Opération funky

Opération funky, interprété par le comique Eddie Griffin, est un film qui tente de mettre à jour la belle époque de la blaxploitation avec un ton critique voire ironique, mais surtout toujours à prendre toujours au second degré.

L’histoire est certes très réduite, le scénario basique et l’intrigue quasi-inexistante; je suis sûr que je viens de vous donner envie de le regarder, ne serait-ce que par curiosité; néanmoins de nombreuses scènes sont assez comiques, de nombreuses « vannes » sur des artistes bien connus font leur effet, et il est plaisant de regarder se succéder les scènes de cascades fulgurantes, les combats de femmes sous la douche (et quelles femmes...). C’est un divertissement pur et dur, et plutôt réservé à un public connaisseur un minimum de l’histoire et de la culture afro, sinon l’effet comique sera nul.

Pour résumer « l’intrigue » : un méchant blanc à la tête d’une organisation Pro White tente de discréditer un candidat black à la présidence américaine grâce à l’action d’une drogue qui lui permet de contrôler les gens, afin également à terme de contrôler toute la population black et de faire régner le pouvoir blanc. Mais Eddie "Undercover Brother" Griffin veille au grain. Aidé par tous les agents d’une association de défense de la cause black, il va mettre à mal les plans du vil blanc.

 

Il est vrai que l’avis est subjectif de part mon intérêt pour l’acteur principal, Eddie Griffin, comique très connu aux États-Unis, à l’instar de Chris Tucker ou Chris Rock, mais qui n’a pas fait mouche (encore) en France. Il a participé dans des petits rôles dans "Armageddon" par exemple, sans importance, mais surtout à une série avec Malcom Jamal-Warner, ex Théo Huxtable, fils du docteur Huxtable dans la série qu’on ne présente plus : le Cosby Show. Nul  doute de plus qu’Eddie a pu montrer ses talents de chorégraphe dans ce film sur fond de musique funky, d’ailleurs la bande son est vraiment excellente (cf. la rubrique appropriée). Pour ceux que le talent comique d’Eddie ne toucherait pas, ils pourront se contenter du talent « esthétique » de madame James bond, j’ai nommé : Denise Richards. N’oubliez pas qu’à l’époque la mode était beaucoup plus moulante que maintenant ;)

 

Dans le film, Denise joue le rôle de la femme blanche, pour laquelle l’homme black voue une admiration certaine, mais qui le détourne de sa nature et de sa culture...heureusement que "Soul sistah" veille sur lui et lui permettra de redevenir lui-même...Que de suspens me direz-vous !

 

Il est vrai que l’intrigue et le suspens ne sont pas très présents dans le scénario, et tout est basé sur la situation comique des scènes et des répliques, sur les relations entre "black" et "white", sur les défauts et qualité de chacun, toujours avec une pointe d’exagération et d’humour. Une caricature qui ne peut être totalement appréciée que par les connaisseurs ou amateurs de la chose. Cela dit, je concède que l'on ne pourra pas vous en vouloir si ce DVD n'est pas dans votre collection... Pas indispensable mais divertissant.

 

En bref, on ne peut conseiller ce film qu'aux gens plutôt réceptifs à ce style comique (comme les films "Friday", qui est un cran au dessus, ou "The Wash") et ayant une culture minimale sur la culture et l'histoire afro, afin d’apprécier pleinement le second degré et la caricature.

L’image est soignée et ne souffre d’aucun défaut. Les couleurs sont vraiment belles, de plus les vêtements de l’époque s’y prêtent, et le contraste est bon ce qui renforce encore l’aspect coloré et "funky" du film.

 

Comme on peut le voir dans l'image ci-contre, la colorimétrie est profonde bien que froide, les détails nombreux et les arrières plans subtiles : en un mot, c'est plaisant à regarder...

La bande son est excellente ! La musique est vraiment dynamique à souhait, un véritable régal pour les oreilles, vous vous surprendrez à bouger la tête plus d’une fois sur les titres de la bande son, et si vous êtes seuls peut être même plus ;)

 

Toutes les enceintes sont bien utilisées pour restituer la Bande Originale vraiment entraînante concoctée par Stanley Clarke, un adepte des BO aux sonorités "black" (Boyz 'n the hood, Higher Learning, Poetic Justice...)

Rien à se mettre sous la dent hélas...quelques clips de la Bande Originale auraient été les bienvenus...ou des scènes supplémentaires ou coupées de la fameuse bataille de la douche.