Blanche

Genre
Pays
France (2002)
Date de sortie
jeudi 5 juin 2003
Durée
94 Min
Réalisateur
Producteurs
Philippe Rousselet
Scénaristes
Bernie Bonvoisin
Compositeur
Michel Pretez
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Anglais
Oui
Non
Non
VF Sourds
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
94 min
Nb Dvd
2


L'histoire

Au XVII siècle, la petite Blanche de Péronne assiste impuissante au massacre de ses parents par le sinistre KKK, chef des escadrons de la mort de la milice de Mazarin. Elle est recueillie par Doriphore, le nettoyeur qui la prend à sa charge et l'élève comme sa fille. "Vachement plus tard", Blanche est à la tête d'une bande de brigands, et nourrit le projet de venger la mort de ses parents. Sa rencontre avec un bandit solitaire va lui donner l'occasion de mettre la main sur une cargaison destinée au cardinal de Mazarin, des sacs remplis d'une poudre rouge appelée poudre du diable. Blanche va pouvoir mettre à exécution ses plans de vengeance…

 

 

 

Critique subjective

 

Bonvoisin le tueur

Bernie Bonvoisin a déjà derrière lui une très longue carrière qui débute en 1977, date à laquelle le groupe de rock Trust enregistre son premier 45 tours. Jusqu'en 1985, époque de la séparation du groupe, Trust connaît un énorme succès et marque de sa musique agressive la scène rock française. En pleine époque giscardienne, Bernie, derrière son micro, hurle sa révolte sur les textes de "l'élite", "bosser huit heures", "police milice" ou encore le mythique "antisocial" du second album "Répression".

Une seconde carrière débute pour Bernie vers la fin des années 80, quand celui-ci décide de se lancer dans le cinéma. Ses débuts, il les fera comme acteur, en décrochant quelques petits rôles, notamment dans "Hiver 54" ou "La haine". C'est en 1997 qu'il passe à la réalisation avec "Les démons de Jésus", dont il assure lui-même l'écriture. 1999 est l'année des "grandes bouches", son deuxième long métrage. Avec Blanche, il délaisse la comédie banlieusarde pour un projet d'envergure, un film d'époque revisité à la sauce Bonvoisin.

 

 

Un genre revu et corrigé

Blanche est à la base un film de cape et d'épée, dont l'action se situe dans la France de Mazarin et d'Anne d'Autriche, sur une histoire qui rappelle vaguement celle de "la fille de d'Artagnan" de Bertrand Tavernier, et "le bossu" de Philippe de Broca, donc une histoire sans grande originalité d'une enfant de la noblesse, qui échappe à un massacre, qui grandit loin de la cour, et aspire à la vengeance. Mais là où intervient la nouveauté, c'est dans le dynamitage du genre, le dépoussiérage total, la révision complète, bref le reformatage intégral. Film d'époque à la sauce western, Blanche est une comédie loufoque complètement déjantée, avec des duels à l'épée, une attaque de diligence, des narcotrafiquants colombiens. Bernie est un iconoclaste qui nous sert une histoire moderne avec des dialogues contemporains sur un fond classique. Il s'en explique:" Je pense tout simplement que l’on manque cruellement d’héroïnes. J’avais envie d’en raconter une. Je souhaitais aussi me frotter à un film de genre, ce qu’on appelle communément "cape et épée". Tout en respectant les codes imposés par le genre, je voulais y mêler une thématique plutôt contemporaine. En toute humilité, je rêvais de revisiter un genre, de le dépoussiérer pour le mettre en résonance avec la société d’aujourd’hui."

