Quel est le point commun entre une vache qui tombe du ciel, un quincaillier célibataire et maniaque, un jeune Indien perdu, et une jolie normande qui aime les quincailliers maniaques ? Une simple question : tout ce qui nous arrive relève-t-il vraiment du hasard ?
Plus connu comme scénariste de comédiens succès tels que « Retour chez ma mère » ou « Le Concert », Hector Cabello Reyes s’est donné comme nouveau défi de réaliser sa première comédie avec « 7 jours pas plus », une histoire de personnages dysfonctionnels, que le hasard, ou l’effet papillon, va réunir dans une seule et même histoire. Avec son co-scénariste Sebastian Borensztein (El Chino), le réalisateur se lance dans une comédie douce et humaniste, où trois personnalités dysfonctionnelles vont se rencontrer et chacune à sa manière viendra sauver l’autre.
À plat, comme cela, sur le papier, on peut très rapidement imaginer une comédie tout ce qu’il y a de plus classique, et pas forcément renversante. Mais le résultat est tout autre, car l’alchimie fonctionne parfaitement entre les trois personnages, à commencer par Pierre, célibataire, acariâtre et maniaque, complètement fermé qui ne sait pas dire oui, et dont la froideur cache finalement des blessures profondes qui l’empêchent de s’ouvrir au monde. Sa rencontre avec Ajit, un Indien perdu en France alors qu’il recherche son oncle, et que Pierre va aider bien malgré lui, va briser la carapace de ce dernier et lui donner un regard nouveau sur le monde. Mais nous ne serions pas dans une comédie romantique et sensible, s’il n’y avait pas la femme amoureuse l’exact opposé du personnage principal. C’est donc Jeanne, une femme joviale ouverte à tout le monde sensible qui va, d’une certaine manière, être le trait d’union entre Pierre et le monde.
Et la réalisation d’Hector Cabello Reyes, est à la hauteur de l’attente. Jamais dans la surenchère de plan sophistiqué, le réalisateur cherche simplement à mettre en lumière chacun de ses personnages et donne sa vision peut être un brin idéaliste, d’une société qui compterait encore des gens capables de tendre la main aux autres. En toute sobriété, la mise en scène du réalisateur s’avère efficace et amène toute la naïveté, mais en même temps toute la maturité nécessaire, pour donner à son histoire à la fois la crédibilité, mais également la sensibilité nécessaire à l’ensemble.
Bien évidemment, la réussite de « 7 jours pas plus », est, d’une certaine manière à attribuer aux interprètes principaux, qui parviennent avec beaucoup de sensibilité et de précision, à donner corps à leurs personnages, et à mettre en lumière le message de fond du film : « Il est possible de communiquer autrement que par la connaissance du langage ».
Benoît Poelvoorde (Podium) se révèle, comme à son habitude, extrêmement sensible et précis dans son jeu et entraîne, sans beaucoup d’efforts, le spectateur dans les méandres des aventures de son personnage. Face à lui
Pitobash (Mom), un acteur indien, véritable star dans son pays, impose un style et une rigueur remarquable qui vient faire le contrepoids du charisme imposant de l’acteur belge. Pour amener un peu de douceur dans cette histoire,
Alexandra Lamy (L’embarras du choix) assume parfaitement le choix d’être une femme qui soit l’exact opposé du personnage.
En conclusion, « 7 jours pas plus », est une comédie que l’on regarde avec un peu d’inquiétude, mais qui au bout de quelques minutes parvient à nous emmener dans une intrigue subtilement écrite, et une mise en scène simple mais efficace que vient couronner une composition tout aussi sensible que rayonnante.
La bande annonce du film