L'histoire :
L'histoire est celle de Yosuke, cadre d'une quarantaine d'années au chômage, que sa femme vient de quitter. Sur les conseils d'un vagabond, il se lance à la recherche d'un trésor caché dans un village de pêcheurs... En effet, là-bas, dans une maison près d'un pont rouge, se trouverait une jarre recelant une statue de Bouddha en or, volée dans un temple à Kyoto par ce vieux vagabond.
Yosuke ne trouve pas la jarre, mais rencontre une femme qui va lui faire découvrir un autre trésor, le secret de son pouvoir : faire éclore les fleurs en toutes saisons, ou remonter des bancs de poissons grâce à l'eau qu'elle sécrète quand elle éprouve un désir charnel. Il va ainsi retrouver sa vitalité...
Critique subjective :
A 75 ans , Shohei Imamura, le maître du cinéma japonais continue d'être une " nouvelle vague " du cinéma japonais à lui tout seul.
Il nous livre un film sensuel sous la forme d'une fable philosophique légère et coquine. Une oeuvre poétique de toute beauté encensée par la critique. L'histoire d'une quête qui mène à un très grand bonheur...
Shohei Imamura
Shohei Imamura est né à Tokyo le 15 septembre 1926 d'un père médecin. En 1951, après s'être consacré pendant 6 ans à l'histoire occidentale, il s'occupe du théâtre universitaire où il monte des pièces qu'il écrit lui-même et dans lesquelles il fera jouer Shoichi Ozawa, Kazuo Kitamura et Takeshi Kato, acteurs de prédilections que l'on retrouvera dans ses futurs films. En 1965, il créer sa propre société Imamura Production, qui est l'une des premières à produire des films indépendants au Japon. En 1975, il fonde " L'Institut de Cinéma et de Télévision " à Kawasaki. Aujourd'hui, Shohei Imamura préside toujours cet institut qui est devenu " L'Académie Japonaise des Arts Visuels ".
Il a reçu deux fois la Palme d'or du Festival de Cannes pour La ballade de Narayama (Palme d'or 1983) et L'Anguille (Palme d'or 1987).
Avis subjectif
De l'eau tiède sous un pont rouge est un film délicieusement sensuel qui s'accompagne d'une certaine drôlerie. Shohei Imamura parvient à parler du phénomène dit des femmes fontaine en produisant une fable sensuelle et drôle sur le plaisir qu'il connote d'un caractère mystérieux et exceptionnel.
Le personnage féminin Saeko a reçu en héritage de sa mère et apparemment de sa grand-mère avec laquelle elle vit, une étonnante capacité à se répandre en une eau au pouvoir mystérieux lors d'un orgasme. A vrai dire chez Saeko, il semblerait que l'eau s'accumulerait comme les tensions sexuelles dans son corps et que pour se soulager de cette tension tire un plaisir dégoulinant de sa cleptomanie. Elle provoque le plaisir provoqué par le vol afin de se soulager de cette tension érotique qui s'accumule faute de pouvoir être satisfaite par un amant.
C'est d'ailleurs lors d'un de ses plaisirs cleptomanes que Yosuke la remarquera et comprendra également son trouble.
L'histoire prend un sens un peu plus tragique parce que cette aptitude physiologique intéresse des personne mal intentionnées qui veulent monnayer les charmes de Saeko. Cependant le film reste très optimiste sur l'histoire d'amour entre Saeko qui trouve un amant capable de l'aimer pour elle-même et Yosuke le chômeur qui trouve en elle le trésor qu'il était venu chercher dans le petit village.
Comme le demande fort malicieusement une voix à la fin du film à propos de cette eau tiède qui s'écoule sous le pont rouge du village et attire les poissons en faisant le bonheur des pêcheurs,
faut-il être dans le raisonnable pour que tant d'eau sort ?
Si vous êtes interessés par le sujet sachez que le dvd du magazine de la santé - Spécial Sexologie est disponible en dvd (
consulter la critique ).
Verdict :Un film qui reste un délicieux moment et déraisonnable. En dépit de l'exagération des écoulements d'eau chez Saeko,
la poésie toute sensuelle du film en fait un must. Il s'agit d'un grand film sur le plaisir et la jouissance. Sans doute un des meilleurs films coquins de l'année.
La piste audio Stéréo est plutôt bonne puisqu'elle offre une spatialisation suffisante et est bien équilibrée.
La bande musicale intervient aux bons moments et de manière subtile en soulignant d'un accent comique les scènes où se manifeste l'étrange écoulement d'eau de Saeko.