Une candide et innocente princesse Allemande, dénommée Catherine, arrive en Russie en 1745 pour épouser le lunatique héritier au trône Pierre III sous l’impulsion de l’impératrice Elisabeth. Mais le grand-duc a un comportement indigne et méprisant vis-à-vis de sa moitié, ce qui n’empêche pas le peuple russe de se prendre d’affection pour la jeune femme. Alors que guerres et révoltes grondent, la quête de Catherine de Russie vers le pouvoir et la liberté commence.
Après un succès sans précédent, qui lui ouvrit les portes de la gloire avec « La vie privée d’Henry VIII », le producteur Alexander Korda revint en 1935, avec cette fresque historique, minutieuse et à la mise en scène parfois surprenante pour l’époque. Le film est aussi intéressant dans son visionnage que dans ses coulisses, notamment par l’espèce d’hégémonie que fit régner le producteur au point de se retrouver au final quasiment seul au commande d’un bateau solide, mais constamment fragilisé par les caprices d’une star, Elisabeth Bergner (Tu m’appartiens) aussi capricieuse que talentueuse.
Le film de Paul Czinner fourmille de bonnes idées pour l’époque, le jeu y est très théâtrale et pourtant si avant-gardiste qu’il capte l’intérêt dès le départ. Le réalisateur et son producteur n’ont pas hésité à reconstituer tous les affres de la cour de Russie, ne lésinant pas sur les figurants qui donnent ainsi à l’œuvre des impressions de premiers peplums de l’histoire du cinéma Britannique.
En conclusion, « Catherine de Russie » est certainement une œuvre majeure dans l’histoire du cinéma Britannique. Une œuvre marquante de l’envie de son producteur de faire rayonner ses idées, ses inspirations et de faire découvrir au public des histoires grandioses avec une minutie rarement abordée à l’époque.
Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de découvrir cette œuvre produite par Alexander Korda et réalisé par Paul Czinner. Les contrastes donnent finalement suffisamment de profondeur à l’ensemble pour donner une nouvelle jeunesse.
Le film est à découvrir en VO Dual Mono 2.0, ce qui donne un réelle perspective au vidéaste d’approcher l’œuvre à l’original. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir.
Le film peut se découvrir avec une intro de 10 minutes de Jean-Pierre Dionnet, l’une de nos plus belles références cinématographique. Le journaliste revient avec beaucoup de passion et de détails sur les dessous de « Catherine de Russie ».