The Uprising Tour parcouru l’Europe de Mai à Juillet 1980, puis 5 dates au Etats-Unis en Septembre. Ce fut la dernière tournée de Bob Marley avec sa mort tragique en May 1981 à l’âge de 36 ans. Quelques jours après la sortie de l’album « Uprising », ce concert au WestfalenHalle de Dortmund le 13 Juin 1980 fut filmé pour la célèbre émission musicale Allemande « Rockpalast ».
Bon alors, bien évidemment ce concert s’adresse principalement aux fans du chanteur jamaïcain, tant l’artiste y apparait tel qu’on se l’imagine avec ses rastas, sa musique toujours aussi porteuse, mais également ses concert en forme de grand-messe, où les musicien avec beaucoup de minutie et savoir-faire, galvanise la foule et prépare l‘arrivée du prêcheur. Et lorsqu’il arrive, une chose est sûr, il n’y a pas de place pour l’improvisation, mais pas non plus pour le contact avec le public. Marley reste dans son espace, il bouge dans tous les sens, vit ses chansons, est imprégné de ses textes, mais ne communique pas en dehors du cadre avec son public, déjà tout acquis à sa cause.
Alors effectivement, les mots de Marley, sa musique et tout le message qui est véhiculé par l’ensemble donne suffisamment de grain à moudre aux fans, mais les néophytes, vont devoir effectivement se satisfaire d’un chanteur enfermé sur lui-même, sans réel envie de s’adresser aux audiences qui le vénère. Un défaut qui toutefois peut se révéler une force, car l’artiste peut donner l’impression de s’effacer derrière sa musique et ses textes pour les laisser rependre son message, de paix, de liberté et d’amour. Car Marley c’est avant tout un artiste à la pensée radicale qui ne cherche que la liberté de son peuple, dans une époque où les noirs n’ont pas droit à la parole, ou si peu, une époque où les minorités doivent se soumettre à la suprématie des blancs. Marley est un artiste qui vient donner une leçon de courage et d’intelligence en portant des paroles, certes parfois idéalistes, mais d’une force rare, dont la signification résonne encore maintenant.
On regrettera tout de même un cadrage serré, et approximatif, à l’instar de l’essai zoom sur la micro du chanteur, ou encore les plans pris du bas de la scène durant quasiment toute la première partie, tenue par le groupe féminin « Threes ». On a pourtant l’habitude avec Rockpalast, des plans de coupe un peu étrange et des cadrages alambiqués, mais là c’est parfois un peu gênant. Alors même si cela s’arrange un peu durant le concert de Bob Marley, il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour tenir le concert de bout en bout et ne pas être malade.
En conclusion, « Bob Marley Uprising Live » est une occasion unique de voir l’artiste en live, reprenant tout ses plus grands titres, avec toujours autant de force et de talent, même si l’on peut regretter une absence quasi-totale d’interactivité. La force de la musique de Marley finit toujours par prendre le pas et les fans y prendront un plaisir évident, pendant que les néophytes pourront enfin découvrir le mythe en action.