CANNIBAL HOLOCAUST

Titre Original
Cannibal Holocaust
Genre
Pays
Italie (1979)
Date de sortie
mardi 10 février 2004
Durée
92 Min
Réalisateur
Scénaristes
Gianfranco Clerici
Compositeur
Riz Ortolani
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Une interview de Martin Monnestier, spécialiste de l'anthropophagie, devait pendant un temps figurer sur ce dvd, elle n'est finalement pas présente. Des commentaires audios de Ruggero Deodato, Giona Nazzaro & Antonio Tentori ont déjà été enregistré pour ce film (dispos sur le dvd italien), ils ne sont malheureusement pas proposés sur cette édition.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Italien
Non
Non
Non
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Frédéric Hebert
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
92 min
Nb Dvd
2


Synopsis :

Le professeur Monroe est engagé pour retrouver la trace de quatre jeunes journalistes partis faire un reportage sur une tribu cannibale. Au cours de son voyage au fin fond de la jungle amazonienne, il retrouve les films tournés par les reporters, qui révéleront leurs méthodes journalistiques peu orthodoxes et les circonstances atroces de leur disparition.

 

Critique :

Exercice difficile que de proposer un avis sur un film qui a tant été décrié et critiqué depuis bientôt 25 ans. D’autant que l’on peut en retirer deux visions : d’un côté un film plutôt intelligent et bien réalisé sur les attitudes et comportements de l’homme civilisé face à une société indigène, et de l’autre une suite de séquences malsaines et racoleuses, dont l’objectif est d’écœurer le spectateur le plus endurci. Le réalisateur Ruggero Deodato d’ailleurs ne s’en est jamais caché, et son but premier était bien de jouer la provoc’. Il n’en reste pas moins une critique acérée des médias et de leurs dérives. Le film va même jusqu’à nous proposer une réflexion, en rapport avec le comportement carriériste de certains de nos contemporains. A partir de ce laïus assez subtil pour ce genre de production, n’est-il pas temps de réhabiliter ce long métrage et de le sortir de cette réputation nauséabonde dont il est l’objet depuis bientôt 30 ans ?

 

On ne peut évidemment parler de Cannibal Holocaust, sans revenir sur la question de la mise à mort des animaux. Condamné entre autres à 4 ans de prison avec sursis et encore aujourd’hui régulièrement poursuivi par les défenseurs des droits des animaux, le fait de proposer un divertissement en exposant la mort violente de créatures vivantes, est évidemment peu excusable, mais ce qui paraît étonnant aujourd’hui c’est l’ampleur pris par ce scandale. D’abord ce n’est pas le premier long métrage à filmer la mort d’animaux, et puis dans un genre très prolifique à cette époque, c’était même plutôt courant. Malgré les excuses et les explications du réalisateur, Cannibal Holocaust est devenu une sorte de bouc-émissaire. Apparemment gêné par l’image véhiculée, très négative et caricaturale de certaines méthodes journalistiques, parfois même poussé jusqu’au comique (notamment lors de la découverte du corps atrocement empalé par des reporters qui se marrent), les accusations ont vite dévié vers un sujet encore plus grave. Accusé d’avoir réalisé un snuff movie, le réalisateur a été contraint de rappeler ses acteurs, afin de prouver qu’ils étaient encore vivants. Et plus sidérant, il aurait même été dans l’obligation de reproduire le trucage de la femme empalée (au passage, l’effet est toujours aussi bluffant). Tous ces malentendus ont bien-sûr contribué à la réputation sulfureuse et sanguinaire de ce film, qui quelque part en raison de l’acharnement de la justice italienne, a très vite acquit son statut d’œuvre culte.

 

Bien que Cannibal Holocaust soit le titre le plus connu, il n’est pas le premier film à traiter de cannibalisme. Précurseur en la matière Umberto Lenzi réalise « Au pays de l’exorcisme » en 1972 (Mondo cannibale). Très à la mode à cette époque, il ne s’agit pas non plus du premier film de Ruggero Deodato traitant de ce thème, puisqu’il avait déjà réalisé « Le dernier monde cannibale » en 1978. Pour l’anecdote, c’est Umberto Lenzi qui devait à l’origine réaliser Cannibal holocaust, et qui profita du phénomène en tournant, en 1981, « Cannibal ferox » (après avoir signé « La secte des cannibales » plus connu sous le titre « Eaten alive » en 1980), sorte de mauvaise copie, qui reprend d’ailleurs la séquence des piranhas, scène prévue, mais pour raisons techniques, absente du film de Deodato.

 

Cannibal Holocaust bénéficie d’un montage très efficace. En effet, Deodato va opérer sur son film un découpage très adroit : Nous suivons tout d’abord le professeur Monroe à la recherche des 4 disparus, sa rencontre avec les différentes peuplades, où il est témoin et participe à leurs différentes coutumes (les sévisses vécus par la femme adultère etc…). Il met enfin la main sur les films tournés par les 4 journalistes, et c’est en revenant à New York qu’il visionne les aventures d’Alan Yates et de ses 3 compagnons. Tourné en 35 mm cette première partie est proposée comme un avant goût de ce qui va suivre, et c’est aussi à travers ce choix de mise en scène que Deodato réussit, en quelque sorte, à faire passer le spectateur de la fiction (représenté par le 35 mm) à la réalité (tourné en 16 mm). On suit alors les pérégrinations des 4 individus, à travers la jungle, leurs méthodes de rapprochement avec les tribus environnantes, qui vont rapidement dégénérer. Cette seconde partie, est réalisée comme un véritable reportage, et il est, dès lors, pour le spectateur très difficile de prendre du recul face aux évènements dont il va être le témoin. Fort de ce postulat, Deodato va pousser le concept très loin, et ceci jusqu’à cette unique séquence, où la caméra tombée au sol, continue à filmer les anthropophages en action : du grand art. Il est d’ailleurs à noter que cette ambiguïté réalité / fiction est aidée par le texte en ouverture du long métrage, qui annonce que les bobines de films retrouvées sont parfaitement authentiques …

