L’histoire :
Partis couler de paisibles vacances dans un chalet au fond des bois, deux amis vont passer pour des bouseux psychopathes aux yeux d’une bande d’étudiants en goguette.
Critique subjective :
Premier long-métrage d’Eli Craig, Tucker et Dale fightent le mal débarque en vidéo après avoir écumé les festivals et bénéficié d’une sortie salles dans l’hexagone.
Pour son coup d’essai, Eli Craig n’a pas choisi la facilité. Mêler humour et horreur, voilà une gageure bien connue. Il faut dire que l’alliance entre le rire et l’effroi a quelque chose de contre nature. Ce n’est pas pour rien que de nombreux films s’y sont cassé les dents (dernier exemple en date : le foiré Dead Heads). Ardu, le défi n’est cependant pas insurmontable, des talents Edgar Wright (Shaun of the dead) et Ruben Fleischer (Zombieland) l’ont démontré avec brio.
Au zombie movie, Tucker and Dale vs evil préfère le survival, un sous-genre de l’horreur dont il détourne le personnage phare : le redneck psychopathe. Ici, ceux qui passent pour des dégénérés consanguins sont en réalité deux braves péquenauds inoffensifs. C’est à partir de cette inversion des figures que le film bâtira un concept malin où clichés de l’horreur et préjugés sociaux seront passés à la moulinette. Avec une espièglerie réjouissante, Eli Craig cultivera savamment l’art du quiproquo, un procédé qui culminera avec la scène de la ruche. On soulignera que, pour une fois, le côté référentiel de l’entreprise est justifié et apporte une authentique plus-value.
S’il tient plutôt bien la distance et possède une dimension sociale intéressante, Tucker et Dale fightent le mal manque cependant d’un petit quelque chose qui l’aurait propulsé au niveau supérieur. Bien exploité, le concept n’est cependant jamais transcendé. Aussi ludique soit-il, le résultat s’avère donc un brin décevant.
Verdict :
Bonne initiative, Tucker and Dale vs evil n’est pas parfait mais assure un spectacle comico-horrifique plaisant. C’est déjà suffisamment rare pour qu’on y jette un petit coup œil.
Une restitution soignée, à un détail près. Si le master est net et affiche une gestion optimale des couleurs, la compression, elle, déçoit. Dans les scènes sombres, les arrière-plans ont ainsi une tendance prononcée à la pixellisation. Si le défaut ne va pas jusqu’à gâcher le visionnage, il s’avère quelque peu gênant aux entournures.
Trois pistes au choix avec du français en 2.0 et DTS 5.1 et une VO en DD 5.1. A chaque fois, la qualité est au rendez-vous avec une restitution claire et énergique. De toutes les pistes, la version anglaise 5.1 s’impose comme la meilleure, surclassant un DTS français moins équilibré (voix trop présentes). Mauvais, les doublages desservent sacrément le film. Cela fera une raison supplémentaire de choisir la VO.
- Making of (12 minutes) : Un making of peu captivant qui revient sur le concept narratif, le casting, les personnages et le style visuel du métrage.
- Bêtisier (8 minutes) : A réserver aux amateurs.
- Tucker et Dale sont le mal (16 minutes) : Un étrange bout à bout des moments clés du film. Une sorte de best of dont on voit mal l’intérêt.
- Bande annonce (2 minutes).
- Liens Internet.