Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
186 min
Nb Dvd
2
Sujet des documentaires
Il est relativement aisé de cerner le thème des deux documentaires de Reggio Godfrey. Dans KOYAANISQATSI - 1983 (LA VIE EN DÉSÉQUILIBRE) la vie dans les pays industrialisés est le thème central alors que dans POWAQQATSI - 1988 (LA VIE EN TRANSFORMATION) il s'agit plutôt d'instantanés sur les cultures traditionnelles d'Inde, du Pérou et du Kenya. Le réalisateur résume les choses en disant que son premier film traite de l'hémisphère nord et son second de l'hémisphère sud. Si les titres de ces oeuvres sont d'origine Hopi, il ne faut pas se méprendre car rien ne traite de ce peuple dans le programme. Le réalisateur explique son choix et l'étymologie dans les suppléments.
Quelle est l'originalité de ces oeuvres ?
Elle est double avec une approche intellectuelle très intéressante et avec une mise en image aussi novatrice (pour 1983) qu'efficace. Sur le fond, Reggio Godfrey voudrait que ses films agissent comme des miroirs de nos âmes. Si cette conception est ambitieuse, il faut bien reconnaître qu'il y parvient parfaitement avec, pour chaque spectateur, la liberté totale d'en retirer ce qu'il veut. Il n'y a pas de scénario, pas d'histoire, pas de bonne ou de mauvaise interprétation des images mais autant d'analyses qu'il y a de spectateurs et de sensibilités. On se surprend alors, à la vue des images uniquement accompagnées des superbes compositions de Philip Glass, à laisser son imaginaire et/ou son intellect prendre le pas sur un spectacle qui, au départ est uniquement visuel. L'expérience permet à chacun de vivre le documentaire et non de le subir comme trop souvent, une interactivité au sens propre du terme.
Pour parvenir à ses fins, Reggio Godfrey s'est attaché les services de Philip Glass pour la musique et de Ron Fricke pour la photo. Si la bande son comporte un thème central, elle n'en demeure pas moins variée, très inspirée (chants, cloches tibétaines, orgues ...) et surtout de nature à sublimer les images. La décrire serait à la fois difficile et surtout inapproprié, tant elle est en osmose avec le travail du réalisateur et de Ron Fricke.
Les images ont un impact considérable grâce à leur choix et leur montage. Les scènes sont assez rarement en vitesse normales, le ralenti et l'accéléré sont majoritaires. Les caméras sont très souvent fixes, le film enregistre alors un monde en mouvement. Les longues focales sont largement utilisées, le travail de la profondeur de champ prend alors ici une importance toute particulière (par exemple lorsque les trottoirs bondés des grandes avenues de New York sont filmés sur leur longueur, les passants sortant du flou et devenant nets).
En conclusion
Incontestablement, ces oeuvres étaient novatrices au moment de leur sortie (il ne faut pas oublier qu'il a fallu 24 ans pour réaliser la trilogie "Qatsi"). Elles demeurent aujourd'hui très originales, très riches, à condition bien sûr d'adhérer à la démarche de Reggio Godfrey. Il ne faut pas s'étonner que Francis Ford Coppola et George Lucas se soient impliqués dans ces projets, en tant que producteurs. Ce point est d'ailleurs particulièrement révélateur de l'intérêt que présente ce programme. Y a-t-il des points faibles ? Là encore tout dépendra de votre interprétation, ce qui est une vision réelle de la vie dans un monde technologique pour les uns devient une ode abusive aux machines pour les autres...
La dernière chose que l'on peut dire c'est que les interviews du bonus permettent d'appréhender l'oeuvre dans sa totalité, une sorte de mode d'emploi qu'il est judicieux de visionner, peu importe que ce soit avant ou après le film. Des images à profusion, une musique envoûtante, la réflexion s'alliant au plaisir des yeux, vous l'aurez compris je vous conseille vivement ce coffret Collector !!!
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Il faut bien sûr tenir compte de la variété des images liée à ce type de travail mais, finalement, il n'y a pas trop d'écarts de qualité entre les diverses sources. Sur Koyaanisqatsi, la haute définition n'est pas de rigueur, disons plutôt que la restitution se situe entre la VHS et le DVD très défini. La compression a un peu de mal à suivre la cadence élevée des séquences, les couleurs n'explosent pas, même si certains plans sont de toute beauté. Quoi qu'il en soit, la lisibilité est excellente et à aucun moment on ne perd d'information en raison d'une qualité insuffisante, c'est à souligner. Sur Powaqqatsi, la restitution atteint l'excellence, tout concourt à la beauté des images, définition poussée, couleurs riches et saturées, superbes grains de peau : du pur plaisir.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
La musique de Philip Glass est reproduite en Dolby Digital 5.1 et elle mérite amplement ce choix tant elle est partie intégrante de l'oeuvre. La restitution est correcte mais sans plus, la bande son manque de détails, les effets sont peu nombreux et le canal LFE très timide. Ces limitations ne pénalisent pas trop le spectacle mais la musique aurait pu davantage le sublimer, dommage.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
54 min
Boitier
Amaray
Un premier écran permet de choisir la langue des menus. Ces derniers sont fixes, muets et dotés d'un dessin plutôt austère. Leur lisibilité est perfectible.
KOYAANISQATSI :
- Lecture
- Accès direct à une scène : chapitrage peu lisible en raison de trop petites vignettes
- Choix des sous-titres
- Bonus : section suppléments qui propose la bande annonce originale de chaque documentaire, Koyaanisqatsi (2min17 - DD 2.0) et Powaqqatsi (2min05 - DD 2.0). Un condensé, bien réalisé, d'images qui ne peut retranscrire la force de ces oeuvres étant donné leur approche atypique. La partie la plus intéressante des bonus se nomme "l'essence de la vie", il s'agit d'une interview entrecoupée d'images. Le réalisateur et le compositeur analysent leur travail et, au-delà, leur conception des choses. Les propos sont pasionnants, jamais rébarbatifs et toujours en rapport avec l'objet du documentaire, y compris quand Godfrey Reggio parle de son éducation ...
POWAQQATSI :
- Lecture
- Accès direct à une scène : petites vignettes
- Choix des sous-titres
- Bonus : on retrouve dans cette section la bande annonce du documentaire (2min05) ainsi que celle de Koyaanisqatsi (2min15). Tout comme dans le premier DVD, une interview de 20 minutes, intitulée "l'impact du progrès" est proposée. Les interventions du réalisateur et du compositeur sont beaucoup plus orientées sur les aspects techniques sachant que le concept des documentaires a été présenté dans "l'essence de la vie". Et puis, pour nous mettre l'eau à la bouche (et il y arrive) il présente le dernier volet de sa trilogie, Naqoyqatsi (sorti en Zone 1 le 14 Octobre dernier).Donc, aucune redondance et des propos passionnants.
Si l'interactivité n'est pas très étoffée, elle compense largement par sa qualité.
Bonus

Livret

Bande annonce

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Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

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Bonus Cachés

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