 

 

Du langage aux personnages

La grande prouesse réside dans l'écriture des dialogues, pour lesquels le réalisateur et scénariste s'est ingénié à mixer un usage du français très classique avec un argot hautement actuel. L'ombre d'Audiard et de San Antonio n'est pas loin. En réintroduisant dans un film français un langage imagé qui avait quasiment disparu, Bernie Bonvoisin obtient un résultat superbe. Ca fuse de toutes parts, les répliques rivalisent d'ingéniosité. On pourra évidemment y trouver à redire et certains se déclareront choqués par le côté graveleux voire même vulgaire. Jamais Blanche n'a prétendu donner dans la finesse, et c'est même dans ses excès contraires que le film tire ses aspects jubilatoires. C'est en effet des dialogues totalement anachroniques et hauts en couleurs que l'on retrouve dans la bouche de personnages de l'histoire de France remaniés pour l'occasion, complètement décalés, fourbes, pervers, cruels, décadents. Le film révèle son plus grand intérêt dans les personnages d'un Louis XIV débauché, qui détourne l'usage des bougies comme la Mélanie de la chanson de Brassens, ou une Annne d'Autriche adepte du SM, sans oublier un Mazarin occupé à son business de trafic de "poudre du diable".

 

 

Des faiblesses

Bon. Malgré cela, ça coince tout de même pas mal. On pourra reprocher quelques failles à l'intrigue, quelques maladresses dans la mise en scène, mais le plus gros problème, et c'en est un de taille, vient du casting. En effet, si la majorité des acteurs sont admirables, on trouve immédiatement le maillon faible au beau milieu de ce florilège de stars: l'héroïne du film, Blanche, incarnée par Lou Doillon, ou plutôt désincarnée par une actrice peu crédible, qui n'apporte aucune consistance à son personnage, qui récite un texte avec un phrasé à la limite de la compréhension. Lou Doillon se serait-elle trompée de film? Dommage, car une bonne partie du film qui repose sur le personnage de Blanche s'effondre d'elle-même sous la faiblesse d'une piètre interprétation. Roschdy Zem, lui-même n'a pas la grande forme, et le couple qu'il forme avec Blanche est peu convaincant.

Quant au côté dénonciation des manipulations des pouvoirs politiques, message de révolte délivré par le film et voulu par Bernie, et qui heureusement s'efface derrière la comédie, celui-ci est à oublier de toute urgence.

 

 

Des forces

Si la grande réussite du film réside dans l'écriture et la définition de (presque) tous les principaux personnages, c'est sans compter sur une distribution éclatante. José Garcia tient à merveille le rôle de Louix XIV, Antoine de Caunes, celui de KKK (prononcer Kèkèkè) le sbire de Mazarin. La reine Anne d'Autriche est quant à elle incarnée par Carole Bouquet, dans un rôle parfaitement à contre emploi, n'hésitant pas à casser son image en sautant à pieds joints sur un lit, un fouet à la main, aux répliques du style "tais-toi connasse" ou encore "Mazarin, me prendriez-vous pour une trompette?". La palme revenant sans conteste à Jean Rochefort qui livre, en Mazarin, une interprétation magistrale, mémorable, inoubliable. Il faut absolument voir cet acteur s'adressant à Carole Bouquet en ces termes: "tu m'laves tes dents, tu m'laves ta culotte, tu la fais sécher sur la cheminée, tu m'nettoie c'merdier! Tu bouges ta viande!". On vous aura prévenu, ça n'est pas du Claudel! Mais peu importe, la prestation de Jean Rochefort vaut à elle seule le déplacement.

 

 

Un dernier mot

Voila donc une édition particulièrement soignée, accompagnée d'un moisson extraordinaire de bonus. Le film "Blanche", s'il possède de nombreux défauts, possède malgré tout des qualités qui les surpassent tous, et les amateurs d'humour décalé et graveleux y trouveront leur compte. Les interprétations fabuleuses de Carole Bouquet et Jean Rochefort donnent à ce film de grands moments jubilatoires.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


L'image proposée sur ce DVD est particulièrement soignée. Provenant d'un master impeccable, celle-ci est sans gros défaut apparent, sans aucun souci de compression, avec quelques fourmillements à peine perceptibles dans les arrières plans qui ont peut-être tendance à ressortir lors des scènes d'intérieurs, aux faibles éclairages. Les couleurs sont éclatantes et vives, les contrastes bien poussés offrent des noirs profonds.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Français
5.1


