Un matin, Maureen Kearney est violemment agressée chez elle. Elle travaillait sur un dossier sensible dans le secteur nucléaire français et subissait de violentes pressions politiques. Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace des agresseurs… Est-elle victime ou coupable de dénonciation mensongère ?
Ce fait divers marquant dans l’histoire du syndicalisme et de la politique est resté dans les mémoires de tout ceux qui s’y sont intéressé. Celui d’une élue Syndicale qui se bat contre un dossier sensible impliquant de lourdes conséquences financières et des intérêts aux plus hauts sommets de l’état. Maureen Kerney, sera, très certainement en représailles a son combat, violemment agressée chez elle. Mais comme si cela ne suffisait pas, l’enquête sera bâclée et de victime elle va passer à coupable, comme une double peine. Pour une fois les services policiers et judiciaires vont fonctionner et la pauvre femme va vivre un enfer.
Inspiré de faits réels, ce qui veut bien dire que le scénario de Fadette Drouard (Mon Héroïne) et Jean Paul Salomé (La Daronne), lui-même, prend certaines libertés et ne cherche pas à reproduire, à la virgule près, les faits mais cherche à s’en approcher au maximum et à comprendre chacune des pièces du puzzle. Il s’intéresse surtout au calvaire que dût endurer la syndicaliste, après son agression, et remet simplement dans le contexte, durant toute la première partie du film, en reprenant les moments forts de ce combat, qui est, nous le supposons tous à l’origine de cette agression sordide et de la manière dont l’enquête fut traitée.
Mais voilà, le dossier est sensible et le réalisateur semble vouloir garder une certaine distance avec les faits pour ensuite suivre les pas de la victime sans pour autant trop forcer le trait. Cela donne alors des dialogues très coupés, et parfois des pertes de rythmes qui mettent le spectateur en marge de cette histoire où il a beaucoup de mal à se positionner. Certainement indépendant de sa volonté, mais le réalisateur garde une trop grande distance avec son héroïne qui peuvent faire penser à un manque d’empathie, alors qu’il ne s’agit certainement que d’une volonté d’exposer les faits sans y mettre trop de sentiments. Et c’est là tout le problème, le film entier se déroule sur un rythme étrange qui laisse un sentiment contrasté au spectateur, comme si le film était monté en quelques sketches qui viendraient aborder deux sujets communs : Le scandale politique à traves e combat syndicale et la manière dont la gendarmerie trait une femme victime d’une agression. Mais dont la conclusion serait à l’inverse de son propos général. Car, il ne faut pas oublier, que le film tente de raconter l’histoire d’un femme représentante Syndicale de premier plan chez Areva, qui parle aux ministres et aux présidents et qui, alors que des tractations entre des groupes français et chinois menacent les emplois des salariés d’Areva, va s’opposer aux puissant et se faire violemment agresser chez elle. Mais lors que l’enquête progresse assez peu, elle va passer de victime à coupable. Une histoire qui aurait pu donner un thriller puissant et captivant qui aurait eu pour fonction d’alerter sur ce calvaire que subit cette femme pour couvrir des négociations politico-financières.
Et puis il y a Isabelle Huppert, qui avait déjà joué un personnage similaire dans « L’Ivresse du Pouvoir » de Claude Chabrol en 2006, mais avec plus d’implication et de force de conviction, alors qu’ici, elle parait fort peu concernée par les scènes qu’elle interprète et semble répondre mécaniquement à certaines situations, particulièrement lorsqu’elle est bousculée. La comédienne pourtant brillante d’habitude, est ici en dessous de ses qualités de jeu habituelles et arrive même à être hors sujet. Est la raison de cette sensation de ratage qui fait que le film nous parait trop distant ce serait certainement trop injuste, mais plusieurs rouages se sont grippés dans la production de ce film et c’est bien dommage, car l’histoire de Maureen Kearney méritait plus de soin pour être entendu par le plus grand nombre, afin qu’enfin justice lui soit rendue.
Les interviews du réalisateur et de Maureen Kearney qui reviennent sur l’histoire de cette femme de combat.
Et sur un deuxième Dvd, un documentaire en deux parties qui revient sur l’affaire Maureen Kearney, et qui s’avère subitement beaucoup plus passionnant et consistant que le film dont il est le bonus. Cherchez l’erreur !