Au début des années 80, Patrick, fils à papa désinvolte, va, après son premier échec amoureux, se transformer en talentueux entrepreneur. Dov, dont la mère attend de brillantes études, quitte le lycée pour travailler dans le Sentier tout en séduisant la femme de son patron. Yvan prend de l’assurance au fil des épreuves professionnelles. Et Serge ne cesse d’inventer des bobards pour séduire la plus belle fille du lycée et embrouiller ses parents sur son bac.
Nous imaginons, bien évidemment la tâche ardue de reprendre une licence iconique telle que « La Vérité si je mens », tant les répliques restent encore très ancrées dans l’esprit des spectateurs français qui fit un accueil triomphal aux deux premiers volets, mais commença à se lasser d’un manque de créativité évident des scénaristes sur le troisième volet. Alors nous imaginons encore plus pression de vouloir relancer la licence en lui donnant un coup de jeune. Mais en même temps une question se pose irrémédiablement à nous : Pourquoi ? Pourquoi s’acharner lorsque le tonneau est vide ? Difficile de ne pas répondre par : La Facilité, celle de reprendre une recette qui a fait ses preuves en espérant que le public soit au rendez-vous.
Mais voilà, il n’y a plus grand-chose, semble-t-il, à raconter sur ces amis du sentier au aventures colorés, à l’éloquence aussi verbale que gestuelle. « Bling Bling » et bruyants, les compères étaient devenus le symbole de la camaraderie autant que de ce besoin de réussite qui raisonne comme un besoin viscéral de revanche sur la vie et sur un passé encore torturé. Tout le monde se souvient encore des maladresses de Serge jouée par José Garcia ou encore les répliques incisivement drôle de Dov et Yavn, joués respectivement par Vincent Elbaz et Bruno Solo, sans parler bien évidemment de la force menaçante de Patrick Abitbol, incarné par le toujours charismatique Gilbert Melki. Des scènes hautes en couleurs qui sont devenues instantanément culte dans un univers cinématographique propre.
Et donc, les deux réalisateurs, également scénaristes, ont décidé de nous raconter comment ces héros du sentier ont commencé, quelles furent les prémices de cette amitié bruyante mais solide, qui voyait les compères se lancer dans des affaires avec un sens de l’humour communicatif. Seulement dans le précédent volume, sorti en 2011, la recette commençait déjà à montrer des signes de fadeur. Le tonneau qui renfermait les bonnes idées, s’était tari n’en restait que la lie. Nous pensions donc assez logiquement que les producteurs ne se relanceraient plus dans cette aventure. Mais les échecs successifs ont du prendre le dessus et Aïssa Djabri, Farid Lahouassa et Manuel Munz ont dû croire à une éventuelle bonne idée de revenir aux origines du sentier. Mais voilà, les vingt premières minutes du film suffisent à notre peine. Nous comprenons très vite que le film ne décollera jamais, qu’il rajoutera de la caricature à la caricature et qu’il va se perdre dans un ensemble pesant de fausses bonnes idées. Et c’est le cas, jusqu’au générique de fin, qui sonne comme une libération, « La vérité si je mens : Les débuts » nous plonge dans ce cas le cinéma français fait de pire : des suites ineptes et inutiles.
Et même si l’on sent que les acteurs ont voulu donner le meilleur d’eux-mêmes, qu’ils ont été porté par d’autres plus anciens, dont Gilbert Melki déjà présent dans la trilogie, le vide du scénario et l’absence d’une réelle envie d’originalité de la part des réalisateurs, font qu’ils se perdent dans des personnages poussés à l’extrême dans la caricature qu’ils sont d’eux-mêmes. Très rarement drôle, parce que déjà vu auparavant, très rarement passionnant, parce que déjà vu, très rarement original parce que déjà vu précédemment, « La vérité si je mens : Les débuts » pourrait se résumer comme cela : « Déjà vu ». Le film n’en devient qu’une vulgaire frustration dont nous ne saisissons pas l’intérêt, ni pour les producteurs et encore moins pour les spectateurs qui auront payé leur place près de 12€ pour un film décevant de bout en bout !