Joe Cocker dans l’une de ses prestations scéniques les plus mythique en 1980.
S’il existe bien un bonheur pour les amateurs du genre, autant que pour les néophytes, c’est bien de découvrir une prestation de cet artiste légendaire, particulièrement dans cette période pré-« 9 semaines ½ » et post seventies. Toujours impressionnant de voir ce déhancher particulier, cette voix rocailleuse et saturée, ce pantin désarticulé à la puissance de tir jamais atteinte jusque là.
En cela le bonheur est total, car la tribu Cocker comme on aimait l’appeler à l’époque est bien présente et l’on se laisse envoûter par l’ensemble des morceaux, qu’ils soient connus ou pas. Passée la surprise de l’intro entièrement chanté par les chœurs féminins qui accompagnent l’artiste, l’arrivée de ce dernier est une véritable bénédiction. D’abord parce qu’il prouve le magnétisme qui existait et qui existe peut-être encore un peu maintenant, entre l’artiste et ses fans amassés dans la salle. Une sorte de folie musicale envahit la salle des balcons à la fosse, qui unisse en un quart de seconde le chanteur et son public.
La voix toujours aussi magnétique, les violences de l’interprétation, font de cette prestation l’une des références pour mieux cerner l’artiste qu’est Joe Cocker. Incroyablement possédé, merveilleusement ouvert au public, l’artiste se donne totalement à son auditoire. Laissant le reste de la tribu suivre les pas qu’il trace de sa propre voix et de son physique particulier.
Pourtant la fête est gâchée dès le début du visionnage, puisque l’ensemble ne bénéficie d’aucun traitement qui aurait pu permettre de mieux ressentir le bonheur d’assister à un concert de Joe Cocker. Le montage est fade et maladroitement créatif. Des fenêtres s’ouvrent régulièrement, pour voir la scène sous plusieurs angles différents, mais finissent par lasser réellement. Le tout associé aux défaillances techniques presque insoutenables, l’ensemble devient vite un véritable calvaire pour les amateurs. Un produit qui permettait de découvrir les prestations époustouflantes de Joe Cocker devient en quelques secondes un objet de répulsion pour tout ceux susceptible de le découvrir.
En conclusion, un DVD de Joe Cocker est toujours un évènement, mais la fête est de courte durée vu le désastre de l’ensemble.