Quittée par son fiancé 3 semaines avant leur mariage, Lola décide de partir en voyage avec ses meilleures amies dans l'espoir de redonner un sens à sa vie.
Il y a un parfum de Woodie Allen dans ce second long métrage de Daryl Wein (Breaking Upwards), qui s’intéresse cette fois-ci aux affres de l’amour et la chute lourde avant une remontée lente d’une jeune fille larguée par son fiancé, seulement trois semaines avant le mariage qui devait les unir. Comme dans un film du maître, le scénario s’intéresse beaucoup aux effets psychologiques d’une telle rupture, à commencer par la jeune fille elle-même qui s’enfonce dans une longue et haletante recherche de ce que devrait être sa vie et de la façon dont elle va gérer la suite.
De ce point de vue-là, le film est une réussite, puisque les personnages se fondent effectivement à la manière de ceux de Woody Allen, névrosés, amoureux et pourtant si imprompt à réellement se rendre heureux. Le scénario est ficelé de manière à ce que l’on suive quasiment pas à pas ce combat pour Lola de retrouver un sourire qui lui fait terriblement défaut, devant assumer sa rupture imposée mais aussi la suite de ses études, la révélation d’un amour toujours couvant et d'un autre qui tente de recoller les morceaux éparpillés.
L’utilisation de la ville de New-York, donne au film toute cette saveur si particulière des comédies américaines new-yorkaise, avec un petit côté « bobo », intello et torturé. Mais voilà tout cela ne suffit pas à emporter l’attention du public du début à la fin. Et c’est tout le problème de « Lola Versus » ! le film se perd parfois soit dans des scènes qui ne servent qu’à mettre en valeur la ville sous toutes ses facettes, soit à nourrir l’intrigue, mais la subtile alchimie qui devrait rendre l’ensemble totalement emballant n’y est pas et, il n’est malheureusement pas rare d’esquisser un petit soupir d’ennui.
Côté distribution, la fraicheur de la distribution parvient tout de même à susciter l’intérêt, notamment grâce à Greta Gerwig (Frances Ha), plus connue pour des rôles dans des parcours confidentiels, un peu underground. La jeune femme révèle son talent dans cette comédie, où elle joue en permanence sur le fil du rasoir, passant de la comédie intello à l’émotion. Les deux rôles masculins principaux, ne sont pas en reste : Joel Kinnaman que l’on verra bientôt dans la nouvelle version de « Robocop » et Amish Linklater (The Future) qui se révèlent eux aussi d’excellent comédiens de comédies romantiques.
En conclusion, « Lola Versus » est un film intéressant, qui n’est pas sans rappeler les œuvres de Woody Allen, avec une description très névrosée des rapports humains. On regrettera seulement une baisse de rythme assez flagrante durant le déroulée de l’histoire qui l’a fait un peu tourner en rond.