 

Le succès d’un tel film, ne tient pas uniquement à sa réputation, et comme il n’y a pas de fumée sans feu, nous avons donc droit à un certain nombre de séquences plus ou moins épicées, prêt à ravir tout fan de gros « gore qui tâche ». Saluons encore une fois le travail de mise en scène de Ruggero Deodato qui a magnifié (si je puis dire …) les effets de maquillage créé par Aldo Gasparri. Gênante de réalisme, l’indigène empalée est à juste titre l’image choc du film. Et puis il y a surtout cette séquence finale, tournée par une caméra névrotique, à la fois efficace et définitivement culte, elle participe aux effets spéciaux et les transcende de sorte qu’ils font encore diablement illusion aujourd’hui.

 

Conclusion :

Le talent de Ruggero Deodato, c’est d’avoir su, à travers ses choix judicieux de mise en scène, nous projeter au cœur de la jungle. Nous assistons alors à un film dur, brutal, sans concession, et c’est bien par la réalisation que nous sommes conviés à l’abominable. Certains diront que le message délivré par le film est un peu lourd, et prétexte uniquement à des débordements sanglants, il en reste néanmoins une fiction extrêmement forte et pourquoi pas, sujet à réflexion. Une œuvre qui malgré les années, n’a décidément pas perdu de son impact.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Les quelques secondes d'introduction, où l'on survole la jungle, sont très peu représentatives de ce que le dvd révèle par la suite. L'image est tout simplement exceptionnelle. Que ce soit au niveau de la définition, des couleurs, de la compression, on frôle la perfection. D'autant que le film date de 1979, ce qui est encore plus étonnant. Alan Young Pictures peut réellement se féliciter de nous proposer un programme visuel de grande qualité.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Anglais
2.0
Italien
5.1
Encore une fois la piste originale anglaise est à privilégier, pas qu'elle soit plus efficace que le nouveau mixage sonore effectuer sur la bande italienne, mais comparé à celle-ci, elle gagne en authenticité. Biensûr le 5.1 proposé sur la version italienne est très généreux en effets surround, mais malheureusement la dynamique est assez peu respectée. On notera d'autant plus, des problèmes de synchro entre les voix et la bouche des acteurs surtout en début de film, ce qui n'est pas du meilleur effet. En ce qui concerne la piste française, elle est tout à fait respectable, même si elle accuse  son âge, avec des dialogues parfois peu intelligibles.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
90 min
Boitier
Digipack


Le documentaire de Cannibal Holocaut :

Sur près d'une heure, on revient sur la genèse du film, les conditions de tournage, la censure. Le document est illustré par des extraits de tournage, et les interventions de Ruggero Deodato (réalisateur), Sergio D'offizi (directeur de la photographie), Lucas Barbareschi (acteur), Antonello Cellenc (décorateur), et le compositeur Riz Ortolani qui clôture le film par un morceau joué au piano.

 

Interview de Julien Sévéon :

Sympatique et décontracté, le journaliste de Mad Movies (rédacteur en chef du dernier hors-série "Cinémas d'Asie"), revient sur le film. Très érudit en la matière, l'interview est entrecoupée de photos et petits extraits de film. Intéressante et très instructive.

 

Les scènes censurées

Elles ont biensûr été ré-intégré dans la version du film proposée sur le premier dvd. Ce bonus propose donc l'essentiel des séquences qui ont été coupé.

 

Galerie de photos :

43 photos prisent pendant et au cours du tournage. On retiendra en paticulier, la photo prise manifestement lors de la préparation du trucage de l'indigène empalée.

 

2 bandes annonces :

La 1ère en 16/9ème est introduit par le texte suivant "Ces hommes que vous verrez être mangés vivants sont ceux qui nous ont laissé ces premières images" Cette annonce insistante est encore là, biensûr, pour souligner cette ambiguité réalité / fiction. La seconde bande anonce présentée en 4/3 ne montre curieusement aucune image du film. Seuls quelques singes se chamaillant dans les arbres, et de longs plans sur la jungle illustre cette bande promotionnelle.

 

Conférence de presse de Ruggero Deodato :

Réalisé à Paris en décembre dernier, cette conférence n'apporte pas grand chose en regard des autres suppléments. Elle est d'autant plus assez laborieuse à suivre, car malgré les efforts de Ruggero Deodato pour parler français (aidé par moment par une traductrice), on a parfois un peu du mal à suivre. Il aurait été finalement plus simple pour le réalisateur et pour nous (pauvres francophone ! ...), d'y ajouter des sous-titres.

 

Filmographie de Ruggero Deodato :

A part Cannibal Holocaust, on retiendra "The barbarians" tournés en 1987, qui connu d'ailleurs un bon succès aux USA.

 

 

 

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
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