Amy, mère de deux enfants et récemment veuve, mène une existence tranquille dans une petite ville des Etats-Unis. Un matin alors qu’elle part se ressourcer et courir en forêt, un tireur fou fait irruption dans le collège de Noah, son fils. L’établissement est immédiatement placé sous haute surveillance. Pour Amy, la course contre la montre commence : elle va tout tenter pour protéger son fils…
Le réalisateur de « Bone collector » (2000) et « Le Chemin de la liberté » (2003) revient avec ce thriller haletant qui voit une femme veuve depuis un an partir faire son footing en pleine forêt lorsqu'elle apprend qu'un tireur vient de pénétrer dans le lycée de son fils. Dès lors commence une intrigue qui va tourner autour de cette femme qui n'aura qu'une seule obsession rejoindre le lycée pour tirer son fils de cet enfer.
Dit comme cela, le pitch peut paraitre un peu linéaire, mais il n'en n'est rien ! Car le scénario signé Chris Sparling (Buried) sait maintenir la pression autour de son personnage principal et de ce fait, tenir le spectateur en haleine, car il est quasiment impossible de lâcher le film, une fois l'intrigue lancée. Car le scénariste a l'intelligence de ne pas faire dans le linéaire, justement, et de toujours anticiper les émotions et les questions du public. Malgré un espace restreint, il l'avait déjà prouvé avec « Buried » en 2010, tout ce qu'il y a sous la main est suffisant pour maintenir la pression. Ici, un téléphone et un kit main libre sont les éléments clés de cette intrigue et cela fonctionne ! D'autant que si le scénario joue avec nos nerfs, la mise en scène de Phillip Noyce également. Avec juste ce qu'il faut de détails, avec une pincée de vice, aussi, il arrive à nous mettre les nerfs à fleur de peau. Très serré autour de son actrice principale, et quasiment unique personnage de son film, il va utiliser tous les stratagèmes pour nous captiver du début à la fin. Nous frissonnons avec elle et nous nous énervons de ne pouvoir l'aider plus dans sa quête. Phillip Noyce sème d'embûches le parcours de son personnage et en profite pour nous offrir des plans parfois vertigineux qui noient un peu plus son héroïne dans un environnement qui souffle constamment le chaud et le froid dans ce thriller hors du commun.
Et bien évidemment, il y a la prestation remarquable de Naomi Watt (Birdman) qui semble orienter sa carrière chaque fois vers des rôles plus complexes à interpréter et plus difficile à maîtriser. Car ici l'actrice doit passer par une multitude d'émotions qui vont de l'apaisement, à la colère, en passant par la peur, l'angoisse et bien d'autres encore. Jamais à baisser la garde, l'actrice qui avait déjà fait sensation dans la version US de « Funny Games » de Michael Haneke, capte toute notre attention et parvient à nous toucher quelle que soit la situation.
En conclusion, « The Desperate Hour » est un thriller manipulé avec intelligence par Phillip Noyce qui, en s'appuyant sur le scénario impeccablement écrit de Chris Sparling et à l'interprétation rigoureuse de Naomi Watts, parvient à nous tenir en haleine pendant quasiment une heure et demie, avec quasiment rien de plus que la suggestion du drame qui est en train de se passer dans le lycée. C'est aussi l'occasion pour les auteurs de mettre en avant ce débat qui semble impossible aux Etats-Unis : la libre circulation des armes et ces tueries de masses qui endeuillent l’Amérique depuis de trop nombreuses années, ce qui donne d’ailleurs une conversation surréaliste entre la plus de ses filles et sa mère.