise en scène. Les dialogues sont peu nombreux et tout se joue dans les regards et les petits gestes. On est d’ailleurs agréablement surpris par la belle performance de la jeune actrice belge Déborah François, qui parvient à se composer un visage vraiment inquiétant et complètement à l’opposé de son précédent rôle d’adolescente dans « l’enfant » des frères Dardenne.
La « Tourneuse de Pages » est donc un film qui ne vous laissera pas indifférent, même si la tension psychologique induite est à proscrire un soir de déprime ! Si vous aimez les thrillers psychologiques, ce DVD est fait pour vous, d’autant que sa qualité technique est vraiment bonne.

La photographie et la maîtrise du cadrage, associée à une compression bien contrôlée, font de ce film une belle expérience visuelle. La colorimétrie est parfaitement contrôlée et le jeu musical qui sert de toile de fond au film est bien mis en valeur et donne une crédibilité indéniable à l’ensemble.

Le DVD propose deux pistes sonores, en Dolby Digital stéréo ou 5.1 (même si les menus indiquent du DTS, ce n’en est pas !). La dynamique est bonne et la spatialisation permet de bien rentrer dans le film. Une large place est accordée à la musique et on regrette un peu que l’éditeur n’ait pas choisi de nous offrir aussi une piste moins compressée en DTS plein débit ou en LPCM.

Les éditions Diaphana nous proposent des menus animés et très bien présentés. En dehors du traditionnel chapitrage, la section suppléments nous offre des bandes-annonces pour les autres films de l’éditeur, les bandes annonces et teaser du film, la biographie des acteurs et du réalisateur, ainsi que les documentaires suivants :

Composer « la tourneuse de pages » (4/3 – 38 minutes)
Ce document est le making-of du film. Le réalisateur/scénariste y présente son parcours et la façon dont il concevait le film. Sur fond d’images du film et du tournage, il explique comment il a mis la musique en image. Ses explications sont complétées par les interviews des comédiens. On voit bien les subtilités de la mise en scène et les nombreux aspects techniques qui entourent le tournage d’un film.

Entretien avec Jérôme Lemonnier (compositeur) (16/9 – 15 minutes)
Le compositeur explique comment la musique du film a été conçue et écrite en fonction du scénario. Jérôme Lemonnier explique comment il a travaillé avec le réalisateur Denis Dercourt avant de revenir en détail, démonstration à l’appui, sur la façon dont il a adapté les œuvres de grands compositeurs au film.