L’histoire :
Emménageant dans une vieille demeure avec son père et sa belle-mère, la petite Sally va être harcelée par des créatures maléfiques.
Critique subjective :
Produit par Guillermo Del Toro, Don’t be afraid of the dark est le premier long-métrage du réalisateur canadien Troy Nixey. C’est aussi le remake des Créatures de l’ombre, téléfilm de 1973 qui traumatisa toute une génération d’enfants et d’adolescents.
Don’t be afraid of the dark serait-il le film de son producteur ? Esthétiquement très proche du cinéma de Del Toro (Le labyrinthe de Pan en tête), il soulève nécessairement la question. On sait par ailleurs que le barbu mexicain a cosigné le script, qu’il a contribué à définir le design du métrage (via de nombreux croquis) et qu’il fut ponctuellement présent sur le tournage (il fait même un petit caméo). Aux dires de Troy Nixey, Del Toro aura été un producteur attentionné mais pas envahissant. Ce serait davantage la proximité entre leurs deux univers qui expliquerait le look « deltoresque » du métrage. Un argument en partie validé par le court-métrage de Nixey, Latchkey’s lament. A l’arrivée, si Nixey n’a sans doute pas été un simple pantin, Don’t be afraid of the dark porte néanmoins la patte caractéristique de Guillermo De Toro. Heureusement, il y a pire.
Quelle que soit la véritable répartition de la paternité du film, force est de constater que le résultat est réussi. C’est bien là l’essentiel. Les défauts de l’original (personnage principal mal écrit, décors sans âme, réalisation plate, etc.) sont tous gommés, laissant place à un fantastique aux forts accents gothiques. S’appuyant sur une direction artistique soignée (décors superbes), Troy Nixey signe une mise en scène à l’ancienne, élégante et racée (mention spéciale à la séquence de la salle de bains). Sorte de conte de fée mélancolique, Don’t be afraid of the dark joue habilement sur nos peurs d’enfance (la cave, les monstres, le danger tapi sous le lit) et nos phobies ataviques (l’obscurité). Ceci jusqu’à un final à la charge émotionnelle inattendue. On pardonnera dès lors les menus défauts du film, qui tiennent surtout à l’emploi de clichés du genre (l’autochtone bourru qui se méfie des lieux, l’enfant que les adultes mettent un temps fou à croire).
Verdict :
Un bon film d’épouvante.
Une image correcte mais pas parfaite. Globalement satisfaisant, le master accuse néanmoins une définition perfectible et une colorimétrie décevante (couleurs un poil baveuses). Furtive, la compression s’en sort en revanche haut la main. A l’arrivée, on conseillera de se tourner vers l’édition Blu-Ray pour profiter pleinement du film.
Un son de qualité. Amer constat : seule la version française bénéficie du format DTS. Un crève-cœur pour les VO-philes, d’autant plus que la piste s’impose comme la meilleure de cette édition. Heureusement, le 5.1 (VO et VF) s’en tire avec les honneurs, offrant un rendu ample et précis. Bien réparties, les voix des créatures n’en sont que plus effrayantes.
- Le making of (8 minutes) : Un bonus bref mais intéressant, structuré autour de trois sujets (l’histoire, la maison, les créatures).
- Les effets spéciaux (5 minutes) : Module éclairant sur les différentes étapes de la création des monstres.
- Les interviews des acteurs (7 minutes) : Guillermo Del Toro et les principaux comédiens reviennent sur les personnages. Guère captivant.
- Le court-métrage de Troy Nixey : Latchkey’s lament (17 minutes) : Un court relativement prometteur à défaut d’être un chef-d’œuvre. On sent en effet une certaine proximité artistique avec l’univers de Del Toro.