Le ciel peut attendre

L’histoire

M. Van Cleve (Don Ameche) vient de mourir et, eu égard à sa vie d’homme dissoulue, il pense que sa place est en enfer plutôt qu’au paradis. Il se rend donc auprès de Satan (Laird Cregar) afin de plaider sa cause. Celui-ci, débordé, accepte, d’abord à contrecœur, d’écouter son histoire. Celle-ci commence de nombreuses années plus tôt alors que Van Cleve était seulement un bébé.

Couvé par ses parents, le bébé apprend vite à manipuler les femmes. Devenu un peu plus grand, il apprend à conquérir les filles en leur offrant de petits cadeaux. Mais c’est à ses 14 ans que l’arrivée d’une nouvelle femme de chambre française, Mademoiselle, que le jeune Van Cleve va découvrir que l’amour peut être frivole, peu de temps avant de prendre sa première cuite…

 

A propos du film

Ernst Lubitsch est l’un des grands réalisateurs du début de Xxème siècle. Il est contemporain de Fritz Lang, bien qu’un peu plus jeune, mais commence à travailler dans le cinéma avant lui. Il débute sa carrière comme acteur, avant de passer rapidement derrière la caméra en se spécialisant plutôt dans les films comiques. Cela ne l’empêche pas d’introduire dans ses réalisations un certain regard, souvent grinçant, sur la société de son époque.

Avec « Heaven Can Wait », qu’il réalise en 1943, juste après le très remarqué « To be or not to be », il signe une comédie légère qui marquera un certain renouveau pour le genre aux Etats-Unis. Fidèle à ses habitudes, il ne manque pas de critiquer la haute société New-Yorkaise et d’égratigner les grands propriétaires ‘bouseux’ du Kansas. Dans ce film, il fait appel à Don Ameche, un acteur américain très populaire dans les films des années 30 et 40 qui connaîtra par la suite une longue éclipse avant de finir brillement sa carrière dans les films « Cocoon » 1 et 2 où il joue l’un des vieillards ‘rajeunis’.

Il a ici pour partenaire Gene Tierney, une actrice dont Darryl F. Zanuck, le fondateur de 20th century Fox assurait qu’elle était la plus belle actrice de toute l’histoire du cinéma. En dehors de son physique avantageux, elle complète parfaitement un couple mis en valeur par Charles Coburn qui joue le truculent grand-père de la famille, jamais à court d’un bon mot ou d’une bonne blague.

 

Critique subjective

« Heaven Can Wait » est une belle comédie américaine qui ne se prend pas au sérieux. Son thème est assez proche du vaudeville, mais avec une certaine classe liée à un réalisateur qui filme superbement ses scènes et qui a marqué l’histoire du cinéma. Un film qui reste, encore aujourd’hui, très agréable à regarder, mais pour lequel on regrette l’absence d’une piste française qui l’aurait rendu plus accessible aux francophones.

Le film a été bien restauré. Les couleurs sont belles, surtout pour un film qui a plus de soixante ans. La définition est tout à fait satisfaisante et fait honneur au jeu des acteurs et aux costumes. Les décors sont soignés, même s’ils ne sont pas très nombreux.

Le DVD possède des pistes anglaises, italiennes et allemandes en Dolby Digital 2.0 mono, mais pas de piste française. Il reste heureusement la possibilité d’activer des sous-titres français. Le bon côté des choses est que cela forcera le spectateur à apprécier le jeu des acteurs dans leur version originale. La dynamique de cette piste originale est satisfaisante, même si on note une certaine limitation dans les hautes fréquences. Heureusement, la musique reste assez discrète pour un film essentiellement bâti sur les dialogues.

L’éditeur Fox Pathé Europa ne nous propose que des menus fixes et muets. Le seul supplément, en dehors du chapitrage, est un lien vers le site web de FoxFrance. Ce manque de supplément est d’autant plus regrettable que la version américaine du DVD était vraiment bien accompagnée !