L’histoire :
Quelques survivants tentent de s’organiser dans un monde infesté de morts-vivants.
Critique subjective :
Porté à bout de bras par un certain David Aboucaya, Dead Line est un titre un brin mystérieux. Il n’est pas référencé sur IMDb (!) et sa datation reste incertaine (les rares sources à mentionner le film hésitent entre 2009 et 2011). Si le métrage n’avait été édité en vidéo, on aurait pu croire à une légende urbaine.
Zombie movie tourné en totale indépendance, Dead Line est une heureuse initiative dans le paysage cinématographique hexagonal. Saluons d’abord la démarche de David Aboucaya, qui a préféré passer à l’action plutôt que de geindre sur la situation du cinéma de genre en France. Un coup de chapeau, aussi, à l’éditeur Emylia, qui permet à la chose d’exister en vidéo. Quant à ceux qui auraient tôt fait de moquer cette série Z emballée pour le budget PQ de Transformers 3 (2000 euros), on rétorquera d’emblée que Dead Line a déjà le mérite d’exister.
C’est indéniable, Dead Line souffre d’une palanquée de défauts évidents. Le rendu vidéo, baveux et grisâtre, pique les yeux. Le rythme est particulièrement mal géré (longueurs à gogo). Le jeu d’acteur se positionne invariablement au ras des pâquerettes. Les dialogues, récités et lourdement explicatifs, font mal aux oreilles. La liste est longue. Tout l’enjeu du visionnage consiste justement à voir au-delà de ces embarrassants côtés cheap. Si l’on prend la peine de gratter sous la misère, on découvre en effet une authentique démarche de mise en scène, une bande originale correcte et un amour du genre qui ne peut être remis en cause. Pas matière à hisser Dead Line au rang de bande horrifique fréquentable mais de quoi lui faire dépasser le niveau infâmant de bouse incommensurable.
Verdict :
Dire que le résultat est à la hauteur de la passion serait une hérésie : Dead Line reste un mauvais film. On peut, en revanche, être en droit de penser que David Aboucaya aurait peut-être fait mieux que le tandem Dahan / Rocher s’il avait disposé du budget de La Horde.
Une image assez sale qui trahit des conditions de tournage très artisanales. Si l’éditeur rend un travail correct (lui n’y est pour rien), le rendu reste intrinsèquement atroce. Les couleurs sont baveuses et l’ensemble tire vers un gris / vert assez hideux. Compression décente.
Dolby Digital 5.1 et DTS, on ne se refuse rien. Aussi prestigieux soit-il, le format sonore ne peut cependant transformer le plomb en or. La qualité audio reste donc brute, étouffée et d’une spatialisation très limitée. Pas terrible mais, une fois encore, l’éditeur n’est pas à blâmer.
- Commentaire audio du réalisateur : Assez lucide sur ses contraintes et son travail, Aboucaya évoque ses références, ses choix, ses ambitions et un tournage forcément spartiate.
- Instants de tournage (28 minutes) : Voici à quoi ressemble le tournage d’une série Z. Intéressant.