Trois pistes sonores, excepté le commentaire audio sont disponibles, entre lesquelles on peut allègrement naviguer à la volée à l'aide de la télécommande. Une piste en Stéréo 2.0, une en dolby digital 5.1 et la piste DTS 5.1. La piste DD 5.1 est légèrement plus dynamique que la piste DTS, mais cette dernière est beaucoup plus précise et retranscrit plus de détails que son homologue. Sans être fulgurante, la piste DTS nous dote d'une ambiance bien enveloppante quelles que soient les situations. Les 5 enceintes sont bien exploitées, et si les dialogues restent cantonnés à la scène frontale, les arrières distillent sans cesse des bruits d'ambiance qui participent à l'élargissement du champ sonore. Les canaux arrières sont également mis à contribution pour quelques effets tournants et autres effets spéciaux qui diversifient agréablement l'écoute. Une piste sonore tout à fait honorable, et qui exploite correctement les possibilités qui lui sont offertes.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
180 min
Boitier
Digipack


Des bonus comme s'il en pleuvait! Les amateurs de suppléments sont réellement gâtés. Jugez plutôt: Commentaire audio, making of, interviews, scènes coupées, bêtisiers, bonus cachés…

Une édition collector qui mérite bien son nom!

Plutôt que tout mettre à la suite, l'ensemble des suppléments a été disséminé sur une multitude de sections aux écrans d'accueil bien travaillés. Il va falloir naviguer pour accéder à toutes les surprises que réservent ces deux DVD.

 

 

DVD n°1

 

Commentaires audio

de Bernie Bonvoisin (réalisateur) et Bernard Cavailié (directeur de la photographie)

Commentaire très conventionnel qui tourne autour des souvenirs de tournage, des descriptions des scènes, avec un peu d'autosatisfaction. Les deux commentateurs ne sont pas très expansifs, et n'apportent que peu d'éléments réellement intéressants.

 

Making of (26mn)

Réalisé par Bernie Bonvoisin pour la sortie cinéma, ce documentaire d'une trentaine de minutes sur le tournage du film, est un concentré très rythmé de tout ce que l'on peut trouver dans un making of: interviews, scènes de tournage, préparatifs, répétitions, bêtisiers. Absolument pas ennuyeux, c'est même avec un vif intérêt que se laisse regarder ce document à l'esprit potache, dans lequel personne ne se prend réellement au sérieux. On y trouve en fait en version simplifiée, un ensemble des éléments disponibles sur le second DVD.

 

Bande-annonce (1mn17)

 

Internet

Page d'accueil qui contient les liens vers le site officiel du film et le site de TF1 Vidéo

 

 

DVD n°2

Divisé en trois sections:

- Chez Tracetarace, L'auberge de Doryphore, refuge de blanche et de sa bande,

- La Cour, Haut lieu de décadence, où complotent le roi Louis XIV et sa mère Ane d'Autriche

- L'église, repère du puissant Mazarin et de ses sbires, menés par KKK.

 

On trouve sur chacune de ces trois sections, les interviews des acteurs, dont certaines ont été cachées. Mais entrons…

 

Section 1: Chez Tracetarace

 

Le film du film (69mn)

Journal de bord du tournage, réalisé spécialement pour le DVD par Bernie Bonvoisin. On retrouve dans ce reportage une bonne partie des éléments constituant le making of du premier DVD. Grâce à une caméra vidéo qui voyage sur le tournage, on assiste au quotidien des acteurs et des équipes techniques sur les plateaux, les extérieurs. Ambiance sympathique.

Le sens de la formule:

Interview, biographie et filmographie de Bernie Bonvoisin

Interview d'une dizaine de minutes du réalisateur qui tourne autour du travail d'écriture, du thème du film. On y voit également Bernie sur les lieux du tournage, réellement impressionné par le travail du comédien Jean Rochefort.

 

Blanche & Bonange:

Espace réservé à Roschdy Zem et Lou Doillon, contenant pour chacun une filmographie sélective et une galerie de photos, plus une interview.

Roschdy Zem (1mn26)

Evocation du personnage de Bonange par le comédien Roschdy Zem.

Lou Doillon (3mn20)

La comédienne parle de Blanche, son personnage, et son plaisir d'effectuer elle-même une partie des cascades.

 

Bonus caché:

Sur l'écran d'accueil de cette section, placez-vous sur 'le sens de la formule", puis flèche droite sur la télécommande, puis validez, vous aurez droit à une courte interview (1mn23) du comédien Antoine Basler (l'étranger) qui amène l'idée de western dans le film.

