A l’aune de la révolution russe, un jeune médecin et maladroit docteur fraîchement débarqué dans un hôpital de Sibérie subit les jugements désabusés de son double plus âgé. Réaliste, le jeune médecin comprend très vite que tout ce qu’il a appris lors de ses brillantes études à Moscou, ne peut hélas, lui être d’une quelconque utilité.
Est-ce qu’il existe une vie après « Harry Potter » ? La réponse semble être : « Evidemment que oui ! », particulièrement lorsque l’on s’appelle Daniel Radcliffe (Harry Himself) et que l’on a décidé de ne pas se laisser enfermer dans un style pour pouvoir jouir d’une liberté de composition à la hauteur de ses ambitions. Le résultat est tout juste stupéfiant. La métamorphose est totale, le jeune homme se plonge corps et âmes dans ce rôle de jeune médecin diplômé, qui va petit à petit sombrer dans la folie et dans la dépendance à la morphine.
Décalé et bourré d’humour noir, la mini-série impose dés le départ un ton résolument sarcastique entre les personnages et les différentes aventures qu’ils vont avoir à traiter. Que ce soit celle plus intérieures de son personnage principal, qui voit en son double (Magnifique Jon Hamm (Mad Men)) une référence dans toutes les décisions qu’il doit prendre, mais aussi les pièges de la dépendance à la morphine, ou alors que ce soit celles des patients, paysans des alentours qui ne partagent pas toujours les analyses de ce docteur qu’ils voient trop jeune et fort peu expérimentés face à l’image remarquable de son auguste prédécesseur.
Le scénario sait se libérer de certaines obligations scénaristiques pour mieux entraîner dans une aventure qui mélange subtilement l’humour anglais et la folie russe. Le scénario oscille avec prudence et intelligence entre burlesque, cynisme, assume un humour noir parfois débridé, mais parvient aussi à y glisser un brin d’émotion juste, à l’image de l’épisode où une enfant doit être sauvé par le médecin.
Tout en sobriété, la mise en scène est efficace et ne fait pas dans le sensationnel, bien au contraire. Les plans sont serrés pour mieux contraster avec les décors extérieurs enneigés et déserts. Un choix arbitraire qui a pour utilité de nous faire ressentir le besoin d’évasion du médecin, lorsque le manque se fait sentir. Le soin apporté aux décors est absolument saisissant, notamment dans l’officine de cet hôpital de campagne.
En conclusion, « A young Doctor’s Notebook » est une mini série particulièrement réjouissante à l’humour subtilement dosé pour offrir un bijou d’humour noir et décalé. Le duo fonctionne à merveille, et la reconversion de Daniel Radcliffe semble définitivement actée. A découvrir de toute urgence !
Côté son c’est un peu la déception, car la piste Stéréo, si elle semble soignée, n’offre qu’une vision complémentaire très limitée de ce que l’on aurait aimée entendre. L’immersion dans la série se fait donc lentement et avec beaucoup d’effort de la part du spectateur, qui aurait bien aimé entendre la bûche éclater ou le bois craquer.