Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?
Pour son nouveau film, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld s’interroge sur la culpabilité, les circonstances atténuantes, à travers le regard de deux femmes : L’une prisonnière d’un crime qu’elle a commis plusieurs années auparavant pour se libérer d’un mari violent physiquement et psychologiquement, et l’autre flic de permanence qui la reçoit dans son commissariat mais qui refuse de l’arrêter, d’où le titre. La mise en scène reste quasi identique au précédent film, comme une sorte de signature : Un huis-clos oppressant où les deux protagonistes s’opposent dans leurs déclarations, l’une souhaitant être arrêter pour se faire reconnaitre victime et enfin être libérée, et l’autre qui refuse de mettre en prison une femme qui le fut si longtemps dans sa propre maison.
Méticuleusement le réalisateur, installe ses deux personnages, les arguments interviennent comme autant de coups de poings dans l’estomac, mais avec toujours une distance suffisante pour ne pas trop en dévoiler, et pour lancer le débat sur ce que l’une ou l’autre devrait faire. Le scénario de Jean-Paul Lilienfeld, pousse ses pions délicatement pour mieux entrer dans l’esprit de l’une ou de l’autre. Seulement voilà, il y a un hic ! Difficile de dire si l’interprétation fait défaut ou si les dialogues ne parviennent pas à trouver la note juste, mais quelque chose ne fonctionne pas !
Alors commençons par les dialogues qui semblent tout droit sortis du carnet de rebuts d’Audiard, avec des répliques qui ne parviennent jamais à toucher la justesse de ton, des coupures à la serpette, dans certaines situations, des éléments à tiroirs coincés. Le spectateur a du mal à se situer et ne parvient jamais totalement à trouver sa voie. Et pour ne rien arranger, Miou-Miou (Populaire) se perd littéralement dans des répliques qui ne lui correspondent en rien. L’actrice surjoue misérablement et accroche certaine phrase, pour notre plus grand désespoir, à plus forte raison, lorsqu’en face Sophie Marceau (LOL) ne parvient jamais à trouver la tonalité juste de la femme déterminée à mettre fin à son calvaire. La comédienne revient à ses pires moments avec une voix monocorde perdue dans un jeu inexistant, particulièrement dans les scènes de violences conjugales.
En conclusion, « Arrêtez-moi » passe à côté de son objectif par un scénario qui ne parvient pas à surprendre et enfile les perles des répliques mal tournées et mal exprimées par des comédiennes trop absentes de leurs compositions pour être crédibles.
Une piste Dolby Digitale Audio 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait La mise en ambiance reste précise pour mieux mettre en valeur le travail de Carlo Thoss (Avant l’aube). Un véritable plaisir pour les oreilles.
Un making of qui tourne principalement autour des sujets sous-jacents du film que sont la culpabilité, la violence conjugale, la rédemption et le pardon. Le réalisateur et l’ensemble de l’équipe donnent leurs impressions sur un tournage parfois éprouvant.
Puis des scènes coupées et les bandes annonces.