À Tel Aviv, Ori croise par hasard Anna, une écrivaine française, lors du procès d’un ancien Nazi. Il est bouleversé de reconnaître cette femme dont le souvenir le hante depuis qu’ils se sont follement aimés à Turin, 20 ans plus tôt. Mais Anna soutient qu'ils ne se sont jamais rencontrés. Peut-être qu’au milieu du désert, les choses deviendront plus claires…
Voilà un projet qui aura mit 20 ans à naitre et une obsession, celle de travailler avec l’actrice Valeria Bruni-Tedeschi (Eté 85). Le réalisateur avait d’abord pensé à écrire un scénario dans lequel un homme kidnapperait une actrice française venue au Festival de Jérusalem, et l’emmènerait dans le désert. Une base, difficile et pas suffisamment solide pour être exploité, alors le réalisateur à retravaillé son histoire et a murit son sujet, pour arriver à « Il n’y a pas d’ombre dans le désert », un film sur la mémoire, sur le témoignage, sur l’amour et sur le désert.
Fasciné par ce dernier, qu’il connaît bien, Yossi Aviram (La Dune) a donc écrit un film, dans lequel une Française se rend à Jérusalem au procès d’une ancien nazi, où son père doit témoigner et rencontre un homme qui est persuadé la connaître et avoir vécue une histoire d’amour avec elle. Nous sommes loin de l’idée de départ et heureusement, car, ici, Aviram va nous entrainer dans une histoire où la mémoire va jouer un rôle capital. La mémoire comme pivot à une histoire empreinte de cette douloureuse histoire que vécu le peuple d’Israël lors de la seconde guerre mondiale. La mémoire comme pivot, disais-je, mais surtout le courage de l’affronter et le besoin de revivre son passé pour y effacer ses erreurs. Avec une certaine envie de porter l'histoire dans une bulle romantique, mais également dans un combat intime, le réalisateur ne parvient pas totalement à maitriser son, sujet. Pour preuve la Grande Histoire (Le Procès) nous captive plus que cette histoire d’amour contrariée, qui ne trouve pas de force narrative suffisante pour nous passionner.
Particulièrement lorsque la femme est dans le désert, où les confessions deviennent rapidement ennuyeuses et ne doivent leurs saluts qu’aux interprétations touchantes des deux acteurs qui livrent, ici, des prestations toutes en subtilités et en puissance également. Valéria Bruni-Tedeschi , particulièrement qui solidifie son jeu et le laisse moins partir dans tous les sens. Yona Rozenkier (Un Havre de Paix) joue beaucoup plus dans la subtilité et sur plusieurs niveaux de jeux qui le rendent touchant. « Il n’y a pas d’Ombre dans le désert » de Yossi Aviram est un film que captive, au départ, mais se perd dans une intrigue qui manque cruellement de matière et de subtilité pour nous captiver. Dommage, le jeu des acteurs était très bon.