 

 

Section 2: l'église

 

Quand ça part en vrille (10mn28)

Bêtisier constitué des prises ratées proposées dans leur intégralité, qui accuse par moment certaines longueurs. Grand moment: Gérard Depardieu en d'Artagnan dont le téléphone portable sonne en plein tournage.

 

La propagande:

Projets d'affiches, affiches de cinéma (12 photos)

Photos du tournage… (une trentaine de photos)

 

Mazarin & KKK:

C'est ici que l'on trouve les interviews de Jean Rochefort et d'Antoine de Caunes, avec pour chacun, une filmographie sélective et une galerie de photos.

Antoine de Caunes (2mn47)

Evocation du personnage de KKK par le comédien Antoine de Caunes.

Jean Rochefort (10mn03)

Le comédien parle de sa rencontre avec Bernie, dont il vante le travail de réalisateur, puis évoque son personnage, dont la représentation est restée fidèle à la description donnée dans le scénario, chose rare, souligne le comédien. Interview passionnante en raison du personnage qu'est Jean Rochefort, qui dégage un grand charisme et une grande sympathie. On prend un réel plaisir à écouter s'exprimer cet homme qui possède un grand don d'éloquence, assorti d'un langage très châtié.

 

Bonus caché: Albert Dray (Doryphore) (4mn19)

Accès: sur l'écran d'accueil de "l'Eglise", placez-vous sur "la propagande" et par une flèche droite, mettez en surbrillance un homme bras levés et validez.

 

 

Section 3: la cour

 

Ça a été coupé (30mn)

Scènes inédites, coupées au montage, ou légères variations de scènes intégrées au film:

1) La reine te mâche

2) Cette femme est une anguille

3) Dieu reste le roi dans la guerre

4) El diablo

5) Le code c'est quoi?

6) Ça va, elle risque rien

7) Mon âme est sombre

8) La poudre du diable

9) La pietà

10) Cartel de Riva Verdé

11) L'haleine de la France, suivi de: Rita Hari et de : La veste

12) Le retour de la veste

 

 

Bonus caché: Chick Ortega (Kildefer) (2mn29)

Accès: sur l'écran d'accueil de "la cour", placez-vous sur "costumes et décors" et par une flèche droite, mettez en surbrillance un angelot et validez.

 

 

Costumes et décors:

 

Interview Mimi Lempicka (créatrice des costumes) (12mn23)

La costumière expose son travail sur le film, ses recherches, la volonté de mélange des styles. Les costumes des personnages principaux sont passés en revue. Mise au grand jour intéressante de cet aspect de la conception d'un film, et du travail de longue haleine qui est nécessaire.

 

La création des costumes

Galerie d'une quinzaine photos et croquis

 

Interview Olivier Seiler (chef décorateur) (8mn50)

Enumération de la multitude de décors dont le responsable doit s'occuper simultanément. Le chef décorateur parle des libertés et des contraintes de son travail pour ce film qui, sans être une reconstitution historique, n'en est pas moins un film d'époque.

 

Bonus caché:

Michel Llopis (création des effets spéciaux) 37s

Accès: sur l'écran d'accueil de "costumes et décors", placez-vous sur " Interview Mimi Lempicka" et par une flèche haut, mettez en surbrillance la perruque du roi et validez.

 

Anne d'Autriche et Louis XIV:

C'est ici que l'on trouve les interviews de Carole Bouquet et de José Garcia, avec pour chacun, une filmographie sélective et une galerie de photos.

Carole Bouquet (2mn18)

La rencontre avec Bernie, et l'importance du scénario, le texte, le vocabulaire, qui ont décidé l'actrice à accepter le rôle.

José Garcia (9mn11)

Le comédien se lance dans un numéro de comédie. Impossible de trouver la part de vérité dans cette interview qui part en vrille dès les premières questions, face à la journaliste qui a du mal à garder son sérieux.

 

 

Section4: Rom

 

Scénario intégral du film disponible dans un fichier, qui permet de relire tranquillement les très nombreuses répliques du film.

 

Paroles de la chanson du générique écrite par Bernie Bonvoisin

 

Fonds d'écran et économiseurs d'écran

 

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