La folle ingénue

Genre
Pays
Etats-Unis (1946)
Date de sortie
mardi 6 avril 2004
Durée
105 Min
Réalisateur
Producteurs
Ernst Lubitsch
Scénaristes
Samuel Hoffenstein
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
105 min
Nb Dvd
1


- Hitler : il a écrit un livre qui a du succès, que lui faut-il de plus ?

- Lisez son livre, lui rétorque Belinski !

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- Une sorte de sport mais pas votre genre de sport !

« Cluny Brown » - Ernst Lubitsch

 

L'histoire

L’action se situe à Londres, un dimanche matin de 1938. Le très distingué Hilary Ames a un gros problème d’évier bouché, alors qu’il attend la crème de la haute société pour un cocktail. C’est dans cette situation embarrassante qu’arrive Adam Belinski (Charles Boyer), un émigré tchèque, écrivain renommé sans le sous fuyant la répression nazie. Alors qu’il tente d’expliquer sa situation à Hilary, qui attend son plombier, c’est une jeune femme très avenante, Cluny Brown (Jennifer Jones) qui se présente à sa porte.

Celle-ci est la nièce d’un plombier et passionnée par ce métier. Elle répare l’évier bouché, mais doit ensuite faire face à la colère de son oncle. Celui-ci décide de la reprendre en main et d’en faire une femme de chambre. Il fait engager Cluny chez les Carmel où s’est justement réfugié belinski…

Critique Subjective

Ernst Lubitsch est l’un des grands réalisateurs du début de Xxème siècle. Il est contemporain de Fritz Lang, bien qu’un peu plus jeune, mais commence à travailler dans le cinéma avant lui. Il commence sa carrière comme acteur, avant de passer rapidement derrière la caméra en se spécialisant plutôt dans les films comiques. Cela ne l’empêche pas d’introduire dans ses réalisations un certain regard, souvent grinçant, sur la société de son époque.

Il réalise « Cluny Brown » (la folle ingénue) entre décembre 1945 et février 1946 pour les studios de la Fox. Déjà victime de plusieurs crises cardiaques, ce sera là son dernier film complet, puisqu’il décèdera en 1947 sur le tournage de « That Lady in Hermine » (film qui sera achevé par Otto Preminger). Le scénario de « Cluny Brown » est tiré du Best-seller de Margery Sharp, dont le personnage servira pour un « comic strip » qui aura beaucoup de succès aux Etats-Unis.

L’actrice principale du film est Jennifer Jones, peu habituée aux rôles comiques. Elle y joue le rôle ambigu d’une femme très moderne de par son comportement (elle adore la plomberie, apparaît intensément séductrice sur le sofa de Ames…) et prisonnière des conventions et de sa basse condition sociale. L’interprétation de l’actrice est magnifique et on comprend que Lubitsch ait fait son maximum pour la débaucher de son contrat d’exclusivité avec David O’Selznick.

Charles Boyer campe également à merveille ce réfugié tchèque sans le sou, qui va user de ses talents d’orateur et de ses charmes afin de se faire accepter par ses hôtes anglais. Joyeusement malicieux, il en profitera pour souligner le ridicule de certaines de leurs habitudes et apportera finalement un vent de changement subtil dans leur vie. Son accent est en grande partie la clef du personnage et chacune de ses apparitions est un vrai régal.

Les autres acteurs du film partagent le même talent que ces acteurs principaux et sont le prétexte pour Lubitsch d’égratigner toutes les classes de la société. L’atmosphère étrange de cette Angleterre à la veille de la seconde guerre mondiale, avec ces aristocrates qui ne semblent pas voir venir le danger, fait parti du moteur comique du réalisateur.

Basé sur une histoire assez banale, la véritable force de ce film vient des situations et surtout des dialogues. Lubitsch joue sur le « nonsense » britannique avec des textes drôles déclamé avec le plus grand sérieux par les acteurs. Le réalisateur en profite pour se moquer gentiment du flegme britannique, des travers des domestiques, de la bourgeoisie des petites villes provinciales. A aucun moment il n’y aura d’éclat de rire de la part du spectateur, mais on ne peut s’empêcher de garder un sourire béat du début à la fin de la projection.Mené à la perfection de bout en bout, ce DVD est un véritable petit bijou qui aura sa place dans la DVDthèque de tous ceux qui s’intéressent aux grands classiques du cinéma.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1


La restauration du film a été très bien menée. L’image ne comporte pratiquement aucun défaut et s’avère très stable. Les contrastes ont étés particulièrement travaillés, avec une légère tendance à l’exagération des noirs sur certaines scènes, mais le plaisir du spectateur est intact. Cette qualité de restauration permet de mesurer le talent de Lubitsch dans les petits détails de la mise en scène qui font toute la différence.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
1.0
Le DVD est proposé avec une unique piste en Dolby Digital 1.0 Mono anglaise sous-titré en français. Surprenant de prime abord, le choix de ne pas inclure de piste en français devient évidents dés la première scène : une grande partie de l’humour du film joue sur les accents des acteurs et un doublage français aurait eu toutes les chances de dénaturer l’œuvre. Cette piste sonore s’avère de bonne qualité, sans souffle perceptible et d’une dynamique tout à fait satisfaisante pour un film de cet âge.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Cette édition DVD, éditée par Carlotta, est présentée dans une belle jaquette reprenant l’affiche originale du film, recouverte d’un fourreau aux couleurs de cette collection de comédies américaines. La jaquette contient cinq belles photos du film en noir et blanc au format 10x15.

Les bonus proposés, en plus de la classique bande originale, sont les suivants :

L’art du plaisir – 21 minutes

Cette analyse du film par Jean Douchet nous explique, de façon un peu ennuyeuse et peu dynamique, la façon dont Ernst Lubitsch a construit son film. Il est dommage que cette analyse ne se base que sur des images du film. On a l’impression de suivre un cours de cinéma un peu rébarbatif.

La Lubitsh touch – 15 minutes

Bernard Eisenschitz présente la carrière d’Ernst Lubitsch à travers des photos d’époque « projetées » par un vieux projecteur Super 8. Cette biographie est très intéressante pour comprendre l’évolution des films du réalisateur.

Quelques touches de Lubitsch – 15 minutes

 Claude Chabrol, Pierre Salvadori, Arnaud Desplechin et Noémie Lvovsky nous présentent leur premier contact avec les films de Lubitsch et la perception qu’ils ont eu de l’art du cinéaste. Ces entretiens sont assez intéressants car ils mettent en évidence les talents particuliers d’Ernst Lubitsch.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage